Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Le camp des agriculteurs Al- Fajr à Al -Mawasi ciblé !
30 juin 2025Dans ce texte du 30/06 Abu Amir relate l’attaque dans le camp et la restauration immédiate des tentes grâce à l’ UJFP : Un Cri face à la Mort, la Souffrance des Déplacés dans les Camps d’Al-Mawasi
Au cœur de la tragédie, là où l’odeur de la terre se mêle à celle du sang, et où les gémissements des enfants couvrent le silence oppressant, les déplacés des camps de la région d’Al-Mawasi, au sud de la bande de Gaza, vivent une succession interminable de souffrances et de douleurs. La vie là-bas n’a rien d’ordinaire : c’est une lutte quotidienne pour la survie, marquée par une peur constante et des scènes inoubliables de cadavres sous les décombres, de tentes brûlées et de corps épuisés à la recherche d’une bouchée de pain ou d’une gorgée d’eau.
Des milliers de personnes, contraintes de fuir leurs maisons sous les bombardements, se sont réfugiées dans ces zones faussement désignées comme « sûres », pour se retrouver dans des tentes fragiles qui ne les protègent ni du froid nocturne ni de la chaleur écrasante du jour, et encore moins de la mort omniprésente venue du ciel. Elles vivent de maigres aides humanitaires, manquent d’eau potable, de nourriture suffisante et de services essentiels avec la peur que leurs abris ne se transforment à tout moment en brasier les hante.
À Al-Mawasi, l’enfance n’a plus le goût du jeu, elle est devenue un drame ambulant. La maternité est une douleur constante, et l’impuissance est le lot de tout père incapable de protéger sa famille. Chaque jour apporte son lot de douleurs, une nouvelle funéraille, un autre enfant arraché à la vie.
Ce qui aggrave encore plus cette douleur, c’est l’absence totale d’espoir à l’horizon. Le cauchemar s’étire, enfermant les déplacés entre le marteau de la faim et l’enclume des
bombardements, transformant leurs tentes de refuge en tombes collectives.
Dans les camps de fortune à la périphérie d’Al-Mawasi, la souffrance humaine se manifeste dans sa forme la plus crue. Ces familles font face à une réalité encore plus dure, sans assez de nourriture pour rassasier leurs enfants, ni assez d’eau pour étancher leur soif sous une chaleur étouffante. Les mères passent leurs journées dans d’interminables files d’attente, espérant un sac de farine ou une bouteille d’eau, pendant que les enfants, assis près de leurs tentes, fixent le vide, accablés par la faim et l’épuisement.
Les personnes âgées s’effondrent sous le poids de la soif et de la fatigue, et leurs visages pâles racontent l’histoire d’une nation massacrée, d’un peuple affamé. Dans ces abris précaires à peine suffisants contre le soleil brûlant ou le froid mordant, les habitants manquent des éléments les plus basiques de la vie. Les aides sont rares et insuffisantes pour répondre aux besoins même les plus élémentaires.
Les convois n’arrivent pas régulièrement, et les rations alimentaires sont distribuées en quantités limitées, sans tenir compte du nombre de familles ni de l’ampleur de leur détresse. Le pain est devenu un rêve, l’eau une denrée rare, et les médicaments un luxe inaccessible. La vie des déplacés n’est plus qu’une série d’efforts quotidiens pour rester en vie, assiégés par la pauvreté, le besoin, et un désespoir rampant.
Mais le pire n’est pas seulement dans la misère ou la dureté des conditions de vie, il réside dans les bombardements incessants qui ne distinguent ni civils ni combattants, ni enfants ni femmes, ni tentes ni objectifs militaires. Les zones dites « sûres » sont devenues des pièges mortels pour leurs habitants, où aucune protection ne les met à l’abri des frappes aériennes soudaines, ni aucune garantie ne les préserve des flammes.
Aux premières heures de l’aube du dimanche 29 juin, à 3h30 du matin, la nuit s’est transformée en cauchemar terrifiant dans le camp Al-Fajr, situé à Al-Mawasi, Khan Younès. Une explosion massive a retenti, résultant du bombardement d’une tente au centre du camp par des hélicoptères israéliens. Des témoignages ont décrit cette attaque comme l’une des plus violentes et barbares.
La tente ciblée n’était pas un objectif militaire, mais l’abri d’une famille entière qui n’avait trouvé pour refuge qu’un morceau de tissu les protégeant à peine du ciel. En un instant, tout s’est évanoui. Cris, pleurs, membres déchiquetés mêlés à la terre. Le père, la mère, et leurs quatre enfants ont disparu en un clin d’œil, ajoutant une nouvelle tragédie à la liste des crimes contre les civils. Une autre fillette a été tuée dans une tente voisine, et des dizaines de personnes ont été blessées.
Cette attaque brutale a causé une destruction massive : environ 50 tentes ont été entièrement ou partiellement détruites, et des dizaines d’autres ont été endommagées par les éclats et les explosions successives. Ce bombardement n’était pas une simple frappe militaire, mais une gifle à tout ce qu’il reste d’humanité, un message clair indiquant qu’il n’y a plus de lieu sûr, même sous une tente de fortune dans une zone supposément « verte ».
Ce camp, qui abritait plus de 1150 familles, pour la plupart des agriculteurs, s’est transformé en quelques secondes en un théâtre de désolation. La tente visée n’était pas un simple tissu tendu sur des poteaux en bois, mais le domicile d’une famille entière. Ils ont été rayés du registre civil d’un seul coup, comme s’ils n’avaient jamais existé. À côté, une fillette a trouvé la mort, et des dizaines de blessures ont jonché les environs du camp.
La frappe a détruit totalement ou partiellement une cinquantaine de tentes, les débris atteignant même des campements voisins, déchirant les toiles, en rasant certaines.
Des instants de terreur indescriptibles
Les traces de l’horreur sont encore visibles sur les visages des habitants du camp. Les cris de cette nuit-là n’étaient pas comme les autres. Le silence a été brisé par les appels de détresse des pères courant entre les décombres à la recherche de leurs enfants.
Des enfants ont été extraits des tentes en flammes, inertes, des corps innocents fauchés avant l’heure. Les larmes des mères, l’impuissance des pères, et le silence lourd des voisins ont gravé une scène dans la mémoire collective, indélébile.
Un témoin oculaire a déclaré : « Les cris ne cessaient pas, le sang couvrait le sol, nous ne savions pas qui secourir en premier. C’était une nuit hors du commun, une nuit où tristesse et peur, larmes et feu se sont entremêlés. »
Après le massacre, des dizaines de familles se sont retrouvées à découvert, livrées à la poussière et au soleil, sans abri ni couverture. Elles ont attendu, au milieu des ruines, jusqu’à l’arrivée des équipes de secours qui se sont mobilisées rapidement pour offrir un minimum de protection et de refuge.
150 bâches en plastique ont été distribuées aux familles affectées dans le camp Al-Fajr et les camps voisins. Les équipes sur le terrain ont aussi réparé les tentes déchirées, les remettant en place pour redonner un semblant de vie à leurs habitants, leur permettant de dormir à nouveau dans leurs tentes plutôt que sur la terre nue.
Malgré la profondeur des blessures, les agriculteurs et déplacés sinistrés n’ont pas manqué d’exprimer leur profonde gratitude envers les équipes humanitaires qui n’ont pas tardé à répondre à l’appel. Beaucoup ont remercié l’organisation UJFP, qui fut la première à intervenir et à apporter de l’aide, affirmant que ces initiatives, bien qu’elles ne fassent pas disparaître la douleur, rendent leur dignité et un peu de sécurité à une époque où l’humanité semble s’être effondrée.
Ce qui se passe dans les camps de déplacés n’est pas une simple crise humanitaire. C’est une tragédie totale. Un drame permanent raconté par chaque tente, chaque larme d’une mère endeuillée, chaque regard terrifié d’un enfant qui ne comprend pas pourquoi on lui refuse le droit de vivre.
La poursuite des bombardements sur des zones dites « sûres » et l’ignorance des besoins des déplacés est une honte pour la communauté internationale, qui reste impuissante face à tant de souffrance.
Et l’histoire continue… Là-bas, à Al-Mawasi, des milliers d’histoires restent à raconter, des milliers de douleurs n’ont pas encore trouvé d’écho… Et des camps qui, chaque jour, luttent contre la mort… simplement pour survivre.
Lien vers les photos et vidéos
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