Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Gaza sous la faim et le feu : famine lente et mort à la vue du monde
12 mai 2025Le 11 Mai Abu Amir envoie ce texte et pendant ce temps le monde continue d’évaluer la crise humanitaire ! En occultant la vérité de l’occupation coloniale et de remplacement.
Dans un coin assiégé de la terre, appelé Gaza, la vie ne meurt pas soudainement. Elle est écrasée progressivement sous le poids de la faim et du blocus. Les âmes s’épuisent lentement, comme si la mort y accomplissait ses rituels en plein jour, transformant chaque corps en une histoire douloureuse ajoutée aux archives du silence international. Depuis plus d’un an et demi, avec l’escalade de l’agression israélienne, Gaza s’est transformée en un camp de famine à ciel ouvert, sans issue, sans espoir, sans dignité.
La famine : quand la nourriture devient un vœu
Depuis octobre 2023, Israël a resserré son emprise de fer sur les points de passage de Gaza, coupant les artères vitales de plus de deux millions de personnes. L’entrée de l’aide alimentaire est empêchée, les convois humanitaires sont bloqués ou filtrés au compte-gouttes, sous des conditions humiliantes. Ce refus n’est pas une mesure sécuritaire comme le prétend Israël, mais une arme dirigée contre les ventres des enfants, les foies des nourrissons, et les poitrines des mères en quête d’une simple bouchée de pain ou d’une goutte de lait. Des dizaines de personnes sont mortes de faim, d’autres sous les bombes ou faute de soins, pendant que le monde observe, compte les victimes, et déplore une soi-disant “crise humanitaire”.
Faim et chaos : quand la cohésion sociale s’effondre
Face à cette famine organisée, la faim n’est plus le seul ennemi des Gazaouis. Le tissu social s’est effondré. Les vols se sont multipliés, des affrontements ont éclaté entre familles pour un reste de nourriture ou une tente en lambeaux. Le chaos sécuritaire n’est pas un choix, mais une conséquence inévitable de la misère. Il n’y a pas de loi qui tienne face à la faim, ni de morale capable de résister à celui qui meurt de privation. Même le père ne peut plus protéger ses enfants, et la femme a peur de sortir chercher de quoi les nourrir. Gaza, autrefois réputée pour sa cohésion sociale, a été brisée par une politique de famine systématique qui a détruit pierres, âmes, et dignité.
Un million de cris d’alarme ignorés
Plus d’un million – voire deux millions – de personnes hurlent chaque jour pour obtenir de l’aide. Pas pour le luxe, mais pour un peu de nourriture. Les visages des enfants se fanent, leurs yeux sont gonflés de faim, les femmes ne sont plus que des silhouettes épuisées, et les malades rendent leur dernier souffle sur des lits sans médicaments. Israël sait parfaitement ce qu’elle fait. Elle exécute une stratégie d’asphyxie lente, pendant que le monde prétend s’inquiéter, en envoyant des missions pour “évaluer la crise humanitaire”, comme si ces massacres nécessitaient une évaluation et non un sursaut de conscience.
Une crise d’occupation, pas seulement humanitaire
Le monde veut réduire ce qui se passe à Gaza à une simple “crise humanitaire”, pour mieux occulter la véritable cause : l’occupation, la colonisation, et le viol continu de la terre et de l’identité. Israël ne se contente pas d’assiéger un peuple, elle occupe une histoire entière. Elle efface les noms des villages, vole le patrimoine culturel, et réécrit le récit selon ses intérêts. Ce n’est pas seulement un combat pour la nourriture, mais pour l’existence palestinienne elle-même, pour le droit à une patrie, à la dignité, à l’identité. La crise de Gaza n’est pas passagère, elle est enracinée. Elle dépasse la faim et les médicaments pour toucher au cœur même du conflit : l’occupation coloniale et de remplacement.
La mort sous les décombres des conférences
Dans une scène à la fois tragique et grotesque, les dirigeants du monde se réunissent pour discuter des mécanismes d’acheminement de la nourriture à Gaza. Ils parlent d’entreprises de sécurité américaines pour escorter les convois humanitaires, comme si la nourriture était une bombe nucléaire, ou comme si le Gazaoui devait être puni même au moment de sa mort. Pendant qu’ils débattent, la petite Nour meurt de faim dans un camp de Rafah, et le vieil homme Khalil décède faute d’insuline. Ils parlent de plans de distribution de l’aide, comme si la catastrophe exigeait des protocoles plutôt que du courage.
Les âmes brisées : quand l’être humain devient une ombre
Les habitants de Gaza ne sont pas seulement pauvres et affamés. Leurs âmes sont ravagées, leurs cœurs rongés par l’oppression. Chaque maison abrite un déplacé, chaque tente recèle une histoire de perte, chaque femme porte le fardeau d’une famille éparpillée. Le déplacement est devenu mode de vie. L’eau potable n’arrive qu’une fois tous les quatre jours, la nourriture est rare, les médicaments plus précieux que l’or. Et pire encore : l’argent a disparu. Pas de travail, pas de salaires, même les aides humanitaires sont à l’arrêt. Les ONG, elles-mêmes, sont épuisées par le siège et luttent pour quelques miettes de soutien international.
Désillusion face aux négociations
Les Gazaouis ne croient plus en aucun négociateur, aucune trêve, aucun accord temporaire. Ils ont perdu foi en toutes les promesses politiques, internes comme externes. Pour eux, les négociations ne sont qu’un spectacle trompeur dont l’issue est toujours la même : davantage de mort. Pourtant, ils gardent un espoir suspendu au ciel. Eux qui ont survécu à plus de vingt agressions croient encore que la justice ne meurt pas, et que le miracle viendra d’où nul ne s’y attend. Car le ciel ne ment pas.
La conspiration contre Gaza : une pièce bien orchestrée
Quiconque observe la scène comprend que ce n’est pas un simple abandon international, mais une conspiration bien huilée. On parle d’aides conditionnées, de contrôle des cargaisons de farine, d’assurances internationales – autant de signes d’une volonté de laisser Gaza saigner jusqu’à la soumission. Ils veulent une Gaza sans résistance, sans peuple, sans mémoire, et provoquer un effondrement interne. Ce n’est pas une simple famine, mais un démantèlement en douceur de l’esprit collectif, une destruction du tissu social au service d’un plan plus vaste.
Gaza ne meurt pas, mais elle crie
Malgré tout, Gaza ne meurt pas. Elle a choisi de vivre, même avec le strict minimum. Elle crie, mais ne se tait pas. Elle pleure, mais ne se rend pas. Gaza n’est pas seulement une cause politique, mais une histoire humaine qui résume l’injustice du monde et démasque les fausses promesses des droits de l’homme. Dans chaque enfant qui souffre de la faim, dans chaque mère qui allaite son enfant avec de l’eau, dans chaque homme qui dort sur la terre nue, réside une vérité éclatante : le monde est complice du crime.
Gaza n’attend pas seulement votre aide, elle attend que vous disiez la vérité. Êtes-vous prêts à cela ?
Nos articles sont gratuits car nous pensons que la presse indépendante doit être accessible à toutes et tous. Pourtant, produire une information engagée et de qualité nécessite du temps et de l’argent, surtout quand on refuse d’être aux ordres de Bolloré et de ses amis… Pourvu que ça dure ! Ça tombe bien, ça ne tient qu’à vous :
ARTICLE AGORA SUIVANT :
