Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza ne dort plus tant la mort règne….
4 juillet 2025Il est tard ce soir du 2 Juillet et pourtant Abu Amir écrit encore et toujours !
À Gaza, les yeux ne ferment pas — non pas par insomnie, mais par la peur de la mort qui plane dans le ciel et frappe aux portes sans prévenir. Là-bas, sous chaque toit, se cache une histoire humaine attendant silencieusement sa fin. Ce n’est pas une guerre traditionnelle, mais un génocide silencieux mené avec une sauvagerie implacable : une maison est rasée simplement parce qu’une âme palestinienne y respire. Le bombardement ne fait aucune distinction entre le lit d’un enfant ou celui d’un malade, entre une assiette de nourriture ou un dossier médical. Tout est visé. Les cris des mères, les larmes des pères, et le sang des enfants se mêlent à la poussière, comme si Gaza criait au monde : « Ne voyez-vous pas ? N’entendez-vous pas ? » Celui qui appuie sur la gâchette ne perçoit pas qu’au-delà des murs, des enfants attendent la chaleur de leur mère, ou un nourrisson réclame sa dose de lait. Ce qui se passe à Gaza n’est pas un « riposte militaire », mais un projet de purification et de déportation, rendu possible par le silence
international et l’hypocrisie humanitaire tacite.
Gaza a vécu une nuit sanglante, un bombardement qui a brisé les cœurs :
La nuit dernière, le ciel de Gaza s’est embrasé, déversant la pluie de feu et de destruction. La nuit n’a pas offert d’abri, mais couvert de cauchemars un désastre collectif opéré dans l’obscurité. Les explosions résonnaient avec une telle violence que même les habitants du sud de la Cisjordanie les ont entendues ; mais à Gaza, on n’entendait pas seulement les détonations — on entendait les battements de son propre cœur tressaillant, les cris des enfants cherchant l’étreinte de leur mère sous les décombres. La nuit dernière, ce n’est pas le courant électrique qui a éclairé les foyers, mais les flammes qui embrasaient une ville en ruine. Les maisons sont devenues des tombes, et les abris de fortune des cibles. Ceux qui ont survécu ne se remettent pas de la vision des cadavres déchiquetés, de l’odeur du sang et de la fumée, ni de la question d’une fillette à son père : « Vais-je mourir ce soir, papa ? » Gaza ne dort pas, ne s’apaise pas — mais elle tient, envers et contre tout.
La distribution des aides est insuffisante — la faim précède le bombardement :
Adnan Abou Houssaneh, conseiller de l’UNRWA, déclarait d’une voix douloureuse qu’actuellement, le système de distribution est inadéquat face à la famine, et qu’il aggrave
parfois le drame. Les quantités sont limitées et l’accès aux personnes touchées est périlleux. La population fait la queue sous le soleil ou la pluie durant des heures, espérant un sac de farine ou quelques boîtes alimentaires. Mais tragiquement, beaucoup repartent les mains vides ou blessés, victimes de tirs ou de bousculades. L’aide n’est pas seulement insuffisante, elle suscite parfois de la colère latente chez ceux qui en viennent à voir un morceau de pain comme une question de vie ou de mort. Le système actuel ne répond pas à l’ampleur de la catastrophe, et ne tient pas compte du fait qu’un million d’enfants attendent depuis des jours leur premier repas. L’aide doit être gérée par un dispositif d’urgence, transparent et humain, car la faim ici tue plus vite que les bombes
La faim comme arme — le pain est devenu un espoir :
La faim n’est plus un simple malaise à Gaza : c’est une arme de guerre systématiquement employée. Dans les rues du territoire, on voit des enfants s’écrouler tant ils sont faibles, des femmes s’évanouir après des jours sans repas, et des hommes porter du pain comme un trésor. Même la mie est devenue rare. Voir des gens fouiller les ordures pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent est déchirant, et la pire horreur est que tout cela se déroule sous le regard immobile du monde. L’occupation isole, interdit, contrôle chaque déchargement, comme si la distribution d’un pain devait être négociée ou obtenue de force. Avez-vous déjà vu une mère donner à boire de l’eau à son enfant au lieu de lait ? À Gaza, cela arrive tous les jours. La faim n’est pas un dommage collatéral, mais une arme d’extermination.
Un corridor sûr pour l’aide — besoin urgent d’un couloir humanitaire :
L’ONU doit agir sans délai pour sécuriser des corridors d’aide humanitaire à Gaza — la situation ne supporte plus aucun retard. Des centaines de milliers de familles n’ont reçu aucune aide depuis des semaines. Les entrepôts sont vides, les cuisines caritatives fermées, et les gens meurent de faim en silence. Ce qui est distribué aujourd’hui à la population n’est pas un soutien humanitaire suffisant, mais une charité conditionnée politiquement. Il faut établir des couloirs protégés par des forces onusiennes, libérés de l’influence de l’occupation, car priver un peuple d’eau et de nourriture, c’est l’assassiner à petit feu. Chaque minute de retard signifie une nouvelle vie perdue. Ce conflit n’est pas seulement militaire, il est fondamentalement humain — la réponse doit être à la hauteur de l’urgence.
Crise de l’eau — la soif traque tout le monde :
La soif à Gaza est plus meurtrière que les bombes : elle ne disparaît pas à la fin d’une rafale, mais accompagne la population à chaque instant. Dans les camps surpeuplés, les familles font la queue avec des récipients vides, dans l’espoir de trouver un peu d’eau non potable. Des enfants boivent une eau saumâtre, sale — résultat : des maladies intestinales, des insuffisances rénales, une santé en chute libre. Le contexte environnemental est catastrophique ; les stations de dessalement sont soit détruites, soit arrêtées faute de carburant, et celles encore fonctionnelles ne parviennent pas à couvrir les besoins. On ne peut laisser tout un peuple sans eau potable et lui demander de tenir bon. L’eau n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental, et priver les Palestiniens en est un crime contre le droit international. Quand lèvera-t-on le blocus ? Quand un enfant pourra-t-il boire un verre d’eau propre sans tomber malade ?
Des enfants meurent de faim — corps décharnés, vies suspendues :
Chaque jour, les hôpitaux gazaouis enregistrent 110 nouveaux cas de malnutrition sévère chez les enfants ; un chiffre alarmant qui ne s’arrête jamais. Des enfants aux yeux fous et aux visages creusés, incapables même de parler. Ventre ballonné, côtes saillantes, et des cris inaudibles émanant de corps brisés par la faim. La mort lente est devenue routine dans les hôpitaux, les urgences servant de tombes provisoires à l’espoir de l’enfance. Il n’y a ni lait, ni vitamines, ni aide internationale suffisante. Même les incubateurs manquent d’énergie. Des enfants qui devraient jouer et rire doivent maintenant lutter simplement pour survivre. Qui répondra pour cette souffrance ? Qui s’excusera, car ils sont nés dans un temps où les enfants meurent de faim ?
La nourriture piégée — quand le pain devient un piège mortel :
La tragédie culmine lorsque les centres de distribution gérés par l’occupation deviennent des champs d’exécution. Depuis leur ouverture, 600 personnes y ont été tuées et 4 278 blessées par les tirs des forces d’occupation ou des milices privées. Les gens sortent pour chercher de quoi manger, et ne reviennent parfois qu’en cercueils. Il est impensable que distribuer du pain puisse devenir synonyme de mort — pourtant, c’est la réalité à Gaza. Ces centres ont été installés dans le sud du territoire pour pousser des milliers de familles à fuir le nord et la ville de Gaza, laissant derrière elles leurs souvenirs, en quête d’un morceau de pain susceptible de sauver leurs enfants. C’est un déplacement forcé déguisé, masqué par des sacs de farine, visant à vider le nord de sa population, volontairement ou non. Entre la balle dans le dos et la faim dans l’estomac, un Palestinien meurt deux fois.
Ce qui se passe à Gaza n’est pas une guerre ordinaire, mais un crime perpétuel, commis au vu et au su d’un monde excellant dans l’indifférence. Les mots ne peuvent traduire le sang versé, aucun rapport ne peut rendre justice à la douleur des mères, et aucune image ne peut reproduire l’odeur du sang mêlé aux décombres. À Gaza, l’humanité est piétinée, et le meurtre se fait en lenteur — trois fois par la faim, par la soif, par les bombes, et enfin par l’oubli.
Le pain se paie par le sang, l’eau s’échange contre la vie, et la survie elle-même devient un rêve hors d’atteinte. Les gens meurent en silence, non pas parce qu’ils sont victimes d’une guerre, mais parce qu’ils sont pauvres et sans alliés. Chaque minute de silence du monde équivaut à une âme envolée, et chaque complaisance avec l’occupation résonne comme une nouvelle balle dans la poitrine d’un enfant sans défense.
Gaza ne réclame pas des miracles, mais simplement son droit à la vie : à la nourriture, aux soins, à l’abri, à la sécurité. Tant que le blocus ne sera pas levé, que la machine de guerre continuera, et que les responsables resteront impunis, ce que nous voyons aujourd’hui ne sera peut-être que le prélude d’un chapitre encore plus sombre. Ce n’est pas une tragédie, c’est une tâche indélébile sur le front de l’humanité.
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