Expulsion de Paul-Valéry : les étudiants et les membres du personnels répondent au préfet

Le Poing Publié le 18 avril 2018 à 13:05 (mis à jour le 27 février 2019 à 12:43)

Les étudiant·e·s et membres du personnel de la faculté mobilisé·e·s contre la loi ORE et Parcoursup ont organisé une conférence de presse hier après-midi sur le campus de la faculté Paul-Valéry suite à la déclaration du préfet de l’Hérault Pierre Pouëssel qui a répondu favorablement à la demande du président de l’université Patrick Gilli de faire intervenir la police pour expulser celles et ceux qui occupent le campus.

Nous étudiant·e·s, personnels administratifs et techniques et enseignant·e·s de l’Université Paul-Valery et leurs soutiens, nous réunissons aujourd’hui cette conférence de presse, pour faire état de l’ambiance délétère qui règne dans notre Université.

En effet, après la répression fasciste subie le 22 mars dans l’enceinte de la faculté de droit, après la répression policière violente lors des dernières manifestations, une intervention policière, à la demande de Monsieur Patrick Gilli, est en cours de préparation – comme cela a été confirmé publiquement par le préfet. Ici, comme dans de nombreuses autres Universités, c’est le choix de la répression du mouvement étudiant qui est fait par les autorités.
Ces répressions ont pour seul but de briser le mouvement national contre la loi ORE, Parcoursup, la réforme du bac et la destruction du service public. Les étudiant-e-s, personnels et précaires s’opposent fermement à la sélection à l’Université par le biais du système de prérequis, à l’augmentation des frais d’inscriptions, à la fin de la compensation et plus globalement à la politique capitaliste et libérale de Macron.

A Montpellier, cela fait déjà plusieurs semaines que se développe une atmosphère de tension. Celle-ci est notamment le fruit de la communication et des rassemblements hasardeux organisés par la présidence, qui tendent à produire une division artificielle entre étudiants et personnels, dont les intérêts sont en réalité profondément liés.
Le 16 avril a été publié un communiqué mensonger dans lequel Patrick Gilli essaie par tous les moyens de justifier une intervention policière qui lui a déjà été refusée plusieurs fois par la préfecture. Il y est fait mention « d’armes par destinations » qui auraient été retrouvées sur le campus bien qu’aucune preuve n’ait apportée. La manifestation de samedi dernier y est également abordée. Il est évident que ces motifs sont complétement fallacieux étant donné que le Président lui-même signale qu’il a présenté sa demande d’intervention dès le milieu de la semaine dernière.
Alors qu’une délégation du comité de mobilisation a rencontré jeudi dernier des mandatés de la présidence pour organiser notamment la coordination nationale des luttes du week-end du 14 et 15 avril, le président agit comme si cette réunion n’avait jamais eu lieu, alors même que cet entretien a été enregistré avec l’accord des participants.

Ce dernier a d’ailleurs fait intervenir dès ce weekend, des agents de sécurité ne portant pas d’insignes, accompagnés de chiens, refusant de s’identifier et qui ont provoqué à plusieurs reprises des incidents avec des étudiant-e-s et des membres du personnel. Ils ont notamment menacé physiquement un membre du CHSCT qui voulait prendre en photo les preuves de la dégradation des conditions de sécurité de l’université.

De même, le président a profité de leur présence, pour tenter d’exclure les étudiants du campus, ce lundi 15 avril, en filtrant les entrées. Après avoir appelé les personnels pour leur demander de se rendre sur leur lieu de travail, il leur a finalement demandé de quitter les lieux deux heures plus tard.
Désormais, nous savons que la fermeture administrative de l’université, qui annoncerait l’intervention policière, est imminente.

Nous rappelons une nouvelle fois, que nous sommes un mouvement pacifiste, malgré toute la désinformation véhiculée par le président et le ministère.

Nous condamnons fermement les actions de la présidence, que nous jugeons, avec le gouvernement, responsable du climat actuel.
L’université est avant tout un lieu d’ouverture, de savoir et de débat, il est inadmissible d’y faire intervenir la police et nous condamnons fermement toutes les interventions policières des dernières semaines.

Nous appelons tous et toutes à ne pas céder à la violence et à ne pas répondre aux cloches de la division et de la désinformation.

Demain aura lieu un meeting et un concert dans l’amphi A de l’université, réunissant cheminot·e·s, étudiant·e·s, lycéen·ne·s, avocat·e·s, grévistes des CHU et bien d’autres sous le signe de la convergence des luttes. Cette même convergence qui fait tellement peur à la présidence et au gouvernement.

Vous êtes tous et toutes les bienvenu-e-s, pour une soirée joyeuse, festive et humaine, ou nous pourrons ensemble discuter du mouvement en cours, de son futur, autour d’un verre et d’un orchestre.

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