Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Distribution de colis alimentaires pour les pêcheur.e.s à Gaza-ville

17 mars 2025
Distribution de colis alimentaires pour les pêcheurs à Gaza -ville

La souffrance des pêcheurs après le cessez-le-feu temporaire : la faim et la mort en mer

Malgré l’entrée en vigueur du cessez-le-feu temporaire, la souffrance des pêcheurs de Gaza ne cesse de s’aggraver. Chaque jour, ils font face à un danger permanent : des attaques directes et une famine organisée. La destruction totale du secteur de la pêche a privé des milliers de familles de leur seule source de revenus, les plongeant dans une détresse extrême. Les pêcheurs, qui dépendaient de la mer pour nourrir leurs enfants, sont désormais incapables d’exercer leur métier, soit en raison des restrictions sévères imposées par l’armée israélienne, soit à cause des attaques dont ils sont la cible, même lorsqu’ils respectent les zones autorisées.

Les pêcheurs toujours pris pour cible malgré le cessez-le-feu

Les violations contre les pêcheurs n’ont pas cessé malgré l’annonce du cessez-le-feu. La marine israélienne continue d’attaquer et d’empêcher les pêcheurs d’accéder à leur unique source de subsistance. Le 4 mars, le jeune pêcheur Mohammed Riyad Siam, âgé de 22 ans, a été froidement abattu par la marine israélienne alors qu’il travaillait sur une petite embarcation à rames, à seulement 200 mètres du rivage. Il ne portait rien d’autre que ses filets de pêche et ne représentait aucune menace, mais il a été tué de sang-froid, rejoignant ainsi la longue liste des pêcheurs qui ont perdu la vie en tentant simplement de subvenir aux besoins de leurs familles.

Plus de 150 pêcheurs tués pendant et après la guerre

Mohammed Siam n’a pas été la première victime, et il ne sera certainement pas la dernière. Depuis le début de la guerre et après son arrêt, plus de 150 pêcheurs ont été tués, que ce soit en mer ou sur la terre ferme. Certains ont perdu la vie en tentant de réparer leurs filets, d’autres ont été pris pour cible en rentrant chez eux, alors que les restrictions contre leur activité se sont intensifiées. Outre les morts, de nombreux pêcheurs ont été arrêtés, harcelés, et leurs bateaux détruits, transformant leur retour en mer en une mission périlleuse où chaque sortie peut être la dernière.

Des familles de pêcheurs affamées et au bord du désespoir

Face à cette situation, les familles des pêcheurs vivent une crise humanitaire sans précédent. Privées de leur seule source de revenus, elles souffrent d’une faim extrême. Avec le blocus et l’interdiction faite aux pêcheurs de travailler, leur détresse a atteint un niveau critique, les poussant à lancer des appels de détresse pour sauver leurs enfants de la malnutrition. De nombreux enfants manquent de nourriture, tandis que les mères, impuissantes, ne parviennent plus à répondre aux besoins les plus élémentaires de leurs familles. L’effondrement économique a rendu l’accès aux produits de base extrêmement difficile, transformant la survie en un combat quotidien.

Soutien aux pêcheurs pour renforcer leur résilience

Face à cette crise humanitaire grandissante, l’ UJFP, poursuit notre engagement à soutenir les familles de pêcheurs. Le samedi 15 mars, nous avons distribué 30 colis alimentaires aux familles les plus affectées afin de leur garantir un minimum de subsistance. Cependant, ces efforts restent insuffisants face à l’ampleur de la catastrophe que traversent les pêcheurs et leurs familles. Les besoins ne cessent de croître, et l’aide disponible est loin de suffire pour répondre à toutes les demandes.

Un contact permanent avec les pêcheurs

Nous maintenons un contact continu avec les pêcheurs pour suivre leur situation, identifier leurs besoins urgents et tenter d’y répondre. Mais les défis sont immenses. Leur souffrance ne se limite pas seulement à la perte de leur source de revenus ; ils vivent également sous une menace permanente, risquant à chaque instant leur vie et leurs équipements de travail.

La situation du secteur de la pêche reste désastreuse. Avec la poursuite des attaques contre les pêcheurs et la faim qui ronge leurs familles, une intervention humanitaire plus large est urgente. Ces travailleurs modestes, dont la seule faute est de vouloir survivre grâce à la mer, ont plus que jamais besoin d’un soutien immédiat et massif.

Lien photos et vidéos

https://drive.google.com/drive/folders/1YfrNYAw5dksX9OUlA–hZ8lI8efnwe8d

Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :


ARTICLE AGORA SUIVANT :

Chronique " Gaza Urgence Déplacé.e.s" | Aucun peuple ne peut se relever d’un conflit sans reconstruire les liens qui ont été brisés.