Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Escalade des massacres à Gaza : opération Bateaux de Gédéon

19 mai 2025
" Sans mots" artiste palestinienne Malak Mattar

Texte d’Abu Amir le 18 Mai

Depuis le lancement de l’opération “Bateaux de Gédéon” le 6 mai 2025, la bande de Gaza est le théâtre d’une escalade militaire brutale et continue. Cependant, l’aube de ce dimanche 18 mai a marqué l’apogée de cette escalade, avec des frappes aériennes et d’artillerie israéliennes violentes et

intensives sur différentes zones de la bande. Ces attaques ont causé, en l’espace de quelques heures seulement, la mort de plus de 98 Palestiniens, selon le ministère palestinien de la Santé. Ce nombre élevé de victimes en un laps de temps aussi court reflète l’intensité de la violence utilisée et la férocité des frappes qui ont visé des zones densément peuplées telles que le nord et l’ouest de Beit Lahia, le camp de Jabalia, le nord de la ville de Gaza, les quartiers de Chuja’iya et de Zeitoun, ainsi que les régions de Khuza’a, Abu Taima et Abasan à l’est de Khan Younès.

Cette escalade ne s’est pas produite de manière soudaine, mais s’inscrit dans le cadre d’une opération militaire qui figure parmi les plus vastes campagnes menées par Israël contre Gaza depuis le début de la guerre. Elle vise à détruire ce qu’Israël appelle « l’infrastructure de la résistance » et à pousser le Hamas à faire des concessions dans le dossier des négociations, notamment en ce qui concerne les prisonniers israéliens.

L’opération “Bateaux de Gédéon” est divisée en trois phases : la première consiste en des frappes aériennes intensives et des bombardements d’artillerie ciblant de vastes zones de la bande. La deuxième phase prévoit une menace d’offensive terrestre de grande ampleur si les négociations n’avancent pas. Quant à la troisième phase, elle comprend une incursion terrestre progressive et une prise de contrôle militaire de certaines zones de la bande, en préparation d’une présence militaire à long terme, selon les déclarations israéliennes.

Les dernières frappes ont touché le nord et l’ouest de Beit Lahia, le camp de Jabalia, le nord de Gaza, les quartiers de Chuja’iya et de Zeitoun, ainsi que les régions à l’est de Khan Younès comme Khuza’a, Abu Taima et Abasan.

Ces attaques ont causé d’importants dégâts matériels, des dizaines de morts et de blessés, dont des femmes et des enfants, et ont provoqué un état de panique généralisée, notamment dans les zones densément peuplées. Cette intensification des frappes a conduit à une nouvelle vague de déplacements massifs depuis le nord de la bande, où des milliers de familles ont dû fuir les camps de déplacés, sous les bombardements, dans une scène de chaos et de désespoir répétés. Ces familles vivent dans des conditions humanitaires dramatiques, sans abri, sans eau potable ni nourriture

suffisante, dans un silence international total. Le désespoir grandit à chaque nouvelle vague de déplacement, car il ne leur reste plus ni terre, ni maison, ni sécurité.

Dans le cadre de l’opération, Israël a également ciblé des hôpitaux de manière directe, provoquant l’arrêt des services de l’hôpital européen, suivi de l’attaque contre l’hôpital indonésien au nord de la bande. Les équipes médicales opèrent dans des conditions extrêmement dangereuses, certains patients ayant été blessés alors qu’ils tentaient de fuir les bombardements, tandis que les ambulances peinent à atteindre les blessés en raison du siège imposé autour des hôpitaux.

Ces pratiques, incluant les frappes contre les installations sanitaires, les écoles et les lieux d’hébergement, annoncent une catastrophe humanitaire d’une ampleur effroyable, surtout à la lumière des menaces israéliennes de passer à la deuxième phase de l’opération militaire en cas d’échec des négociations.

La situation à Gaza est devenue insoutenable. Chaque jour qui passe, les habitants perdent leurs proches, leurs maisons et l’espoir de survivre. C’est une guerre d’extermination menée par étapes, sous le couvert du silence international et en l’absence totale de toute reddition de comptes. À chaque appel à l’aide, ce qui reste de foi des Gazaouis en un possible salut du monde s’effrite davantage face à cet enfer sans fin.

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