«  Ce Ségur est une grosse blague ! » : la colère des hospitaliers montpelliérains ne faiblit pas

Le Poing Publié le 30 juin 2020 à 16:33 (mis à jour le 30 juin 2020 à 18:36)

Plus d’un millier de personnes se sont réunies ce matin, mardi 30 juin, devant le CHU de Montpellier à l’appel de la CGT-CHU de Montpellier et de plusieurs autres organisations syndicales (CFDT, FO, l’UNSA) pour soutenir le personnel soignant.
Le cortège s’est dirigé dans le calme vers la Comédie, en applaudissant devant chaque hôpital, Ehpad ou crèche croisé sur le chemin sous un soleil de plomb.

Au milieu des soignants, techniciens de laboratoire et gilets jaunes, Michael Delafosse, le nouveau maire de Montpellier, a été aperçu dans le cortège, entouré de journalistes. Faut-il encore rappeler que le parti socialiste, d’où est issu Delafosse, a largement contribué à la suppression de lits et la destruction du service public hospitaliers contre laquelle le personnel en grève se bat aujourd’hui ?

C’est en tout cas cette casse de l’hôpital public qu’à dénoncé Rémy Ruiz, représentant syndical de la CGT-CHU en fin de manifestation, fustigeant le Ségur de la santé organisé par le gouvernement : « Ce Ségur est une grosse blague ! ». En effet, l’enveloppe de 6 milliards d’euros promise par le gouvernement (jugée insuffisante) devrait être partagée avec les Ehpad et les cliniques privées, ce qui n’était pas prévu dans les négociations avec le gouvernement. De plus, a manière dont vont être financé ces six milliards reste floue, ce qui fait craindre de nouvelles mesures d’austérité aux syndiqués. « Pour aura t’on encore des suppressions de lits pour renflouer les caisses de renflouer l’hôpital  ? » a relevé le leader cégétiste. Quant aux primes promises par le gouvernement, les représentants syndicaux y voient « une prime au mérite qui sert à diviser », puisque donnée à géométrie variable -entre 500 et 1500 euros selon les départements « rouges » ou « verts ».

En parlant de vert, Rémy Ruiz, fidèle a ses allocutions toujours éminemment politiques, a d’ailleurs terminé son intervention en soulignant le caractère dangereux pour le climat du système de santé actuel : « Prenez une seringue, il faut récupérer le pétrole au Moyen Orient, l’envoyer en Chine pour la fabriquer, puis en Italie pour la stériliser, et puis elle arrive en France. La France est plus foutue de produire des seringues ! ». Il a également évoqué des problèmes de climatisation et d’isolation thermique à l’hôpital. « On est obligé de mettre des couvertures de survie aux fenêtres ! ». Bref, un discours à l’effet d’une sonnette d’alarme aussi économique qu’environnementale qui se solde par un appel à reprendre en main le système de santé par sa base, ceux et celles qui travaillent en son sein.

Le cortège s’est ensuite dispersé calmement.
Si cette manifestation a drainé moins de monde que celle du 16 juin, les syndicats ne comptent pas lâcher l’affaire et d’autres dates de manifestations sont déjà prévues.

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