Coût de la vie, logements, repas à 1 euro : pourquoi les étudiants de Montpellier ont rejoint le mouvement « BloquonsTout »

Plusieurs centaines d’étudiants de l’université Paul-Valéry Montpellier ont rejoint mercredi 10 septembre la mobilisation nationale « Bloquons Tout ». Dès l’aube, des barrages filtrants et des amphithéâtres barricadés ont marqué la journée, avant un cortège en centre-ville. Logement, précarité et repas à 1 euro figuraient parmi les principales revendications étudiantes
Ils ne pouvaient pas ne pas y prendre part. En cette journée de mobilisation du 10 septembre, les étudiants ont également participé au mouvement « Bloquons Tout ». Dès l’aube, à l’université Paul-Valéry de Montpellier, un barrage filtrant s’était mis en place. Des banderoles étaient déployées avec les inscriptions : « On n’est pas les chiens de Macron » ou « Étudiants sans logement, la faute au gouvernement ».
Les universitaires pouvaient quand même pénétrer dans l’enceinte, mais tous les amphithéâtres étaient barricadés avec des chaises ou des tables. Le tout dans le calme le plus complet, une simple banalité pour Paul-Valéry. En début de matinée, une quinzaine d’étudiants bloqueurs étaient encore sur place. Parmi eux, Enola, 19 ans, du Syndicat de combat universitaire de Montpellier (SCUM) déclarait : « C’est un ras-le-bol général qui touche aussi les étudiants. On est de plus en plus précaires depuis l’arrivée de Macron au pouvoir. On le voit chaque semaine en distribution alimentaire, avec plus de 300 étudiants qui viennent bénéficier des colis alimentaires. »
Un cortège pour rejoindre la Comédie
Les étudiants communistes révolutionnaires étaient aussi de la partie. Pour Pierre, représentant de l’association et en Licence 2 de droit à l’université de Montpellier, le mouvement différait par sa popularité. « C’est intéressant de rejoindre une manifestation qui n’est pas politique ou syndicale. On a des revendications qui sont pertinentes. » Parmi celles-ci, la construction de « beaucoup plus de logements étudiants », la mise en place d’un revenu étudiant pour remplacer les bourses ainsi que de nouveaux modes de sélection pour entrer à l’université.
De son côté, Gordon*, qui n’appartient à aucun syndicat, regrettait que le repas à 1 euro du Crous ne soit pas encore appliqué pour tous les étudiants. « Ça devait l’être à la rentrée et c’est encore repoussé, déjà que le coût de la vie a augmenté », pestait-il, masque sur la bouche. L’étudiant à Paul-Va espérait que la mobilisation se transforme en vague populaire avec plus de 10 000 personnes dans la rue. Pour cela, la faculté avait banalisé les cours pour que les élèves se rendent à la manifestation au départ de la Comédie à 11 h. Un cortège était même mis en place au départ de l’Atrium à 10 h 15 pour rejoindre l’Écusson. Au final, plusieurs centaines d’étudiants ont pris la direction du centre-ville.
Sur place, les étudiants retrouvaient des « collègues » à eux qui s’étaient dispatchés aux autres lieux de la mobilisation matinale : le rond-point de Près-d’Arènes et le piquet de grève des cheminots à Rondelet. « Le but, c’était de soutenir tous les travailleurs », sermonnait Lorris Chabert du SCUM. « Maintenant, on va suivre le mouvement du cortège avec notre drapeau. »
Avec 10 000 personnes à Montpellier, le mouvement Bloquons Tout a réussi à trouver son public hétéroclite. Afin d’entretenir la flamme, les étudiants se sont déjà donné rendez-vous ce jeudi à 12 h à Paul-Va pour une assemblée générale.
Marcos Rojo
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