Chronique ” Gaza Urgence Déplacé.e.s” | Ténacité, persistance, régularité : coûte que coûte maintenir les activités
2 février 20251er Février comme chaque fin de semaine, quelque soit le contexte et ses difficultés, Abu Amir envoie un rapport des activités maintenues, adaptées aux nouvelles conditions dans les camps.
Les ateliers de soutien psychologique pour les femmes
Les équipes de terrain de l’UJFP poursuivent leurs efforts pour fournir un soutien psychologique et social aux femmes dans les camps de déplacés, les préparer à un retour sûr dans leurs régions d’origine.
Dans ce cadre, cette semaine quatre ateliers de soutien psychologique, ciblant 40 femmes des camps d’Al-Kahlout et de l’Autorité, ainsi que plusieurs femmes déplacées issues de camps voisins.
Les ateliers ont porté sur plusieurs questions essentielles liées au concept de retour en toute sécurité, sensibilisant les femmes aux méthodes appropriées pour gérer le stress psychologique et social associé à ce retour. Ils ont abordé les divers défis que les femmes pourraient rencontrer lors de leur retour.
Les animatrices ont encouragé les participantes à partager leurs expériences et à s’apporter un soutien mutuel, créant ainsi un environnement interactif et solidaire qui a renforcé le sentiment de cohésion sociale.
Sensibilisation aux risques des munitions non explosées et des vestiges de guerre
L’un des sujets les plus importants abordés lors des ateliers a été la sensibilisation aux dangers des munitions non explosées et des vestiges de guerre, qui peuvent constituer une menace pour la vie des femmes et de leurs familles lorsqu’elles retournent dans leurs régions d’origine.
Les animatrices ont fourni des informations détaillées sur les types de munitions non explosées, qui peuvent rester enfouies dans le sol ou sous les décombres des bâtiments détruits, représentant ainsi un danger majeur pour le retour des populations.
L’accent a été mis sur la manière d’identifier ces risques et de s’en protéger. Il a été expliqué qu’il était crucial de ne pas s’approcher d’objets suspects qui pourraient être des obus ou des engins qui n’ont pas explosé. Les femmes ont également été informées sur la manière de signaler ces objets aux autorités compétentes et sur les procédures de sécurité à suivre en cas de découverte de vestiges de guerre, telles que l’éloignement immédiat et l’évitement de tout contact avec ces objets.
Les défis économiques et leur impact sur la décision de retour
Lors des discussions, de nombreuses femmes ont exprimé leurs inquiétudes économiques qui entravent leur décision de retourner dans le nord. Elles ont souligné que le retour nécessite des ressources financières considérables que la plupart des déplacés ne possèdent pas. Les coûts du transport et la nécessité de subvenir aux besoins essentiels après le retour constituent des obstacles majeurs pour de nombreuses familles, qui se voient contraintes de rester dans le sud malgré la dureté des conditions de vie.
De plus, certaines femmes ont déclaré se sentir plus en sécurité en restant dans le sud après avoir entendu les témoignages de familles revenues à Gaza et dans le nord du territoire, puis reparties vers le sud en raison des conditions catastrophiques sur place. Les personnes qui sont retournées ont décrit une situation de vie quasi impossible dans le nord, en raison des destructions massives et de l’absence de services essentiels tels que l’eau, la nourriture et l’abri.
S’adapter à la nouvelle réalité et rechercher des solutions
Dans ce contexte, les animatrices ont encouragé les femmes qui ont choisi de rester dans le sud à s’adapter à leur situation actuelle et à reconstruire leur vie malgré le manque de ressources. Des conseils pratiques ont été donnés sur la manière d’optimiser les ressources disponibles et de développer des moyens de subsistance alternatifs malgré les difficultés.
Les discussions ont également porté sur l’importance de rechercher des opportunités de travail et de créer de petits projets qui permettent aux femmes d’assurer une source de revenu et d’alléger les charges économiques.
Clôture des ateliers et impact sur les participantes
Ces ateliers ont offert aux femmes un espace sûr pour exprimer leurs craintes et partager leurs expériences, ce qui a aidé à alléger une partie de la pression psychologique qu’elles subissent.
Ces efforts continus de l’UJFP reflètent son engagement à soutenir les femmes dans ces conditions difficiles et à leur fournir les connaissances et les outils nécessaires pour bâtir une vie plus stable, qu’elles envisagent de retourner dans leurs régions d’origine ou de rester dans les zones de déplacement.
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1MrjGtchxSmsd_iL80nqcj8Xgi72WQ3rG
Atelier de soutien psychologique pour les enfants :
Dans le cadre des efforts de soutien psychologique destinés aux enfants déplacés à Deir al-Balah, un atelier a été organisé cette semaine pour renforcer l’espoir et la résilience des enfants affectés par les bombardements et les destructions.
Activités menées lors de l’atelier :
Jeux physiques en groupe
Plusieurs jeux physiques collectifs, tels que la “course relais” et “la chaise musicale”, ont été organisés pour encourager la communication et la coopération entre les enfants, leur permettant d’interagir dans une atmosphère ludique et agréable.
Activités artistiques
L’atelier comprenait également des activités artistiques comme le dessin et le coloriage, offrant aux enfants l’opportunité d’exprimer leurs sentiments et leurs pensées à travers l’art.
Discussions et conseils psychologiques
Un temps a été consacré aux discussions avec les enfants pour leur permettre d’exprimer leurs émotions et de recevoir des conseils sur la gestion de l’anxiété et de la peur. Des stratégies psychologiques leur ont été enseignées pour les aider à s’adapter aux changements qu’ils vivent, avec pour objectif principal de renforcer leur résilience et leur confiance en eux-mêmes.
Effets positifs de l’atelier : Restauration de la confiance en soi / Amélioration de l’interaction sociale / Réduction du stress psychologique
Les enfants ont ressenti un soulagement après avoir interagi avec leurs pairs. Ils ont trouvé dans les activités artistiques et les jeux un moyen d’exprimer leurs émotions, loin des traumatismes et des douleurs qu’ils ont subis.
Clôture de l’atelier :
À la fin de l’atelier, les enfants ont été interrogés sur leurs souhaits. La plupart ont exprimé le désir de retourner dans leurs régions d’origine. La question qui demeure est la suivante : Que va-t-il arriver à ces enfants lorsqu’ils retourneront dans le nord ? Comment pourront-ils éviter le choc émotionnel auquel ils seront confrontés en découvrant la nouvelle réalité, faite de destructions et de conditions de vie extrêmement difficiles ?
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1MP6kjfyjEFj4Sx5ojUbRXwe17-a1MZd8
Les centres éducatifs : Une étape vers la compensation des pertes scolaires
Dans les conditions difficiles imposées par le déplacement et l’interruption prolongée de l’éducation, les centres éducatifs affiliés à l’UJFP poursuivent leurs efforts pour offrir un enseignement aux enfants et compenser les lacunes scolaires engendrées par la situation actuelle.
La continuité de l’éducation malgré les défis
Alors que certaines familles retournent dans leurs régions d’origine, les équipes éducatives continuent de travailler sans relâche pour assurer la continuité de l’enseignement aux enfants déplacés. Avec le retour des agriculteurs de leur camp à Muwasi Khan Younis vers leur village dans la région d’Abu Taima, les équipes éducatives ont immédiatement déplacé le centre éducatif sur place afin de poursuivre l’enseignement aux enfants de la région. Cet engagement témoigne de la détermination à offrir des opportunités d’apprentissage partout où se trouvent les enfants.
Quant aux autres centres éducatifs situés à Deir al-Balah, ils continuent de fonctionner à pleine capacité, à l’exception du centre du camp Al-Izza, dont les activités ont été temporairement suspendues pour des raisons indépendantes de notre volonté. Une évaluation de la situation est en cours afin de déterminer la possibilité de reprendre les cours dès le début de la semaine prochaine.
Dans une évolution positive qui renforce les efforts de l’UJFP, le Centre de la Municipalité a été officiellement reconnu comme une école par le Ministère de l’Éducation de Ramallah, à la suite d’une récente visite d’une délégation du ministère. L’administration de l’école a été informée que l’année scolaire des élèves de tous les niveaux serait validée, offrant ainsi un immense espoir aux enfants pour poursuivre leur scolarité normalement.
Quant au Centre des Amis, il continue de fonctionner malgré le départ de nombreuses familles du camp. Pour garantir la continuité de l’enseignement, le centre sera transféré au camp Al-Amal, où les enfants des camps environnants seront regroupés afin de leur offrir un environnement éducatif adapté.
L’importance de l’éducation des enfants en période de crise
L’éducation est l’un des piliers fondamentaux de l’avenir des enfants, en particulier dans un contexte d’instabilité. De plus, poursuivre l’apprentissage contribue à offrir aux enfants un sentiment de stabilité psychologique, notamment dans les environnements de déplacement où ils font face à de nombreuses difficultés. L’école n’est pas seulement un lieu d’apprentissage, mais un espace qui leur procure un sentiment de sécurité et leur permet de construire leur avenir, loin des pressions psychologiques imposées par l’exil et l’instabilité.
Le rôle des centres éducatifs dans le soutien des enfants
Depuis leur création, les centres éducatifs gérés par l’UJFP à Deir al-Balah et Muwasi Khan Younis jouent un rôle crucial dans l’accès à l’éducation des enfants déplacés et affectés par la crise.
Les centres proposent des programmes d’études adaptés aux besoins des élèves, avec un accent particulier sur la compensation des pertes scolaires accumulées en raison de l’interruption de l’apprentissage. Des cours intensifs sont dispensés pour permettre aux enfants de rattraper les matières essentielles, notamment l’arabe, les mathématiques et les sciences. Outre les cours traditionnels, les centres offrent une gamme d’activités destinées à développer les compétences des enfants et à améliorer leur bien-être, telles que le dessin, l’expression artistique et les jeux collectifs.
Conclusion : Investir dans l’avenir des enfants malgré les difficultés
La poursuite des efforts déployés dans ces centres reflète l’engagement de l’UJFP à garantir des opportunités éducatives équitables pour tous les enfants déplacés.
Lien vers les photos et vidéos
https://drive.google.com/drive/folders/1MAGlrk-G0uDth9aewW05yCzyw0rS8S6q?usp=drive_link
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