Contre la répression, kurdes de Montpellier et militant.es internationalistes appellent à une soirée
La diaspora proche de la gauche kurde montpelliéraine, accompagnée de militant.es internationalistes, appelle à une soirée de festivités et de rencontres autour du durcissement répressif de l’État français, qui multiplie ces dernières années les procédures d’exception et les pratiques anti démocratiques, à l’égard des militant.es internationalistes comme des mouvements sociaux. Ce sera le vendredi 31 mai à partir de 19h au Centre Démocratique Kurde de Montpellier.
« Les autorités, invoquant le secret-défense et la raison d’État, utilisent la répression dans l’ombre, échappant ainsi à toute obligation de transparence envers la société qu’elles sont censées servir, favorisant des intérêts commerciaux et diplomatiques. Pour inverser cette tendance, il est crucial d’établir un dialogue et des échanges. La société doit jouer son rôle. Dans cette période de montée des tensions militaires à l’échelle internationale, toute la société est concernée. » : ainsi commence le communiqué qui appelle à un évènement de soutien et de rencontre face aux répressions croissantes, lancé par le Centre Démocratique Kurde de Montpellier (CDK-M) et des militant.es internationalistes.
Plusieurs militant.es de la gauche kurde ont été expulsé.es vers la Turquie ces derniers mois, alors même que les condamnations arbitraires et les tortures carcérales dont le régime turc fait usage sont largement documentées. À la fin du mois d’avril, une série de perquisitions étaient menées sur demande du Parquet antiterroriste français contre des militant.es, médias et entrepeneurs kurdes, en France et en Belgique. La communauté kurde a aussi eu à subir deux attentats meurtriers en plein Paris, en 2013 et 2022. Le CDK-F demande toujours la levée du secret défense qui empêcherait des progrès dans l’enquête relative à l’attentat de 2013, alors que certains éléments permettent de le relier aux services secrets turcs.
« Paris est une triste capitale des assassinats politiques, où des militants internationalistes de toutes origines furent exécutés sans que la vérité ne soit jamais révélée. », peut-on lire dans le communiqué. On peut par exemple citer le cas de Dulcie Septembre, militante anti apartheid et représentante de l’ANC Sud-Africaine en France, assassinée en plein Paris en 1988.
Ou encore les demandes de levée du secret défense autour de l’assassinat de l’ancien président et révolutionnaire burkinabé Thomas Sankara, qui malgré les promesses de campagne d’Emmanuel Macron n’ont pas encore été pleinement satisfaites.
Plus largement, l’événement s’adresse à toutes les personnes menacées par une répression de plus en plus marquée de la part de l’État français. Toujours selon le communiqué, « de la répression policière et administrative des personnes et des mouvements sociaux à l’impunité, l’ensemble de la population est menacée par ces pratiques opaques des services d’État. »
Des prises de positions de l’ONU dénonçant l’usage excessif de la force publique et des privations de libertés à l’encontre de manifestant.es pendant les gilets jaunes ou le mouvement contre la réforme des retraites en 2023 à la multiplication des convocations et condamnations pour « apologie du terrorisme » visant les soutiens au peuple palestinien, en passant par l’état d’urgence, la coupure de TikTok et l’envoi en masse de forces de répression sans solution politique en Nouvelle-Calédonie, l’État français semble effectivement dans une démarche de durcissement autoritaire.
CDK-M et internationalistes appellent ainsi à « construire une campagne conjointe, afin de ne pas laisser ces injustices croissantes dans l’ombre. »
Dont la première pierre sera une soirée organisée le vendredi 31 mai dans les locaux du CDK de Montpellier, 40 rue belvédère (arrêt Pergola sur la ligne 3 du tram). La soirée débutera dès 19h par un temps d’échange, avant de se poursuivre à partir de 20h30 par un concert donné par un chanteur kurde. Un repas à prix libre sera disponible sur place.
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