Pass sanitaire : une tribune tacle un sénateur PS de l’ Hérault
21 juillet 2021Le Poing relaie cette tribune, reçue et déjà largement signée, à Hussein Bourgi, sénateur de l’Hérault, à la rédaction de Midi Libre, et à quelques autres médias qui se reconnaitront.
“Madame, Monsieur,
Ces derniers jours, vous avez publié un certain nombre d’informations qui nous semblent quelque peu éloignées de la réalité.
Ainsi, le Midi Libre de ce dimanche 18 juillet a pu titrer en une : « Ils étaient 5500 à Montpellier, les anti vaccins en force ».
Nous nous permettons de vous informer d’un simple fait : les 8000 manifestants de ce samedi n’ont pas prononcé un seul mot contre le vaccin. Pas un seul. Les mots d’ordre scandés étaient les suivants : « Liberté », « le passe sanitaire on n’en veut pas », « Macron démission » et « on est là ». Ceci a été filmé, diffusé, constaté par les passants et les manifestants. Ce sont ce que l’on appelle des faits et non une opinion. Alors pourquoi titrer « les anti vaccin en force » ? Pourquoi ne pas dire simplement la vérité, vérifiable ? Pourquoi, si ce n’est pour tenter de détourner l’attention de ce qui était réellement réclamé, tenter de stigmatiser ?
Puis le lendemain, c’est au tour de Monsieur Bourgi qui a publié une tribune, toute entière tournée vers la dénonciation des manifestants de cette dernière semaine, se posant la question : « on parle de dictature, mais quelle dictature ? Je ne vois rien du tout »
En effet, vous ne voyez rien, nous allons éclairer votre lanterne.
En trois ans, le gouvernement a d’abord réprimé le mouvement des Gilets Jaunes avec une violence comparable à celle de la Turquie : des yeux crevés, des mains arrachées, des fractures par centaines, par milliers.
Puis, une fois lancé, ce gouvernement a fait passer auprès d’un parlement bien dressé la loi d’urgence sanitaire, la loi sécurité globale (LSG), puis la loi séparatisme et enfin les décrets sur le fichage de la population.
Maintenant, utilisant la pandémie, il remet la destruction des retraites sur le tapis puis annonce l’application de la contre-réforme de l’assurance chômage.
De tout cela : pas un mot. Silence total.
Par contre, Monsieur le sénateur Bourgi, vous utilisez des mots tels que « salauds », « salopards », « résistants intermittents de Facebook » pour viser ceux qui manifestent.
Il y a des outrances dans la mobilisation actuelle ? Mais quand n’y en a-t-il pas eu ? Il suffit de connaitre un peu d’histoire pour savoir que la révolution Française, la Commune de Paris, et toute mobilisation populaire a connu son lot de personnalités outrancières à un moment ou à un autre. Cela s’appelle le peuple dans sa diversité, et il est vrai que ne devez pas beaucoup connaitre tout cela.
D’ailleurs, vos mots quelque peu orduriers ne sont-ils pas également… outranciers justement ? Les outrances sont des mots. Mais la destruction des libertés, le couvre-feu, l’étouffement de la vie démocratique car « on est en guerre », la casse sociale, la fermeture de 1800 lits d’hôpitaux en pleine épidémie, l’impossibilité pour les jeunes d’étudier normalement, ce ne sont pas des mots. Les mots peuvent heurter la conscience, mais les mesures de remise en cause sociale et les lois liberticides sont quant à elles totalement destructrices.
D’ailleurs vos mots à vous Monsieur Bourgi ne sont pas adressés aux manifestants : vous adressez ces mots à l’appareil d’état, aux petits notables que vous servez, au Préfet et au gouvernement pour leur dire : « regardez comme je vous défends si bien. Je suis à vos côtés, acceptez-moi à votre table ou dans la cuisine, je pourrais vous être utile. » Manuel Valls est l’original, ne soyez pas, s’il vous plait, sa copie provinciale, sans envergure et ratée.
Le temps fera son œuvre et balaiera tranquillement ce qui doit l’être. Qui se rappelle, à l’époque de Louis XIV, de ces notables qui avaient la possibilité de regarder le roi déféquer tous les matins ? Personne, mais le peuple parisien et son œuvre révolutionnaire seront encore étudiés dans des centaines d’années.
Les centaines de milliers qui ont manifesté ne veulent plus des lois liberticides, ils ne veulent plus du mépris du gouvernement, ils ne veulent pas de casse sociale supplémentaire (assurance chômage, retraite, pénurie…), et ils se méfient de ce qu’on leur raconte : comment pourrait-il en être autrement ?
Chacun son camp, nous avons choisi le nôtre. Il y a ceux qui résistent avec courage et ceux qui s’adaptent avec servilité.
Avec les centaines de milliers qui ont manifesté dans toute la France, nous continuerons à défendre la liberté, le libre choix de son vaccin ou de son traitement, et empêcher une société où les libertés sont remises en cause les unes après les autres.
Nous retournerons dans la rue tant qu’il le faudra.
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