Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Séances de soutien psychologique pour les femmes à Gaza 2 Mai
4 mai 2025Depuis le début du mois de Mai 2024, donc depuis un an déjà et seulement quelques mois après le début du génocide à Gaza les séances de soutien psychologique existent et perdurent chaque semaine. Quand on nous pose la question lors de nos multiples interventions pour Gaza mais où est l’espoir ? Et bien la lecture de ces compte-rendus réguliers et détaillés infusent l’espoir et nous devons nous en inspirer pour continuer sans faillir notre soutien au peuple palestinien.
Les équipes de l’UJFP poursuivent leur travail en organisant des sessions de sensibilisation et de soutien pour les femmes déplacées vivant dans les camps d’hébergement. Cette semaine, une séance intitulée « La pollution et les moyens de prévention et d’atténuation » a été menée dans le camp de “Mouhit al-Soueidi”, à Deir al-Balah, avec la participation de 30 femmes déplacées. L’objectif était de leur fournir les connaissances et les outils nécessaires pour faire face aux défis environnementaux dans leur environnement immédiat.
Dans un coin du camp de “Mouhit al-Soueidi”, parmi les tentes éparses abritant les déplacés, trente femmes se sont réunies pour participer à une séance sanitaire et psychologique exceptionnelle organisée par l’UJFP, sous le thème « La pollution et les moyens de prévention et d’atténuation ». Cette séance n’était pas une simple réunion passagère, mais bien un point de lumière dans l’obscurité du déplacement forcé. Elle alliait sensibilisation sanitaire et soutien psychologique, touchant en profondeur des femmes dont la souffrance est permanente, mais chez qui l’espoir continue de résister.
La séance a commencé par une présentation interactive et simplifiée, animée par la facilitatrice, qui a expliqué les différents types de pollution dont souffrent les habitants des camps : pollution de l’eau en raison de l’accès difficile à des sources propres, pollution de l’air causée par l’accumulation des déchets autour des tentes, problèmes d’assainissement et contamination des sols, et les graves conséquences sanitaires qui en découlent. Le mécanisme de transmission des germes et bactéries dans ces conditions a été expliqué, en soulignant les risques accrus pour les enfants et les personnes âgées, notamment la diarrhée et les infections respiratoires.
Après cette introduction spécifique, un moment de relaxation et de méditation a été proposé. Les participantes ont été invitées à s’asseoir confortablement, à fermer les yeux et à se déconnecter un instant du vacarme de leur quotidien. Ce fut un moment rare de calme dans une vie dominée par le chaos. Les femmes ont ressenti une certaine sérénité, comme si leur corps se souvenait qu’il mérite aussi de l’attention, même au cœur des tentes.
La deuxième partie de la séance a porté sur les gestes simples que chaque femme peut adopter pour se protéger, elle et sa famille, de la pollution, malgré les faibles moyens disponibles. L’importance du lavage des mains avec de l’eau et du savon (si possible), ou avec du désinfectant ou même de la cendre en alternative. Il a également été conseillé de couvrir les aliments, de faire bouillir l’eau avant de la boire si possible, de jeter les déchets dans des sacs bien fermés loin des tentes, de garder les espaces de vie propres, et d’aérer les tentes dès que cela est possible.
Les participantes ont beaucoup interagi et partagé leurs propres expériences.
« Nous pensions que cela ne servait à rien, mais aujourd’hui, nous avons compris que de simples gestes peuvent nous protéger des maladies. »
« Je sous-estimais l’importance de se laver les mains, mais maintenant je comprends que c’est notre première barrière contre les infections. »
« Aujourd’hui, j’ai senti que nous ne sommes pas seules, quelqu’un se soucie de nous et souhaite que nous vivions en bonne santé, avec dignité, même dans ces conditions difficiles. »
La séance s’est terminée avec un exercice collectif de respiration profonde, durant lequel les participantes ont appris à inspirer lentement par le nez, à retenir leur souffle quelques secondes, puis à expirer lentement par la bouche. Beaucoup ont ressenti que se concentrer simplement sur leur respiration leur offrait une force intérieure nouvelle, comme si la vie, malgré le vacarme de la guerre, leur offrait encore une chance à chaque souffle.
Cette séance était au-delà d’un cours de santé, un espace d’expression, de calme, et de rencontre humaine véritable. Savoir et apaisement, prévention sanitaire et quête de dignité psychique dans un environnement rude et impitoyable ont laissé une empreinte profonde dans le cœur des participantes et renforcé en elles la conviction qu’elles peuvent, malgré tout, se protéger. Cela fait toute la différence dans leur vie et celle de leurs enfants.
La santé ne réside pas uniquement dans les médicaments ou les hôpitaux, mais commence par la conscience et un sentiment intérieur que l’on mérite de vivre, l’âme, quand elle respire profondément, se souvient qu’elle est vivante.
Lien vers les photos et vidéos
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