Nous ne sommes pas de la chair à profit ! | Appel à une journée de grève et de droit de retrait le 11 mai

7 mai 2020
Dessin emprunté à la page Facebook de l'AG de lutte interpro de Rouen.

Appel de la 12ème coordination nationale des AG, coordinations et comités de secteur réunis le samedi 2 mai 2020.

Nous ne sommes pas de la chair à profit !
Sans garanties effectives sur nos conditions de travail, pas de reprise le 11 mai ni dans les écoles ni dans les bureaux et les ateliers !
Le gouvernement veut nous faire marcher au pas : un jour il faut s’enfermer chez nous sous peine d’amende, un autre jour il faut retourner massivement au travail tout en nous expliquant que le Coronavirus est toujours là. Aller dans un bar ou un restaurant serait dangereux, mais aller à l’école ou à l’usine serait moins risqué?
Le Conseil Scientifique lui-même avait conseillé à Macron de ne rouvrir les écoles qu’en septembre, en raison du trop grand risque de contamination et de propagation par le virus actuellement en circulation. Ce même Conseil Scientifique a déclaré que la décision de Macron de déconfiner le 11 mai est « principalement économique».
Il y a évidemment nécessité pour beaucoup d’entre nous de retourner au boulot, de retrouver un salaire complet, voire un salaire tout court, une vie “normale” mais la reprise de l’économie doit être au service de nos vies, des services publics, de la santé, de nos besoins fondamentaux, pas pour enrichir les actionnaires.
La pénurie dramatique dans la santé est un exemple supplémentaire de ce que ce système économique capitaliste est capable de produire. Edouard Philippe parle d’écroulement de la société et pour cela il donne des dizaines de milliards aux entreprises mais seulement quelques millions d’euros aux plus pauvres (39 millions), ne prévoit pas d’investissements majeurs dans la santé publique, réduit nos droits sociaux, le droit du travail et donne des miettes à la culture (22 millions)…

Cette société-là, qu’elle s’écroule ! On n’en veut pas !
A l’heure actuelle,le retour à l’école se fera sur la base du volontariat des parents, le 11 mai d’abord avec les crèches et certaines sections d’écoles, avec des effectifs des classes incroyablement élevés, de 15 au maximum.
Les municipalités devront organiser cette reprise. Il ne sera pas distribué de masques aux élèves. Cette ouverture est une aberration sanitaire!
Puis à partir du 18 mai, selon les départements, les collèges vont reprendre. Et là les masques seront obligatoires pour tout le monde. Par contre les lycées n’ouvriront pas avant le 2 juin ! Pourquoi les lycées restent fermés et pas les collèges et les écoles ?! Le risque de contamination n’est pas le même ? Il est criant que ce sont seulement les plus petits qui sont mis à la crèche et à l’école pour permettre à leurs parents d’aller produire des profits pour les actionnaires !
Le Maire, le ministre de l’économie, mercredi dernier, l’a bien dit à la suite du Medef : «Il faut qu’un maximum de Français reprennent le travail».
Pour nous, l’éducation nationale ne doit pas devenir la garderie du MEDEF !

#Le11maisansnous

Depuis le début de la pandémie, le gouvernement est incapable d’assurer notre sécurité sanitaire. Comment expliquer que les masques ne seront pas obligatoires partout ? Ils seront obligatoires dans les transports collectifs mais dans les entreprises, il s’agira seulement d’une « incitation » ! Où est la logique sanitaire ? Et de quels masques parle-t-on ? Les seuls masques efficaces sont les FFP2. Les tests ne seront pas systématiques alors que c’est le seul moyen pour isoler les personnes contaminées.
Pas de masques ni de tests systématiques, ouverture des crèches et des écoles, reprise massive de l’industrie… Si nous n’arrivons pas à bloquer la machine, une seconde vague est plus que probable.
Les hôpitaux ne pourront pas tous faire face. Les médecins, les infirmières, les aides- soignantes, le personnel de service sont à bout de souffle. Pendant des années des milliers de lits ont été fermés, des milliers de postes ont été supprimés, et malgré cela le personnel des hôpitaux lutte contre le Coronavirus.

Ce gouvernement qui sanctionne les inspecteurs du travail qui contraignent les entreprises à mettre en place les mesures pour protéger les salariés.es ne protège ni les travailleurs ni la population. Avant ou après le 11 mai, c’est aux travailleurs eux-mêmes de décider des conditions minimales de sécurité sanitaire pour reprendre le travail : face au mépris de notre santé et aux attaques multiples contre nos droits, nous appelons les salarié-e-s à exercer le plus massivement possible leur droit de retrait et à se mettre en grève. Des appels dans ce sens sont lancés pour le 11 mai à La Poste, dans l’éducation.

Dès maintenant, revendiquons :
-La distribution gratuite de masques FFP2 ou à protection équivalente
-Le maintien des salaires et revenus à 100%
-L’interdiction des licenciements et des fins de contrats
-l’utilisation des dizaines de milliards versés aux grandes entreprises pour garantir à toutes et tous un salaire minimum qui ne peut être inférieur à 1500 euros nets par mois
-Revalorisation des salaires, des minima sociaux et des retraites
-Une aide alimentaire massive pour les familles qui luttent aujourd’hui pour se nourrir
-Une annulation des loyers pour les familles, étudiants, précaires sous le seuil de pauvreté
-Des logements pour les sans-abri
-Des moyens immédiats et massifs pour la santé publique
-Des embauches statutaires massives pour une médecine de proximité
-Réquisition de toutes les entreprises pharmaceutiques et des établissements privés de santé
-Un contrôle renforcé des mesures de prévention dans les entreprises
-L’abrogation de la loi d’urgence sanitaire et des ordonnances
-L’abrogation de la loi sur l’assurance chômage et de la réforme des retraites, et le maintien des droits des allocataires indemnisés pour au moins un an à compter du 16 mars
-Un Plan d’urgence pour les DOM-TOM
-Régularisation de tous les sans-papiers, fermeture des Centres de rétention administrative (CRA)
-En finir avec toutes les réformes de destruction de l’hôpital public organisé par ce gouvernement comme ses prédécesseurs
-En finir avec toutes les réformes de destruction de l’éducation nationale organisée par Blanquer

Nous unir, nous organiser pour être plus forts et ne plus subir !
Face à la crise du COVID 19, le système capitaliste a fait une nouvelle fois la démonstration de son incapacité à prendre soin de la population et des travailleurs.
Face à la politique criminelle des dirigeants politiques et économiques, nous, les travailleurs, les chômeurs, les retraités, les jeunes, devons amplifier notre organisation à la base, dans nos syndicats, dans nos AG, dans nos comités, dans nos collectifs, dans nos coordinations. Syndiqué.es, non syndiqué.es, zadistes, Gilets Jaunes…, uni.es pour être plus fort.es et gagner. Ils nous considèrent comme des « riens », soyons tout, dans une organisation et une lutte coordonnées pour de meilleures conditions de travail et de vie, de meilleurs revenus et au final pour un monde meilleur.
Uni.es, avec le souci de rapports démocratiques dans nos luttes et nos cadres d’auto-organisation. Nous développerons nos réseaux pour augmenter notre capacité à organiser les luttes sans attendre de directives syndicales tout en cherchant à nous adresser au plus grand nombre.
#SUnirPourGagner#Internationalisation
#Le11maiDroitdeRetraitEtGrève

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