Le tribunal administratif retoque Delafosse sur le droit de grève des agents municipaux

Elian Barascud Publié le 5 novembre 2025 à 14:19
Michaël Delafosse, maire de Montpellier (image d'illustration)

Le 31 octobre 2025, la justice a ordonné a Michaël Delafosse, maire de Montpellier, d’abroger les mesures qui imposaient la grève à la journée entière dans les écoles, crèches et à la cuisine centrale. Des mesures dénoncées depuis 2021 par la CGT des agents de la Ville, du CCAS et de la Métropole

La mairie “socialiste” de Montpellier a mené une attaque contre le droit de grève. C’est en substance la conclusion qu’a rendu le tribunal administratif de Montpellier le 31 octobre dernier, en demandant au maire Michaël Delafosse d’abroger les mesures qui imposaient la grève à la journée entière dans les écoles, les crèches et à la cuisine centrale.

C’était en février 2021 : les agents communaux multipliaient les grèves pour demander des embauches et l’amélioration des conditions de travail. Ils s’appuyaient jusque-là sur le droit de ne faire grève qu’une heure, de n’être pénalisés financièrement que sur cette seule heure, et de ne déclarer leur action qu’au dernier moment, donc avec un effet maximal de désorganisation du service.

Michaël Delafosse s’était alors appuyé alors sur une loi macroniste de transformation de la fonction publique, adoptée en 2019 (et que le PS avait combattu…) destinée à ” limiter l’impact de la grève sur le service”  et” éviter les grèves perlées”, si celle-ci crée un trouble manifeste à la continuité du service public. Selon la CGT, il était allé au delà des dispositions de la loi en imposant la mesure à tous les agents, que la continuité du service soit troublée ou pas. Les municipaux devaient alors appliquer les mêmes règles que dans la Fonction publique d’État, à savoir déposer leur préavis de grève quarante-huit heures à l’avance, avec un débrayage d’une journée minimum et retrait d’un trentième de leur rémunération.

Dans un communiqué, la CGT mairie-CCAS-Métropole, se félicite de la décision rendue par le tribunal administratif. “Cette décision vient confirmer ce que nous dénoncions depuis plusieurs mois : une entrave à l’exercice d’un droit fondamental, garanti par la Constitution et le Code du travail”, écrit le syndicat.

Pour rappel, en juin 2021, Delafosse portait plainte contre ces mêmes agents, alors en grève contre le l’augmentation à 1607 heures annuelle de leur temps de travail, en leur rappelant leur “devoir d’exemplarité”. Le même Delafosse qui avait commencé son mandat en assurant aux syndicats vouloir s’inscrire dans le dialogue. C’est beau, le “socialisme”…

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