Communiqué de L’Assemblée de Montpellier contre les violences d’État et pour les libertés
4 avril 2023Le Poing a reçu ce communiqué que nous relayons
L’Assemblée de Montpellier contre les violences d’État (et pour les libertés) condamne l’escalade
répressive et les violences policières qui sévissent partout dans le pays. La répression physique et
judiciaire s’intensifie, que ce soit par l’usage disproportionné d’armes semi-létales ou la persécution de
militant.e.s, collectifs et syndicats aisément fiché.e.s, diabolisé.e.s dans les médias, incriminé.e.s et
condamné.e.s de facto pour leurs postures militantes par le gouvernement.
Samedi dernier, la manifestation à Sainte Soline contre les mégabassines a subi une répression violente,
avec 200 blessé.e.s dont deux manifestant.e.s entre la vie et la mort. Face aux 4000 grenades
lacrymogènes, désencerclantes ou assourdissantes, aux tirs de LBD, aux quads des policiers, ce sont
tout de même les manifestant.e.s que les médias et le gouvernement désignent comme coupables.
Comme à Redon en juin 2021 où une personne a eu sa main arrachée par une grenade, les secours sont
empêchés par les forces de l’ordre, ce qui provoque des conséquences physiques et psychiques
irréversibles pour les victimes. La responsabilité des dirigeant.e.s, forces de l’ordre et préfet.e.s est
claire, iels ont donné l’ordre de ne pas laisser passer les ambulances.
Pendant ce temps, la télévision diffuse des images aux côtés de la police et omet les témoignages de
leurs violences.
La révolte face à la réforme des retraites subit également une forte répression. Des centaines
d’interpellations ont lieu sans motif légitime. Des nasses illégales sont mises en place, l’utilisation
abusive de grenades, d’armes de guerres (comme les grenades GM2L), les tabassages et la présence de
la Brav-M rappellent le déchaînement répressif lors des Gilets Jaunes. Les réquisitions de
travailleur.se.s se multiplient et portent atteinte au droit de grève.
A Montpellier, plusieurs personnes ont été interpellés suite aux manifestations sauvages. L’une d’entre
elles a été condamnée à 8 mois de prison, une autre est blessée. Des manifestant.e.s sont nassé.e.s dans
une ruelle sombre et violenté.e.s, photographié.e.s, menacé.e.s.
A Frontignan, le blocage du dépôt pétrolier a été démonté avec violence et aveuglement: une grenade
lacrymogène a déclenché un incendie proche d’habitations. Le préfet accuse malgré les preuves les
fumigènes des manifestant.e.s.
Des interpellations se déroulent de manière ciblée, comme celle d’un.e militant.e à Montpellier à la
sortie d’un bar, ou encore à Paris lors d’une descente dans un bar féministe et queer où s’était retrouvé le
pink bloc après une manifestation syndicale.
Plusieurs interpellations et placements en garde à vue également pour des banderoles, marionnettes ou
critiques à l’encontre de Macron. Des personnes sont arrêtées en amont de la manifestation, ce qui
entrave le droit même d’y participer.
Des agressions sexuelles sont perpétrées par les forces de l’ordre lors d’arrestations et de fouilles
comme à Nantes. Des violences qui ne sont toujours pas reconnues et sanctionnées, et
malheureusement pas nouvelles.
Le durcissement de la répression face au mouvement social contre la réforme des retraites s’opère dans
la continuité d’un fichage et d’une surveillance toujours plus forte, de violences toujours impunies.
Au-delà de la répression physique, il s’agit d’un travail d’intimidation. Les actions de fichage et de
surveillance sont aussi présents, que ce soit à Sainte-Soline ou au coeur des manifestations, ou encore
dans des lieux de vie militante comme à Dijon où des dispositifs de surveillance illégaux ont été
trouvés en février dernier. Profitant du remous créé par la réforme des retraites, le gouvernement essaie
de faire passer une loi permettant la surveillance biométrique par les caméras, inaugurée lors des
prochains JO. Sous couvert d’une lutte anti-terroriste raciste et arbitraire, le gouvernement met en place
des systèmes de surveillance et de répression à grande échelle. De la même manière, la loi islamophobe
dite “séparatiste”, permettant la dissolution par le gouvernement d’associations et de collectifs, est
aujourd’hui utilisée à l’encontre du collectif des Soulèvements de la terre. Elle est un outil de
silenciation puissant de celleux qui dérangent le pouvoir, par leur seule existence ou par leurs actions.
N’oublions pas non plus les trop nombreuses victimes d’arrestations mortelles lors de contrôle de
routine – 12 morts en 2022 suite à un refus d’obtempérer. La police est protégée et agit en toute
impunité. Dans les quartiers d’immigrations, les violences policières, sociales, administratives se
perpétuent et d’autant plus fortement qu’elles sont le fruit du racisme et de l’islamophobie. La répression
du mouvement militant appelle à être solidaire avec toutes les victimes de la répression d’Etat, en toutes
circonstances.
Tous ces actes de violence policière, cet acharnement répressif témoignent d’une montée autoritaire du
régime. La répression est la réponse politique violente de l’État face aux mouvements de contestation.
Malgré cela, c’est aux militant.e.s qu’on reproche des faits d’exactions et de violences, sur qui l’on
rejette la faute de leurs propres blessures voire décès.
Les preuves s’accumulent à l’encontre des forces de l’ordre et de leurs responsables à tout niveau, mais
cela reste impuni et le gouvernement, Ministre de l’intérieur en tête, multiplie les mensonges.
Il est nécessaire et urgent d’y mettre un terme, de nommer ces violences et de s’armer face à elles.
Face à ce climat répressif, connaissons nos droits, protégeons nos camarades et nous-même sur tous les
plans, formons-nous
Et retrouvons nous collectivement pour ne rien lâcher
Toutes nos pensées aux victimes de la répression et des armes policières
Témoignages, preuves, reportages:
– Communiqué des parents de Serge (Sainte-Soline)
– Bassinesnonmerci (Sainte-Soline)
– Reportage sur les secours à Redon, Mediapart
– Audio secours empêchés (Sainte-Soline)
– Monptellier Poing Info
– La Quadrature du net (surveillance)
– Petition dissolution de la Brav-M
– Petition en ligne LDH
– Radio parleur et Street Press
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