Brigade du logement social à Montpellier : Delafosse s’enfonce dans le tout sécuritaire
Le maire PS de Montpellier, Michaël Delafosse, a lancé en grande pompes, ce vendredi 20 octobre, la brigade de sécurité du logement social, composée d’une vingtaine d’anciens gendarmes et policiers chargés de patrouiller aux alentours des HLM avec matraques, gilets pare-balle et chiens de combats. Ambiance.
La création du Groupement de Sûreté Résidentielle Interbailleurs (GRSI) s’inscrit dans un contexte d’inflation sécuritaire dans le champ du logement social. Michel Calvo, adjoint au maire responsable des logements sociaux, désormais à la tête de cette brigade, revendique fièrement 42 expulsions locatives, dont une quinzaine pour raisons de sécurité. Les familles s’étant fait virer de chez eux parce qu’elles n’arrivaient pas à payer leur loyer apprécieront le calcul. Dès 2021, la Métropole de Montpellier et son principal bailleur, ACM Habitat, fanfaronnait sur la politique très sarkozyste de « zéro impunité » pour les « bénéficiaires » des logements sociaux, souvent insalubres, en facilitant les possibilités d’expulsion.
Cette nouvelle brigade, également composée de quelques « médiateurs », est présentée par Sébastien Cote, le très droitier adjoint à la sécurité de Delafosse, dont on se demande pourquoi il n’a pas encore pris sa carte au Rassemblement national ou à Reconquête, comme faisant partie du « continuum de sécurité ». Ce concept né de la loi sécurité globale entend articuler citoyens vigilants, policiers et vigiles en déléguant certains pouvoirs de police à des sociétés privées ou parapubliques, comme c’est le cas avec le GRSI. Une initiative pensée pour « recréer du lien » selon le Métropolitain, jamais à court d’arguments audacieux pour faire le service après-vente des élus.
À la place d’une violence et d’un contrôle social exercé uniquement par la police, et déjà très problématique, le continuum de sécurité permet la multiplication de polices privées et de sociétés de sécurité para-policières dont l’utilité est pour le moins discutable. Rappelons que globalement, les vigiles et la sécurité privée en France, ce sont des pauvres payés pour défendre la propriété de grands groupes étatiques et bourgeois, contre d’autres pauvres… Près de 200 000 personnes payées pour faire un travail de surveillance qui consiste la plupart du temps à ne rien faire.
La « gauche » n’a définitivement rien à envier à la droite quand il s’agit de développer le sécuritaire et les mesures anti-pauvres.
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