Pire que l’état d’urgence et les lois antiterroristes : « la nouvelle stratégie anticasseurs de la police »
Vous avez aimé l’état d’urgence et les lois antiterroristes ? Vous allez adorer « la nouvelle stratégie anticasseurs de la police ». Selon le Figaro*, le ministre de l’intérieur Gérard Collomb a adressé le 26 juin dernier un courrier aux directeurs généraux de la police et de la gendarmerie, ainsi qu’au préfet de police de Paris, afin de réfléchir à de nouvelles pistes pour mater celles et ceux qui ont des envies de révolte :
– Installation de panneaux lumineux à message variables, comme on en voit le long des autoroutes, sur le parcours de la manifestation pour inciter les « bons manifestants » à se désolidariser des casseurs, notamment en prévenant des opérations de police en cours. En complément, la police ferait davantage de « live tweet » pour prévenir en temps réel des zones où il y a des casseurs.
– Des équipes de police scientifique seraient présentes aux côtés des forces de l’ordre pour récupérer « à chaud », au cœur de l’action, des indices, des pièces à conviction, voire des effets personnels de casseurs.
– Intégrer des journalistes aux côtés des forces de l’ordre pour filmer les casseurs et divulguer leurs visages en temps réel.
– Prévoir un espace clos de manifestation avec fouilles à l’entrée, à l’image des « fans zones ».
– Expérimenter de nouvelles techniques : projection de lumière aveuglante, canons à sons et produits de marquages de type « Smart Water ». Cette dernière technique consiste à toucher des casseurs par des microbilles tirées par des fusils de type « paintball » et laissant une trace indélébile correspondant à une heure et un lieu et qui pourra être révélés des mois après par l’emploi de lampe à ultraviolets.
En résumé, pour manifester, il faudra bientôt aller dans la zone prévue à cet effet, se faire fouiller, suivre les indications des panneaux pour savoir où aller et accepter de se faire filmer avec diffusion en direct. On se laisse faire, ou on brûle tout ?
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