Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Résonance de la Global Sumud Flottilla à Gaza
2 octobre 2025Dans ce texte du 2 Octobre Abu Amir explique en quoi la flottille de la résilience résonne comme la bataille de l’espoir contre un blocus inhumain
En haute mer, entre les vagues déchaînées et l’horizon du ciel, naviguent des navires portant un nom devenu un symbole que murmurent les lèvres des assiégés de Gaza : la Flottille de la Résilience. Ce projet humanitaire a dépassé le cadre d’une simple initiative de solidarité passagère pour devenir l’incarnation vivante d’un espoir attendu par plus de deux millions d’êtres humains soumis à un blocus étouffant imposé par Israël depuis plus de dix-sept ans, un blocus qui a transformé la bande de Gaza en une immense prison sans fenêtres vers la liberté ni portes vers le salut.
Les habitants de Gaza, écrasés par la souffrance quotidienne, suivent chaque nouvelle de cette flottille avec des cœurs inquiets mais remplis d’espérance. Ils attendent qu’elle atteigne leurs côtes, qu’elle soit la première à briser l’étau maritime, pour leur offrir le sentiment que le monde ne les a pas abandonnés, qu’il existe encore des voix qui défient l’arrogance israélienne qui confisque jusqu’à leur droit à la nourriture, aux médicaments et à la dignité.
Mais Israël, fidèle à son comportement habituel, ne voit dans ces navires qu’une menace à éliminer, alors qu’ils ne transportent que des cargaisons humanitaires : médicaments, denrées alimentaires et matériel médical. Rien qui ne représente un danger, mais au contraire une bouée de vie pour des centaines de malades en attente désespérée de traitement, pour des enfants qui ont besoin de lait et de nourriture saine, pour des familles qui recherchent une lueur d’espoir vers une vie digne. La marine israélienne, qui devrait, selon le droit international, respecter la liberté de navigation, s’est transformée en force de piraterie organisée : elle intercepte les navires dans les eaux internationales, recourt à la violence contre les militants solidaires, les enchaîne, confisque les aides, puis remorque les bateaux de force vers ses ports, foulant aux pieds toutes les conventions internationales. Ces pratiques n’ont rien à voir avec le droit à l’autodéfense : elles constituent un crime contre l’humanité, dans toutes ses dimensions.
L’importance de la Flottille de la Résilience pour les habitants de Gaza ne réside pas uniquement dans les aides qu’elle transporte, mais aussi dans sa portée symbolique : elle sème l’espoir dans les cœurs et prouve que le monde ne s’est pas entièrement soumis à la loi de la force. Dans chaque foyer de Gaza, on suit ses nouvelles à la radio, sur les téléphones , à la télévision. On l’attend comme un messager de salut : une mère espère que les médicaments qu’elle apporte soigneront son enfant malade ; un père rêve de retrouver une part de vie normale pour sa famille grâce à ces convois maritimes qui défient le blocus. Cette flottille est devenue bien plus qu’une embarcation : elle est une déclaration claire que la volonté des peuples est plus forte que les cuirassés, que le droit à la liberté ne peut être écrasé, quelle que soit la violence de la répression.
Le droit international, dans ses conventions et traités, est clair : tout blocus imposé pour affamer une population ou la priver d’approvisionnements humanitaires équivaut à un crime de guerre, et l’interception de navires civils en eaux internationales relève de la piraterie maritime. Mais Israël agit comme une entité au-dessus des lois, indifférente aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale de l’ONU qui ont maintes fois confirmé l’illégalité du blocus de Gaza. Elle s’appuie sur le soutien politique de certaines grandes puissances qui brandissent le veto pour bloquer toute tentative sérieuse de sanction. Ainsi, la souffrance de Gaza devient un tableau complexe d’injustice et d’inhumanité : un peuple privé de nourriture et de médicaments, des flottilles humanitaires empêchées d’arriver, et un droit international réduit à de simples textes sans valeur face à la force des armes et aux protections politiques.
Tandis qu’Israël continue de justifier ses actes au nom de la sécurité nationale, la réalité sur le terrain dit le contraire : ce n’est pas sa sécurité qui est visée, mais la vie des civils. Sont attaqués le droit des enfants à grandir, celui des malades à être soignés, celui des familles à vivre dignement. Chaque tentative de briser le blocus par une embarcation se heurte aux balles et aux arrestations de la marine israélienne, comme si Israël voulait envoyer au monde un message clair : c’est elle qui dicte la loi en mer, et le droit international n’est qu’un ensemble de papiers sans poids au-dessus des vagues. Pourtant, la Flottille de la Résilience dévoile ces abus et rappelle à la conscience universelle qu’il existe encore des voix qui résistent pacifiquement à l’injustice, qui refusent de rester silencieuses face à une tragédie depuis des années.
Les habitants de Gaza, qui vivent chaque jour au son des avions et du bourdonnement du blocus, voient dans cette flottille une lueur d’espoir : la preuve que quelqu’un partage leur douleur, pense à eux, et risque sa vie pour eux. Cela seul suffit à leur donner un nouvel élan de courage. La flottille est devenue un symbole dépassant sa cargaison matérielle : elle redonne foi en la justice et rappelle que la conscience humaine peut s’élever au-dessus des intérêts politiques, même face à une puissance militaire impitoyable. Chaque crime qu’Israël commet contre cette flottille se transforme en une nouvelle pièce à conviction qui s’ajoute à son lourd dossier de violations, et ternit davantage son image auprès de l’opinion publique mondiale.
La communauté internationale est aujourd’hui face à un test historique : restera-t-elle les bras croisés devant la souffrance d’un peuple assiégé qui attend une flottille porteuse d’espoir ? Continuera-t-elle de regarder sans agir une puissance qui pratique la piraterie en plein jour tout en prétendant respecter la loi ? Le silence du monde n’est plus une neutralité : il est devenu complicité, prolongeant la souffrance et donnant feu vert à davantage d’oppression. Ce dont Gaza a besoin aujourd’hui, ce ne sont pas de timides communiqués de condamnation, mais d’actions concrètes : imposer des sanctions à Israël, protéger les couloirs humanitaires et, en fin de compte, lever le blocus pour ouvrir à ce peuple l’horizon d’une vie normale, à laquelle tout être humain a droit.
Et tandis qu’Israël poursuit ses attaques par mer, terre et air, la Flottille de la Résilience demeure un témoignage vivant qu’il existe des voix qui n’ont pas cédé, des êtres qui continuent à résister à l’injustice par les valeurs humaines, et qui défient la puissance militaire par une humanité inébranlable. Les habitants de Gaza, en l’attendant, envoient un message au monde : nous ne sommes pas seuls, nous ne sommes pas faibles comme l’occupant voudrait nous présenter. Nous sommes forts par notre espoir, notre résilience et par chaque main qui s’étend vers nous à travers la mer, chaque navire qui tente de briser le blocus, chaque être humain qui choisit de se tenir du côté de la liberté. En définitive, l’Histoire ne retiendra pas les cuirassés ni les canons, elle retiendra qu’une petite flottille a porté un grand message, que des peuples entiers y ont vu l’incarnation de leur droit à la vie, et que l’injustice, si longue soit-elle, ne peut étouffer l’esprit de résistance, ni bâillonner à jamais la voix de la liberté.
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