Buddy Hemlock, l’heavy rock psychédélique orgasmique !
Après s’être enjaillé comme deux puceaux dans un bordel au Celebration Day Festival (CDF), un festival à l’énergie mystique, après un live à la fois majestueux et orgasmique de Buddy Hemlock, un groupe d’heavy rock psychédélique ; nous avons décidé de poser quelques questions un peu formelles à Paul, guitariste du groupe, afin de vous présenter notre coup de cœur estival.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, peux-tu nous présenter Buddy Hemlock en quelques mots ?
C’est un groupe de potes avant tout ! On est tous autodidactes dans la musique, y’a Eddy au chant, Dunin à la basse, Nico à la batterie et moi à la guitare. Quatre vieilles connaissances écoutant la même musique depuis le collège, c’est ce qui nous a décidé à faire un groupe de rock heavy aux sonorités sixtees/seventees. On kiffe ça à fond ! Sinon, cela fait environ cinq ans qu’on existe, et aujourd’hui, on se dirige vers une nouvelle étape pour le groupe. On commence à avoir de bons contacts, notamment depuis le dernier live du CDF…
D’ailleurs en parlant du dernier live, peux-tu nous expliquer ce qu’est le CDF ?
C’est un festoche célébrant chaque année Woodstock organisé par une asso de potes. Moi je ne suis pas membre de l’organisation, mais il y a pas mal des gens qui gravitent autour pour que le festival se fasse. La première édition était en 2009, dans les bois, en mode illégal et fait un peu à l’arrache. Ils ont contacté un groupe des Etats-Unis, Electric Smokes, qui ont tout de suite été emballés par le projet. Du coup, les mecs ont payé leurs billets d’avion pour venir jouer devant 200 personnes dans le trou du cul du monde, et les flics ont débarqué le deuxième jour pour virer tout le monde… Un grand moment ! Depuis, y’a eu un sacré boulot des organisateurs pour que le festival prenne cette ampleur… ! Mais l’esprit du CDF, pour moi, c’est clairement des groupes étrangers qui viennent se paumer dans les bois de la Picardie pendant trois jours pour dormir par terre, à l’arrache, puer sous la flotte… ce coté un peu déglingue mais dans l’esprit rock psyché ! Bref… Y’a de la bonne zik et on se marre entre copains car le festival est limité à 500 personnes.
Pour revenir à Buddy Hemlock, vous vous êtes rencontrés notamment grâce à la musique, quels sont les artistes qui vous ont donné l’envie de monter ce groupe ?
Comme tout le monde, on a commencé avec les grands standards, The Who, Led Zeppelin, Deep Purple… puis en fouillant sur Youtube, on a découvert du rock aux sonorités plus « space » plus « roots ». Y’a pas mal de groupes américains et anglais qui n’ont pas vraiment marché pendant les sixtees et pourtant qui avaient un talent fou… J’peux te citer Josefus, Sir Lord Baltimore et Highway Roberry. Notre génération a de la chance, Internet offre la possibilité de découvrir des groupes dont même nos vieux ignorent l’existence. Aujourd’hui, on est encore plus pointus qu’à l’époque question rock…
Mais concernant notre musique, on ne veut pas donner l’impression de refaire des morceaux qui existent déjà… C’est évident que les vieux riffs de rock basiques reviennent à la mode car les années sixtees ça parle aux gens… Mais quand je fais de la zik, ce que je trouve intéressant, c’est de mélanger les influences du passé avec un côté plus contemporain, plus stoner. Fusionner les riffs de 1970 avec la hargne de la musique contemporaine qui est beaucoup plus saturée. Ca fait une bonne harmonie… !
Concernant les paroles de vos chansons, y a-t-il des thèmes que vous préférez aborder ?
Pour être honnête, je ne suis pas toujours en phase avec les paroles, c’est Eddy qui les écrit. Je ne comprends pas tout car c’est en anglais, mais ça parle beaucoup de sexe, de drogue et de rock’n’roll… Il essaye d’apporter sa plume genre poète maudit, sauf que c’est poète Eddy… (rires) Il fait du Yaourt de toute façon ! (rire) Nan mais sérieux, on ne se revendique pas comme des grands poètes, on veut simplement faire du rock !
Et comment se passe la réalisation d’un morceau ?
On a tous un bon niveau dans nos instruments respectifs. Du coup, en répèt’, je débarque avec un riff de base ou carrément une chanson plus ou moins composée, puis on jam dessus. Dunin trouve un truc à la basse en 2 secondes que l’on affine un peu par la suite. Nico met généralement un peu plus de temps, mais dès la répèt’ suivante, il a sa ligne de batterie. Et Eddy, il a sa bière dans son coin, il réfléchit à ses paroles… C’est pas l’usine… ! On ne se prend pas trop la tête pour les arrangements, on aime bien ce côté brut ! Dans le groupe tout le monde pense la musique de la même manière, du coup, la direction de la compo vient naturellement et assez rapidement. C’est pour cela qu’on aime faire de la musique entre potes ! D’ailleurs à la fin des concerts, quand le public est chaud et qu’il demande un rappel, j’reviens au milieu de la scène, je cherche un petit riff et ça part en jam !
Vous arrivez à beaucoup tourner avec le groupe ?
Malheureusement pas assez… Le problème c’est que Nico n’est pas trop disponible. Il fait des études pour devenir expert comptable, du coup, il n’a pas beaucoup de temps à nous consacrer. On est pris un peu au piège… Mais normalement, il va prendre une année sabbatique pour qu’on puisse se booker à fond, histoire de laisser une vraie chance au groupe. C’est frustrant… car on a des contacts pour des concerts intéressants, pour faire des tournées en Europe de l’est, en Angleterre, mais on est bloqués. Il faut donc qu’on prenne le risque de se lancer si on veut manger grâce à la musique.
C’est un véritable objectif pour toi, de manger grâce à la musique ?
Carrément ! Mon objectif, c’est de vivre de la musique. Je ne parle pas d’être une star et de gagner des millions d’euros… ce n’est pas mon but ! Mais je veux pouvoir remplir mon frigo grâce à la zik !
Et si un jour votre musique connaît un grand succès, signer en major t’attire ?
Honnêtement ça me plairait d’être en major ! Mais après je suis conscient qu’il faut faire gaffe aux clauses du contrat et tout ce qui va avec… Il y’a des risques à s’acoquiner avec les majors même s’il faut reconnaître qu’ils te donnent une chance inespérée de pouvoir te diffuser. Donc c’est compliqué… À ce jeu-là beaucoup se font niquer… Mais je pense que l’on peut aussi y arriver de manière indépendante, notamment par le biais de l’association. Il faut se faire des contacts petit à petit, cela te donne la possibilité de ne pas rentrer dans des organismes qui peuvent au final dénaturer ton groupe. Nous, le risque si un jour on signe, c’est que l’esprit un peu free qui fait le charme de notre zik se perde.
Sinon, les prochains projets avec le groupe ?
Là… ça serait de tourner un peu dans le sud ouest de la France. Là bas, il y a une grosse scène rock stoner assez cool qui a émergé avec Mars red sky. Il y a le label Alive records aussi qui pèse… Et puis on a rencontré un mec avec qui on s’entend bien, il book pour le Hellfest, du coup, on veut tenter notre chance pour accrocher une grosse scène… Des milliers de personnes… Le type nous a vendu du rêve et moi je suis carrément chaud !
R&M
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