A Montpellier, la police réprime violemment les blocages des lycéens (vidéos)

Le Poing Publié le 6 décembre 2019 à 21:02
Contre la sélection sociale à l’université, la réforme du baccalauréat et par solidarité avec les luttes en cours, les lycéens montpelliérains de Jules Guesde, Clémenceau et Monnet ont bloqué leur établissement tôt ce matin. Les policiers sont intervenus. Violemment. Ces deux vidéos, publiés par la page facebook « Jamais jeunesse ne cède » ont été prises devant le lycée Jules Guesde :



Cette même page facebook, créée l’année dernière pour couvrir les mobilisations des jeunes à Montpellier, a publié un récit précis des événements :

« Vendredi 6 décembre, aux alentours de 7:15, une quinzaine de lycéens se sont mobilisés devant le lycée Jules Guesde afin de mener une action de blocage. Action qui avait pour but d’alerter le gouvernement sur la précarité étudiante et sur les diverses réformes pénalisantes pour les lycéens, étudiants et professeurs.

Le blocage s’est organisé dans un premier temps sous forme de chaîne humaine, sans mobilier urbain. L’administration et un membre de l’EMS (Equipe Mobile de Sécurité, envoyée pour “dialoguer” avec les lycéens pour éviter la violence) ont eu beau tenté de s’interposer et de persuader les manifestants de laisser un accès à l’établissement, les lycéens ont maintenu leur position. Minute après minute, les manifestants ont commencé à amasser de quoi bloquer concrètement le lycée Jules Guesde: poubelles, barrières de chantiers ou encore banderoles. Le blocage à l’aide du mobilier urbain s’est notamment organisé afin d’éviter une attaque direct des forces de police. Des barrières ont été disposées de façon à bloquer l’accès au portail. La vingtaine de lycéens qui étaient alors présents, ont dû faire face à une première charge aux alentours de 7:45-8:00. Charge d’une quinzaine de membres de la CDI, visant à repousser les lycéens et à récupérer le mobilier urbain. Lors de cette charge, coups de pieds et boucliers ont fait face aux cris des lycéens ne comprenant pas l’usage de la force à un moment où aucune violence n’émanait du groupe de protestataires.

Peu après cette intervention, des feux ont été allumés sur les voies de tramway, bloquant ainsi la circulation de ces derniers au niveau du lycée Jules Guesde. Feux qui ont eu pour effet d’amasser un nombre important de lycéens sur l’avenue de Lodève et devant le lycée Jules Guesde. Les pompiers ont dû intervenir à plusieurs reprises afin de limiter la propagation de ces feux.Le temps passant, le blocage prend de l’ampleur jusqu’à compter entre 30 et 50 lycéens bloquant l’accès à l’établissement. Des lycéens de Clemenceau ou encore Jean Monnet sont notamment venus apporter leur soutien.Moins d’une heure et demie après la première charge, une seconde s’organise. Cette fois-ci, elle sera beaucoup plus violente avec usage de boucliers, coups de pieds et matraques. Un élève recevra un coup au niveau de la jambe l’obligeant à se rendre au sein du lycée pour recevoir des soins. Un surveillant recevra lui un coup de matraque comme cela sera le cas pour plusieurs élèves présents. Enfin, une lycéenne se verra renversée par les forces de l’ordre, provoquant sa chute depuis une benne. Cette charge qui n’a fait que des blessés légers aurait pu avoir des conséquences bien plus dramatiques.

Il est important de rappeler que la disposition des lieux ne permettait pas une intervention policière comme celle-ci. Des élèves se sont retrouvés bloqués entre une barrière attenante au portail et les forces de l’ordre. Nombreux se sont retrouvés dans l’incapacité de sortir jusqu’à ce que d’autres leur viennent en aide. Ce mode d’action bien inhabituel de la part des forces de l’ordre à Jules Guesde, a choqué manifestants et témoins de la scène. Violence qui est apparue bien démesurée au vu de la situation et qui a incité les manifestants et témoins à se mettre à genoux, les mains derrières la tête en signe de protestation.

Pour ce qui est des charges policières sur les voies de tramway, celles-ci répondaient aux feux allumés sur le voies et aux débordements alentours. Ces charges ont elles aussi été propices à des attitudes illégitimes de la part forces de l’ordre. On recense notamment un matraquage au sol sur une personne maîtrisée par deux membres des forces de l’ordre. Le blocage durera jusqu’aux alentours de midi forçant la banalisation des cours.

Il est important de souligner le soutien de gilets jaunes ou encore la présence de la ligue des droits de l’homme et journalistes. »

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