Violences d’État : perquisitions et gardes à vue contre des militants de Montpellier
Mardi dernier, trois militants du mouvement social de Montpellier, Gaby, Georges et Jules, étaient convoqués au commissariat de Montpellier pour répondre de menace de mort sur personne dépositiaire de l’autorité publique. Ils ont tous les trois été placés en garde à vue, perquisitionnés, et relâchés dans la journée, sans convocation ultérieure. L’assemblée de Montpellier contre les violences d’Etat et pour les libertés a publié ce midi un communiqué relatant les faits :
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées le mardi 30 janvier 2018, dès 8h30, devant le commissariat central de Montpellier pour soutenir Gaby, Georges et Jules, convoqués par la police pour répondre de « menaces de mort sur personnes dépositaires de l’autorité publique », sans autre précision. Le rassemblement, appelé par l’assemblée de Montpellier contre les violences d’État et pour les libertés, avait pour but de s’opposer aux tentatives d’intimidation de la police contre celles et ceux qui participent aux luttes sociales. Les gardés à vue remercient chaleureusement toutes celles et ceux qui leur ont manifesté du soutien. Face à la répression, la solidarité est notre arme.
Perquisitions
Gaby et Georges étaient convoqués à 8h30, Jules à 11h. Ils ont tous les trois été placés en garde à vue dès leur arrivée au commissariat. Un officier de police judiciaire (OPJ) leur a notifié que le parquet de Montpellier leur reprochait d’avoir volé un drapeau d’Alliance police nationale et d’avoir menacé de mort des membres de ce syndicat policier lors de la manifestation à Montpellier du 10 octobre 2017 dans le cadre du mouvement contre la loi travail. Lors de cette manifestation, des membres d’Alliance police nationale, organisation proche de l’extrême-droite, avaient tenté de défiler avant de partir sous les huées des manifestants. Après les notifications de l’OPJ, les policiers ont perquitionné le domicile des trois gardés à vue… à la recherche du drapeau d’Alliance police nationale ! Les perquisitions et les auditions n’ont évidemment rien donné. Les gardés à vue ont tous refusé le prélèvement ADN. Ils ont été libérés le soir même, sans convocation ultérieure.
Plainte du ministère de l’intérieur
La plainte provient du ministère de l’intérieur et d’Alliance police nationale. Trois perquisitions et 10h de garde à vue par personne pour rechercher un drapeau est une tentative d’intimidation burlesque et ridicule qui n’arrêtera pas celles et ceux qui luttent de continuer à s’organiser pour défendre les libertés.
L’assemblée de Montpellier contre les violences d’État et pour les libertés,
qui se réunit chaque mardi à 19h30 au Barricade (14 rue Aristide Ollivier).
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