Attaque anti-migrant : Richard Roudier relaxé, son fils Olivier condamné à un mois ferme aménageable

Le Poing Publié le 12 décembre 2017 à 18:05 (mis à jour le 28 février 2019 à 20:34)

Le 30 juin dernier, une dizaine d’identitaires de la Ligue du midi ont saccagé le local de l’association RAIH (Réseau Aide Insertion Héraut), missionnée par le département pour déterminer l’âge des jeunes étrangers de Montpellier. Ils se sont filmés pendant l’attaque et ont diffusé la vidéo sur les réseaux sociaux(1). Parmi les assaillants se trouvaient le chef de la Ligue du midi Richard Roudier, juché sur une table et dénonçant les « collabos de l’invasion » pendant que d’autres militants, dont son fils Olivier Roudier cassent le mobilier en criant « assez des réfugiés » et « la France aux Français ». Placés en garde à vue le 25 juillet 2017, ils ont été convoqués au tribunal correctionnel de Montpellier le 5 décembre dernier. Le procès était tendu puisqu’une centaine d’antifascistes étaient présents sur place, sous la surveillance étroite de policiers casqués et armés de flashballs(2).

Le tribunal de Montpellier au secours de l’extrême-droite

Durant l’audience, Richard et Olivier Roudier se sont défendus en affirmant que « le désordre qu’ils avaient provoqué ne pouvait pas être pire que celui engendré par les Albanais dans le quartier »(3). Ils assument donc clairement leurs positions xénophobes et pourtant, la juge Morgane Le Donche a refusé de les poursuivre pour incitation à la haine raciale, comme le demandait l’association RAIH. Une décision d’autant plus incompréhensible qu’Olivier Roudier a déjà été condamné pour saluts nazis et injures racistes(4). Le procureur a requis de la prison avec sursis pour Richard Roudier, et deux mois ferme aménageables pour son fils Olivier, simplement pour dégradation de biens publics en réunion. Le verdict est tombé ce matin : un mois ferme aménageable et 2000€ d’amende pour Olivier Roudier et relaxe pour Richard Roudier. Pour le tribunal de Montpellier, il est donc tout à fait légal de participer à une opération de saccage du local d’une association en lien avec des migrants au nom du racisme et de la xénophobie. Ce verdict pour le moins clément nous rappelle qu’il n’y a rien à attendre des juges et des procureurs qui, pour une bonne partie d’entre eux, sont déjà acquis aux idées d’extrême-droite.

Dans le même temps, les tribunaux sont impitoyables envers les militants anticapitalistes et les précaires : 2 mois ferme avec mandat de dépôt pour un militant anticapitaliste au casier judiciaire vierge accusé sans preuve d’avoir outragé un policier(5), 1 an avec sursis pour une anarchiste au casier judiciaire vierge qui a taggué un tramway(6), 4 mois ferme pour un SDF qui a tenté de trouver de la nourriture dans une voiture(7), 6 mois ferme pour un SDF qui a volé une part de pizza(8), 8 mois ferme pour un précaire qui a volé une paire de chaussettes(9), etc.

Malgré cette protection policière et judiciaire, les militants d’extrême-droite restent pour le moment incapables d’avoir une activité politique publique à Montpellier du fait de la présence de nombreux antifascistes déterminés à faire vivre la solidarité et à lutter contre le racisme et la xénophobie. Faisons en sorte que ce soit le cas pour les cent prochaines années !

Sources :

(1) « Montpellier: des identitaires de la Ligue du Midi saccagent le local d’une association de soutien aux mineurs isolés (vidéo) », France Soir, le 8 juillet 2017, lien.
(2)« Procès des Roudier : humiliation totale pour les racistes de la Ligue du midi (VIDÉO) », Le Poing, 5 décembre 2017, lien.
(3) « Procès des Roudier : le tribunal de Montpellier clément avec l’extrême-droite », Le Poing, 6 décembre 2017, lien.
(4) « Un ex-candidat aux cantonales en prison pour des saluts nazis et des insultes racistes », Midi Libre, 2 août 2011, lien.
(5) « Jules Panetier : petite mise au poing concernant mon incarcération (août 2016) », Le Poing, 24 août 2016, lien.
(6) « Un an avec sursis pour un tag, 6 mois avec sursis pour “résistance avec violence” », Le Poing, 30 novembre 2016, lien.
(7) « La “justice” à Montpellier : il n’a rien volé, rien dégradé, il prend 4 mois ferme », Le Poing, 21 novembre 2017, lien.
(8) « 6 mois de prison ferme pour avoir volé une part de pizza », Le Poing, 22 mai 2017, lien.
(9) « Chronique de la guerre aux pauvres », Le Pressoir, 5 mars 2017, lien.

Rassemblement antifasciste contre la venue des Roudier à Montpellier (05/12/17)

Dispositif policier pour protéger les Roudier devant le tribunal de Montpellier (05/12/17)

Affiche raciste et sexiste d’Unité radicale, groupe nationaliste dont ont fait partie Richard et Olivier Roudier

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