Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Soutien psychologique/ Scolarisation et Travail humanitaire
28 avril 2025C’est ce que l’équipe soutenue par L’UJFP autour d’Abu Amir peut encore à ce jour réaliser mais le 27 Avril au soir il écrit : à l’ère du blocus et de la mort lente, la main qui donne reste le dernier rempart entre Gaza et l’effondrement total
Scolarisation : Dans les ruines, l’équipe de l’ujfp continue son travail coûte que coûte, priorité à l’éducation deux écoles 352 écolier.e.s
À Gaza, où tout s’effondre sous le poids de la guerre, l’éducation demeure le dernier bastion d’espoir auquel les habitants s’accrochent, tels des naufragés à une planche en pleine mer déchaînée. À travers des décennies de douleur, de blocus et de privations, le peuple palestinien, en particulier celui de Gaza, est resté un symbole de savoir et de culture dans le monde arabe, conservant l’un des taux les plus élevés de diplômés malgré les blessures infligées par les jours sombres. Pour eux, l’éducation n’a jamais été un luxe, mais une arme d’un autre genre, un bouclier pour préserver leur identité et une arme pour défendre leur dignité face au monde.
Avec l’intensification de la dernière guerre, malgré la mort qui rôde dans les ruelles et les camps, malgré le bourdonnement incessant des avions dans le ciel, les familles ont obstinément continué d’envoyer leurs enfants dans les centres éducatifs, animées par une foi ancienne et profonde : un peuple ne meurt jamais tant qu’un enfant lit un livre ou trace une lettre. La scène des mères accompagnant leurs enfants vers les centres d’apprentissage, les yeux embués de larmes et le cœur tremblant de peur, est plus éloquente que tous les poèmes.
Mais la guerre ne s’est pas contentée de disperser les familles et de tuer les innocents ; elle a aussi frappé de plein fouet le système éducatif. L’armée israélienne a détruit des centaines d’écoles et d’établissements d’enseignement, les réduisant en ruines à ciel ouvert. Ici, les écoles n’étaient pas de simples bâtiments, mais des mémoires d’enfance et des promesses d’avenir. Chaque déplacement forcé effaçait un peu plus la stabilité des familles et l’insouciance des enfants, éparpillant leurs rêves comme leurs cahiers déchirés sur les routes.
Dans ce tableau apocalyptique, l’UJFP s’est distinguée, décidée à replanter les graines de l’éducation sur une terre brûlée. Depuis le début de la guerre,elle s’est employée à créer des centres éducatifs dans les zones de déplacement forcé, offrant aux enfants des espaces sûrs et sains pour retrouver l’apprentissage perdu. Elle a ouvert plusieurs centres dans les camps de Khan Younès, Deir al-Balah et Nuseirat, répondant au besoin vital des enfants de redevenir des élèves plutôt que de simples numéros sur les listes de déplacés.
Aujourd’hui, alors que de nombreuses familles regagnent le nord de la bande de Gaza, l’UJFP continue de soutenir ces centres malgré des moyens limités et des conditions extrêmement difficiles. À Abu Taima, un centre éducatif modeste se dresse tel une forteresse contre l’oubli, accueillant les enfants de familles de paysans ayant refusé un nouvel exode, préférant affronter la mort plutôt que de revivre l’humiliation de l’errance.
À Nuseirat, une autre histoire s’écrit chaque jour. Dans une zone isolée près de la côte, aux chemins impraticables et presque dépourvue de services, l’école “Premier Pas”, soutenue directement par l’UJFP, a ouvert ses portes pour offrir un refuge à des dizaines d’enfants. Ils y retrouvent ce qui leur avait été arraché : un pupitre, un cahier immaculé, et le sourire d’un enseignant. La semaine dernière, l’école accueillait 255 élèves, un chiffre déjà impressionnant compte tenu des circonstances ; cette semaine, ils sont 352, preuve de la confiance semée par l’équipe éducative et de la sécurité que l’école procure aux enfants, grâce aussi à sa proximité avec leurs lieux d’habitation.
L’éducation ici n’était pas que livres et devoirs : c’était aussi du dessin, des rires, des dessins animés ramenant aux enfants des sourires volés par les bombardements, de la musique et des danses timides sur un sol plus habitué aux explosions qu’aux mélodies. Les fournitures scolaires, bien que simples, étaient présentes, et l’école fonctionnait sur deux plages horaires, matin et après-midi, pour accueillir le maximum d’élèves, défiant la destruction par une résistance silencieuse mais puissante.
Chaque enfant qui franchissait les portes de l’école portait en lui une histoire de peur et de rêve brisé, mais repartait avec un petit espoir cousu à son cœur. Et tout cela n’aurait pas été possible sans la conviction profonde que l’éducation, à Gaza, est une bataille pour la survie, ni sans l’engagement inébranlable de l’UJFP, qui persiste à semer les graines de l’avenir parmi les décombres d’aujourd’hui.
À Gaza, la pierre peut tomber, la fleur peut mourir sous les chenilles de la guerre, mais l’idée ne meurt jamais. L’idée qu’un enfant palestinien, portant son livre sur les ruines d’une école détruite, puisse continuer à rêver envers et contre tout : voilà la véritable merveille que Gaza écrit chaque jour avec son sang, ses larmes et son encre.
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1jqXsKQIlUHgf2VjfHR6TvmG94clOt2Cs
Travail Humanitaire
Dans la bande de Gaza, ce mince ruban de terre suspendu entre la mer et les cendres, se déroule une tragédie humaine sans précédent dans l’histoire. Depuis de longues années, les habitants de Gaza subissent une politique de mort lente imposée par Israël, une politique fondée sur le blocus, la faim et le déplacement. Mais depuis le 7 octobre, cette politique a explosé dans toute sa brutalité : le meurtre est devenu collectif et la faim, une arme dirigée contre le cœur de chacun, sans distinction aucune. Il n’y a plus de différence entre vieux et jeunes, hommes et femmes, enfants et nourrissons : tous partagent désormais un même sort de mort et de faim, dans une scène atroce qui n’épargne personne.
La catastrophe s’est aggravée avec le resserrement du blocus imposé par l’armée israélienne et la fermeture totale des points de passage depuis le 2 mars dernier. La famine, longtemps tapie dans l’ombre, a commencé à frapper ouvertement, ravageant les corps des habitants. Cette politique a entraîné l’effondrement rapide du système de santé. Les enfants, à peine capables de trouver de quoi calmer leur faim, souffrent désormais de malnutrition : leurs petits corps tremblent sous le poids de la faim et du manque de vitamines, leurs yeux sont enfoncés et leurs ventres gonflés par l’absence de nourriture.
Quant aux malades, leur sort a été encore plus cruel. Les patients atteints de cancer ou d’insuffisance rénale, qui ont besoin de soins constants et de médicaments réguliers, tombent l’un après l’autre, victimes de la faim et du manque de traitements, dans un silence mondial complice. Les hôpitaux ne sont plus des lieux de soin, mais de tristes antichambres de la mort.
Dans cet enfer, une annonce a fait frémir les cœurs : la plupart des grandes organisations humanitaires, y compris la Cuisine mondiale, ont annoncé hier que leurs entrepôts étaient totalement vides. Plus rien à distribuer, plus d’espoir qui pourrait franchir les points de passage fermés. Les centres d’alimentation à travers Gaza commencent à s’effondrer les uns après les autres, tombant comme des feuilles mortes dans un automne de néant. Dans quelques jours, le dernier centre fermera ses portes, laissant des dizaines de milliers de bouches affamées sans aucune issue.
Même les agriculteurs, qui avaient toujours lutté pour rester attachés à leurs terres, n’ont pas échappé au désastre. La majorité d’entre eux ont été forcés de quitter leurs champs et leurs maisons, perdant ainsi leur subsistance. Les champs, privés des mains qui les cultivaient, ont été laissés à l’abandon, tandis que les arbres dépérissent en silence, comme s’ils pleuraient leurs propriétaires déracinés de force.
Dans ce tableau noir, les équipes de l’UJFP poursuivent leur mission humanitaire, luttant contre l’impossible pour alléger, ne serait-ce qu’un peu, cette lourde charge. Malgré la fermeture totale des points de passage et l’impossibilité de faire entrer de nouvelles fournitures alimentaires ou humanitaires, nos équipes continuent leur travail en s’appuyant sur les maigres stocks que nous avions réussi à accumuler avant la catastrophe – de quoi tenir à peine deux mois. Depuis le début du blocus complet, nous puisons dans ces réserves, qui sont aujourd’hui sur le point de s’épuiser.
Malgré tout cela, le centre d’alimentation que nous avons créé continue de fonctionner sans relâche, cuisinant l’espoir dans de petites marmites pour les familles d’agriculteurs réparties dans plusieurs zones : le camp d’Asqalan, Khan Younis, la région de l’université islamique, la zone d’Al-Fukhari, ainsi que pour les quelques familles d’agriculteurs ayant tenu bon à Abu Taima. Chaque repas distribué est une petite bataille contre la faim, une bataille que nous savons inégale, mais que nous menons avec honneur.
Les appels à l’aide sont incessants. Chaque jour, nous recevons des demandes déchirantes de familles au bord de la famine, en quête d’un morceau de pain ou d’un peu d’espoir. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour leur venir en aide, offrant le peu que nous avons, et nous excusant pour le beaucoup que nous ne pouvons leur donner. À travers les gémissements des mères, les larmes des enfants et les files d’attente interminables devant les centres de distribution, une vérité brutale apparaît : Gaza est en train de sombrer dans une famine méthodiquement organisée, sous les yeux d’un monde qui regarde en silence.
Dans cette scène saturée de douleur, nos efforts paraissent parfois comme de petites voiles affrontant un ouragan dévastateur. Pourtant, nous croyons fermement que chaque repas offert, chaque goutte d’eau distribuée, est un cri contre ce silence assourdissant, une preuve vivante que, malgré tout, nous choisissons de nous battre pour la vie.
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1i0HY19lH41IqCId9b4XKNCE38aagjh6n
Marsel a écrit aujourd’hui : « 52 décès dus à la faim ont été enregistrés, dont 50 enfants, alors que dans le même temps plus de 60 000 enfants à Gaza souffrent de malnutrition sévère. »
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