Municipales dans l’Hérault : quelles villes peuvent basculer à l’extrême droite ?

Le Poing Publié le 23 septembre 2025 à 16:07 (mis à jour le 23 septembre 2025 à 16:21)
La carte des municipales, réalisée par StreePress, permet d'identifier les communes qui peuvent basculer à l'extrême droite. (Capture d'écran StreetPress)

À l’approche des municipales, le Rassemblement national rêve de conquérir de nouvelles mairies. Face à cette offensive, associations, collectifs et médias indépendants, dont Le Poing, s’unissent autour d’un projet lancé par StreetPress pour organiser la riposte

Le Rassemblement national s’est lancé à la conquête des mairies. Actuellement, l’extrême droite dirige treize communes de plus de 9 000 habitants, et quelques autres plus petites. Marine Le Pen et ses troupes rêvent d’une importante avancée au printemps. Combien de villes peuvent-elles vraiment gagner ? Et surtout, comment pouvons-nous résister ? De nombreuses associations, fédérations et médias indépendants ont décidé d’unir leur force autour d’un projet initié par StreetPress. Ensemble nous nous lançons dans la bataille des municipales. 

Identifier les villes qui pourraient basculer à l’extrême droite


Grâce au travail de recherche d’Alessio Motta, docteur en sciences politiques, les communes susceptibles de basculer à l’extrême droite ont pu être identifiées. Après avoir réalisé des projections parmi les plus précises pour les législatives de 2024, notre but était détudier les façons de voter propres à chaque type de scrutin, nationaux comme locaux, bien que des situations locales puissent donner des résultats différents selon les scrutins”, explique celui qui a crée le site mobilisations.org. “Le passage de ces résultats électoraux dans un algorithme nous a permis de créer un simulateur qui propose plusieurs scénarios de premiers tours envisageables.” Ce simulateur a été confronté à divers sondages et testé lors des élections municipales anticipées de Villeneuve-Saint-Georges, avec des estimations très proches des résultats réels.

De ce travail découle plateforme interactive publiée aujourd’hui sous forme de carte qui détaille, ville par ville, les risques de voir l’extrême droite l’emporter. Les risques sont notifiés par cinq lettres allant de A à E façon “nutriscore”, A étant le moindre risque, E la situation la plus à même de voir le Rassemblement National s’imposer. “Mais ce n’est pas parce qu’une ville est classée D qu’elle va forcément basculer, cela veut dire qu’il y a au moins un scénario très plausible où l’extrême-droite passe. Mais cela dépend de la campagne de chaque camp politique”, précise le chercheur. Pour l’instant, seules les 500 plus grosses communes françaises en nombre d’électeurs font l’objet de simulations, mais ce chiffre est emmené à grossir dans les prochains mois.

Pour accéder à la plateforme, cliquez sur l’image ou sur ce lien.

Dans l’Hérault, quatre villes à suivre

Dans l”Hérault, quatre communes ont pour l’instant la note de D : Agde, Lunel, Mauguio et Frontignan. “Cela reflète des situations locales différentes”, détaille Alessio Motta. “Dans le cas de Lunel, la mort du maire en place, Pierre Soujol en juin dernier, rebat les cartes. L’extrême droite peut passer en cas de triangulaire si l’équipe sortante est représentée par une candidature qui mobilise peu.”

Pour des communes avec un maire de gauche mais où l’extrême droite est forte, comme Mauguio ou Frontignan, les enjeux sont différents : “Il y a un report de voix moins favorable à la gauche qu’à la droite au second tour : les chiffres montrent que bien souvent, 80 à 90% des électeurs de gauche vont voter pour un candidat de droite afin de faire barrage à l’extrême droite au second tour. A contrario, les électeurs de droite sont entre 50 à 80% selon les régions à voter pour un candidat de gauche afin de faire barrage au RN.”

Cette cartographie doit permettre aux journalistes, militants et citoyens engagés de mieux concentrer leur énergie en priorisant les communes clés. Pour autant, il ne faut pas délaisser les autres territoires. Rappelons également que la lutte contre l’extrême droite se mène partout, tout le temps, et pas uniquement dans les urnes. 

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