Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | A Gaza aussi les femmes sont la moitié du ciel
11 mars 2025Suite au 8 Mars , journée internationale des droits des femmes, Abu Amir et Marsel ont célébré chacun le rôle central des femmes dans la société gazaouie. Le texte d’Abu Amir.
Les Femmes Survivantes du Génocide à Gaza Une Résilience Face à la Dévastation
Le 8 mars, le monde célèbre la Journée internationale des droits des femmes, une occasion de rendre hommage aux luttes et aux réalisations des femmes à travers le monde. Mais à Gaza, cette journée est empreinte de douleur. Les femmes survivantes du génocide affrontent une réalité d’une brutalité indescriptible. Des milliers de femmes ont perdu leur maison, leur famille et leurs rêves et se retrouvent plongées dans une lutte quotidienne pour survivre parmi les ruines et les blessures.
La guerre récente à Gaza n’a laissé derrière elle que destruction et désolation. De nombreuses femmes ont perdu leur mari, devenant ainsi les seules responsables de leurs enfants dans une économie anéantie et sans ressources. Certaines ont perdu leurs membres, d’autres vivent dans des tentes qui ne protègent ni du froid de l’hiver ni de la chaleur écrasante de l’été. Mais au milieu de cette tragédie, elles restent debout, incarnant une force inébranlable face à l’adversité.
L’ampleur du désastre : les femmes au cœur de la tragédie
La guerre à Gaza a été l’une des plus destructrices de son histoire, et les femmes en ont été parmi les premières victimes. Des milliers d’entre elles ont été tuées, qu’elles soient médecins, enseignantes, travailleuses ou mères, prises pour cible sous les bombardements ou alors qu’elles tentaient de sauver leurs enfants.
Le nombre de veuves a explosé, laissant des milliers de femmes livrées à elles-mêmes dans un monde devenu encore plus cruel. À cela s’ajoutent les blessures graves, les amputations et les brûlures que beaucoup ont subies, sans espoir de soins médicaux adéquats en raison de l’effondrement du système de santé. Les femmes enceintes et allaitantes sont confrontées à un risque de mortalité accru, faute de soins médicaux et de médicaments de base.
Pour celles qui ont perdu leur maison, l’exil forcé vers des centres d’hébergement surpeuplés a ajouté une nouvelle couche de souffrance. Dans ces abris de fortune, elles vivent sans intimité ni sécurité, avec un accès limité à l’eau potable, à la nourriture et aux produits de première nécessité.
Les femmes de Gaza : une force indomptable malgré la tragédie
Malgré ces épreuves insurmontables, les femmes de Gaza refusent de céder au désespoir. Beaucoup d’entre elles sont devenues les seules soutiens de leur famille et se battent pour subvenir aux besoins de leurs enfants, en vendant du pain, des objets artisanaux ou en trouvant toute autre source de revenus, aussi modeste soit-elle.
Dans un environnement où la sécurité est quasi inexistante, certaines d’entre elles doivent se protéger et protéger leurs enfants dans des conditions de vie précaires et dangereuses. Face à la pression psychologique et à la détresse, elles ont trouvé du réconfort dans la solidarité féminine, formant des groupes de soutien pour s’aider mutuellement à surmonter le traumatisme et le deuil.
D’autres ont été en première ligne de la réponse humanitaire. Médecins, infirmières et secouristes ont risqué leur vie pour sauver les blessés, opérant sans médicaments, sans électricité et dans des conditions insupportables. Certaines ont été blessées dans l’exercice de leur mission, d’autres ont perdu la vie en tentant de porter secours à autrui.
Les défis des femmes après la guerre
Après la fin des bombardements, les femmes survivantes doivent faire face à une réalité cruelle. Des milliers de familles sont toujours sans abri, tandis que l’accès à l’eau potable et à la nourriture reste un problème quotidien. Les femmes enceintes risquent des complications graves en raison de la malnutrition et du manque total de soins médicaux. Celles atteintes de maladies chroniques ne trouvent aucun traitement, prises au piège d’un système de santé anéanti par la guerre et le blocus.
À cela s’ajoute le fardeau économique insupportable. Beaucoup de femmes doivent désormais assurer seules la survie de leur famille dans un contexte où le travail est pratiquement inexistant. Pire encore, certaines zones de Gaza ont été classées « zones rouges », interdisant à leurs habitantes de retourner chez elles, laissant des milliers de femmes sans perspective de reconstruire leur vie.
Mais le plus grand défi reste le traumatisme psychologique. Les femmes qui ont vu leur famille exterminée, qui ont assisté à des massacres, ou qui ont survécu aux bombardements portent en elles des blessures invisibles qui ne guériront jamais sans un accompagnement psychologique approprié.
De quoi les femmes survivantes de Gaza ont-elles besoin ?
Les femmes de Gaza ne peuvent pas affronter seules cette catastrophe. Elles ont un besoin urgent d’abris sûrs pour protéger leurs familles de la précarité. Des soins de santé doivent être fournis en priorité aux femmes enceintes, allaitantes et blessées.
Un soutien économique est indispensable, avec la mise en place de projets qui permettent aux femmes de retrouver une autonomie financière et de subvenir aux besoins de leurs enfants. De même, des programmes de prise en charge psychologique sont nécessaires pour les aider à surmonter les traumatismes de la guerre.
Sur le plan juridique, la communauté internationale doit assurer une protection aux femmes survivantes et garantir leurs droits dans un environnement où elles sont vulnérables aux abus et à l’exploitation. Mais au-delà des aides humanitaires temporaires, il faut des solutions durables qui leur offrent la possibilité de reconstruire leur avenir.
La volonté des femmes est plus forte que la guerre
Malgré tout ce qu’elles ont enduré, les femmes de Gaza restent un symbole de courage et de résilience. Dans chaque scène de destruction, il y a une femme portant son enfant, une autre cuisinant du pain pour ses proches affamés, et une autre tentant de sauver un blessé.
En cette Journée internationale des droits des femmes, nous ne célébrons pas seulement les femmes, mais nous rappelons au monde que, dans Gaza dévastée, il y a des femmes qui luttent contre la mort par la vie, qui affrontent le désespoir avec espoir, et qui refusent de se laisser anéantir par la guerre.
Les survivantes du génocide à Gaza ne sont pas seulement des chiffres dans des rapports officiels. Elles sont des témoins vivants d’un crime impardonnable, des héroïnes silencieuses qui méritent d’être entendues et soutenues. Aujourd’hui, le monde ne doit pas se contenter de les observer souffrir, il doit agir. Car ces femmes ne peuvent pas porter éternellement le poids de cette tragédie seules.
« Vous n’êtes pas seulement la moitié de la société ; vous êtes la force motrice du changement et du progrès. » nous dit Marsel
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