On peut encore empêcher la réforme des retraites : interpeller vos parlementaires pour l’abrogation !

18 mai 2023
Manifestation du 1er-Mai à Montpellier (photo de Mathieu Le Coz)

Le Poing partage ce communiqué de la CGT reçu par mail : 


Le 8 juin, l’Assemblée Nationale va enfin pouvoir se prononcer sur une proposition de loi sur les retraites. Celle-ci propose d’abroger la réforme du gouvernement. 

Il faut que les député·es respectent la volonté de plus de 7 français·es sur 10 et votent pour ou s’abstiennent afin que la proposition de loi soit majoritaire.

Le syndicat CGT vous propose donc deux dispositifs :

 

  • Adressez le modèle de courrier suivant personnalisable aux parlementaires du département de l’Hérault : 

Liste des député.e.s :

  • M. Philippe SOREZ, circonscription N°1. philippe.sorez@assemblee-nationale.fr
  • Mme Nathalie OZIOL, circonscription N° 2. nathalie.oziol@assemblee-nationale.fr
  • Mme Laurence CHRISTOL, circonscription N° 3. laurence.cristol@assemblee-nationale.fr
  • M. Sébastien ROME, circonscription N° 4. sebastien.rome@assemblee-nationale.fr
  • M. Sylvain CARRIERE, circonscription N° 8. sylvain.carriere@assemblee-nationale.fr
  • M. Patrick VIGNAL, circonscription N° 9. Patrick.Vignal@assemblee-nationale.fr
 

Liste des Sénateur.trice.

  • M. Christian BILHAC : c.bilhac@senat.fr
  • M. Hussein BOURGI : h.bourgi@senat.fr
  • M. Henri CABANEL : h.cabanel@senat.fr
  • M. Jean-Pierre GRAND : jp.grand@senat.fr

[Monsieur le Député/Madame la Députée],

Je me permets de vous écrire en tant qu'[électeur/électrice] de votre circonscription pour vous faire connaître mon opposition au projet de réforme des retraites qui a été présenté au Conseil des Ministres du 23 janvier dernier et qui devrait être discuté au sein de l’Assemblée Nationale courant de ce premier trimestre pour une adoption courant mars 2023.

Contrairement à ce qu’annonce le Gouvernement[1], ce projet n’apporte ni justice, ni équilibre, ni progrès social.

En termes de justice, le Gouvernement présente sa réforme comme protectrice pour celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, pour les plus fragiles et les travailleur.euse.s exposé.e.s. Elle préviendrait l’usure professionnelle et mettrait fin au régimes spéciaux de retraite. Or cela est loin de la vérité :

  • Si le projet de loi laisse la possibilité pour les travailleur.euse.s ayant commencé avant 18 ans de partir entre 58 et 60 ans, comme le prévoit le régime actuel[2], pour celles et ceux qui sont entré.e.s dans la vie professionnelle entre 18 et 20 ans, ce sont 2 ans de plus, par rapport à la règle actuelle, qu’elles/ils devront attendre pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
  • Sur la prise en compte de l’usure professionnelle, désignée couramment par le terme de « pénibilité », celle-ci est extrêmement limitée et axée principalement sur les risques physiques et en occultant les risques psychologiques qui explosent ces dernières années.
  • La fin des régimes spéciaux, que je préfère appeler « spécifiques » n’est en rien un geste de justice sociale, d’autant que celle-ci s’accompagne d’un nivellement par le bas des droits des travailleur.euse.s concerné.e.s, en oubliant les spécificités professionnelles que prenaient en compte ces régimes. La vraie justice sociale aurait été de porter le régime général au niveau des régimes spéciaux et non l’inverse.

Concernant l’équilibre de ce projet, il se limite à travailler progressivement plus longtemps, en passant l’âge de légal de départ en retraite de 62 ans (actuellement) à 64 ans (en 2030). Travailler ! Encore faut-il pouvoir, alors que 16 % des plus de 53 ans ne sont ni en emploi ni à la retraite[3], et que, selon une étude de la DREES de 2020[4], un tiers de ceux-ci vivent en dessous du seuil de pauvreté. Cette réforme ne va qu’accentuer ce phénomène. Et ce ne sont pas les quelques « mesurettes » proposées par le Gouvernement qui va réellement changer la donne.

En termes de progrès social, ce projet se limite à une augmentation du minimum de pension et à une série de mesures en faveur du travail des séniors. Je ne reviendrais pas sur ces dernières mesures qui sont de l’ordre du vœux pieu car il n’est fixé aucune contrainte en cas de non-respect. Pour ce qui est de l’augmentation du minimum de pension au niveau de 85% du SMIC, je ne peux que m’en féliciter pour autant, mettre en avant, comme le fait le Gouvernement, cette somme comme étant la rémunération minimale que tous retraité.e.s pourrait percevoir est un leurre. En effet, ce niveau de pension ne sera accessible qu’à celles et ceux ayant l’intégralité de leurs trimestres. Ce qui n’est pas le cas de bien des femmes qui, non contentes de percevoir une rémunération de 24% inférieure à celle des hommes, sont aussi plus sujettes à des carrières discontinues. Elles seront donc pénalisées doublement au moment de leur départ à la retraite. Où est le progrès social quand il est prévu de paupériser une bonne partie de la population ?

En tant qu'[électeur/électrice]  et citoyen-ne de votre circonscription, je vous demande de me représenter, comme le veut le mandat que vous avez reçu lors de votre élection et de voter contre ce projet de réforme.

Veuillez agréer, [Monsieur le Député/Madame la Députée], mes meilleurs sentiments.

 

[Signature]

Dans l’attente de la présentation au parlement du projet d’abrogation de la loi, la mobilisation se poursuit avec une intersyndicale nationale unie.

  •  Jeudi 25 mai : 18h30, rassemblement au Peyrou
  • Mardi 6 juin : 10h30, manifestation nationale intersyndicale, départ du Corum

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