Violences en Équateur : communiqué de la Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador

12 janvier 2024

Le Poing a reçu ce communiqué traduit de la Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador, organisation politique très implantée dans cette région, en réaction à la vague de violences qui secoue le pays depuis début janvier.

Face à la vague de violence du crime organisé que traverse l’Équateur.

“Le néolibéralisme a érigé des centres politico-économiques qui dictent les orientations de cette guerre mondiale, un conflit insidieux où les forces du crime organisé tissent des alliances planétaires, étendant leurs opérations sur tous les continents.” EZLN 1997

Au cœur de cette lutte globale, l’Équateur se trouve confronté à une violence sans précédent, un combat que la “Confederación de Nacionalidades Indígenas del Ecuador” (CONAIE) mène en tant que plus vaste organisation rurale de cette région. Dans un contexte où le néolibéralisme a fragilisé les États, laissant place à une violance mondialisé, la CONAIE s’affirme comme une force d’autodéfense territoire et de la vie

“Nous lançons un appel aux peuples et aux nationalités pour qu’ils maintiennent actives les gardes communautaires, qu’ils contrôlent l’accès à leurs territoires et qu’ils protègent la vie et l’intégrité des communautés”

Quito le 9 janvier

Nous nous trouvons dans une situation de violence sans précédent, résultant du crime organisé, du narcotrafic et des mafias. C’est le résultat d’un problème structurel, issu de la radicalisation des politiques néolibérales ayant détruit l’État et ses institutions, les laissant impuissants. Ces politiques ont également généré davantage d’inégalités et de pauvreté, créant des conditions sociales propices au recrutement de jeunes par le crime.

Les criminels, les trafiquants de drogue et les mafias ont profité de la permissivité accordée par diverses autorités au cours des dernières années, s’infiltrant dans la plupart des entités étatiques et affaiblissant l’institution chargée de la sécurité publique. Ils ont utilisé la stratégie de la peur et du chaos pour intimider et assujettir le peuple équatorien, qui n’a pas bénéficié des garanties adéquates d’un État défaillant et réduit.

À cette crise s’ajoute le manque de leadership et de projet politique des derniers gouvernements, arrivés au pouvoir par des mensonges, de fausses promesses et des attaques contre divers acteurs sociaux. Ces gouvernements ont privilégié leurs propres agendas au détriment de la pauvreté et de la souffrance de la majorité de la population.

Devant ce tableau, nous lançons un appel aux peuples et aux nationalités pour qu’ils maintiennent actives les gardes communautaires, qu’ils contrôlent l’accès à leurs territoires et qu’ils protègent la vie et l’intégrité des communautés. De même, nous appelons à l’unité nationale, pour rassembler les efforts de tous les secteurs de la société, des organisations sociales, de la société civile, des peuples et des nationalités, afin de surmonter cette crise. La peur et la menace ne doivent pas nous vaincre, car l’avenir de notre terre et des générations futures est en jeu.

Le gouvernement national doit agir dans le cadre légal en respectant les organisations comme des espaces légitimes de défense citoyenne et reconnaître que l’Équateur est l’affaire de tous. De plus, nous exhortons le gouvernement national et l’Assemblée nationale à ne pas utiliser cette crise comme prétexte pour adopter des lois ou des politiques impopulaires qui affecteraient la majorité de la population, car cela ne ferait qu’aggraver la situation et provoquerait une réaction populaire en défense des droits, dans une conjoncture qui n’a pas été provoquée par les peuples, mais par des gouvernements défaillants.

CONSEIL DE GOUVERNEMENT DE LA CONAIE

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