“Mesquida le fossoyeur” : colère du secteur culturel devant le Conseil Départemental de l’Hérault
Face aux annonces de Kléber Mesquida, président socialiste du Département de l’Hérault, concernant des coupes dans le budget alloué à la culture, une cinquantaine intermittents du spectacle et d’acteurs du secteur se sont réunis devant le Conseil Départemental de l’Hérault ce lundi 3 février pour dénoncer une décision “brutale” et prise sans concertation
Alors que des élus socialistes s’avancent vers l’intérieur du Conseil Départemental de l’Hérault pour une réunion dédiée au budget de la culture ce lundi 3 février, ils sont interpellés par des intermittents du spectacle, venus en nombre. “Pensez à nous !”, lâche une jeune femme à des conseillers départementaux.
L’annonce, la semaine dernière, d’une coupe massive dans le budget Départemental alloué à la culture (100% selon le journal Libération, 48% selon Kleber Mesquida, président de la collectivité) a vivement fait réagir les acteurs du monde culturel Héraultais. “Ce qu’on vit, c’est la queue de comète d’une détérioration que l’on constate depuis la fin du Covid”, analyse Emmanuelle, scénographe. “Dans le théâtre, les postes qui vont être le plus impactés sont les scénographes et les costumiers. Là, toutes les compagnies, qui sont des associations, attendent leur budget, mais il y a un gros manque de visibilité. Je n’ai jamais eu aussi peu de perspectives que cette année. Autour de moi, beaucoup d’intermittents commencent à parler de reconversion.”
“Le gouvernement n’a même plus besoin d’attaquer frontalement le statut d’intermittent du spectacle, on va disparaître”, renchérit Maïna, qui dirige une compagnie d’art de rue. “On va se retrouver au RSA, qui est payé par… le Département, qui n’a déjà plus d’argent pour les associations, trouvez la logique…”, ironise-t-elle. Elle déplore le manque de lieu pour trouver des résidences artistiques, et craint que les intermittents, pour survivre, doivent passer en statut d’auto-entrepreneur, “la start-up nation”, précise-t-elle.
Pour Germana, artiste d’art vivant, c’est aussi le public que ces décisions vont impacter. “On les prive d’un accès légitime à la culture, alors que c’est important.”
Une coordination nationale pour s’organiser
L’action de ce lundi découle d’une assemblée générale, qui s’est tenue le samedi premier février, à la brasserie le Dôme. “Nous nous sommes réunis au sein de la Coordination des intermittents et précaires qui a été créée en 2003 pendant la grève au festival d’Avignon”, explique Claire Hengel, metteuse en scène et syndiquée au Synavi (syndicat national des arts vivants). “L’idée, c’est de pouvoir y venir en tant qu’individu, mais à Montpellier, nous avons une démarche unitaire avec les syndicats du secteur. C’est un lieu d’échange où l’on réfléchit aux prochaines actions à mener”. Car, une chose est sûre, les intermittents ne vont pas en rester là…
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