A Montpellier, les cheminots grévistes insistent sur la convergence avec les usagers

Le Poing Publié le 18 novembre 2021 à 09:58
Manifestation à l'initiative de la CGT Cheminots, le 17 novembre 2021 à Montpellier (photo de Mathieu Le Coz) Image d'illustration

Ce mercredi 17 novembre, la CGT était rejointe dans l’action, par des associations tout autant préoccupées par l’état du service public des transports.

L’heure était à une convergence des luttes peu courante, ce 17 novembre devant la gare Saint-Roch de Montpellier. Un appel national à la grève avait été déposé par les deux syndicats majoritaires au sein de la SNCF (CGT – Sud rail) pour peser sur les négociations salariales au sein du groupe ferroviaire, qui se tenaient à Paris. Seul syndicat visible sur ce rassemblement, la CGT Cheminots du Languedoc Roussillon partageait le pavé et le micro avec des associations d’usagers de la région.

Pour la CGT, qui annonçait 40 % de grévistes environ dans la région, l’objectif est de rétablir le niveau des salaires des cheminots qui subit un gel depuis 7 années consécutives. La table ronde parisienne revêtait donc d’une importance considérable aux yeux des salariés. Par ailleurs Sébastien Mourgues secrétaire général de la CGT Cheminots de la région Languedoc- Roussillon insiste sur le manque de personnel : « Sur la région il manque en tout 200 employés ». Une insuffisance qui a des conséquences directes sur les conditions de travail des salariés, mais tout autant sur la qualité du service rendu au public.

Ce « bien public » était particulièrement mis en exergue en cette matinée de lutte. La parole était donnée à des associations d’usagers présentes (« Comité de défense des services publics et des usages des Hautes Cévennes », « ALF Carcassone-Quillan, le « Comité Pluraliste »). Toutes évoquaient des revendications similaires quant à la vie quotidienne, mais d’ordre politique en définitive.

Pèle mêle : la disparition des guichets « physiques » en gare débouche sur une inégalité d’accès entre usagers aux services. Il y a un manque de cohérence entre les enjeux écologiques actuels et la réalité concernant le transports de fret par voie routière au détriment du ferroviaire pourtant plus propre. Autre sujet de préoccupation : l’amélioration de l’accès aux réseaux de transport pour les villages isolés.

Ici la déshumanisation des services, là l’appauvrissement des salariés dû aux manques de moyens financiers, sont donc les ingrédients d’une politique publique en total retrait de l’intérêt commun. Le service de transport SNCF fait face à une ouverture à la concurrence, au détriment de cet intérêt et paraît être déconnecté des demandes syndicales et citoyennes.  Ces prises de paroles voulaient révéler des craintes partagées entre salariés et usagers, qui unis, peuvent faire preuve d’une démonstration de force en se mobilisant dans la rue.

A 13h30, un cortège d’environ trois cents personnes s’est élancé du parvis de la gare vers le parc du Peyrou, pour finir à la préfecture, où eut lieu un accrochage des banderoles sur les grilles du bâtiment. Pour finir, associations et syndicats ont « posé » ensemble pour une photo « scellant » leur volonté partagée de protéger la « chose publique ».

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