Dans un contexte social foisonnant d’initiatives, les cheminots de Sète en grève tous les week-ends de l’été

Le Poing Publié le 3 juillet 2022 à 19:36 (mis à jour le 3 juillet 2022 à 19:37)
Manifestation à l'initiative de la CGT Cheminots, le 17 novembre 2021 à Montpellier (photo de Mathieu Le Coz) Image d'illustration

Le syndicat CGT des cheminots de Sète annonce avoir déposé un préavis de grève pour tous les week-ends de l’été, contre le manque de personnel et l’augmentation du recours aux contrats précaires, et pour des augmentation de salaire. Un conflit social qui viendra se greffer à une journée de mobilisation nationale à la SNCF, portée par la CGT, SUD Rail et la CFDT, pour des augmentations de salaires, prévue le 6 juillet. Le tout dans un contexte qui voit se multiplier les luttes sociales.

Le préavis en question couvre l’ensemble du personnel de la gare de Sète, ainsi que le personnel appelé à faire des remplacements pendant les arrêts de travail. Le syndicat pointe du doigt les effets désastreux, tant pour la qualité du service rendu aux usagers que pour les conditions de vie des salariés, du manque de personnel et d’un recours massif à des CDD et des postes en intérim. Alors que la direction, en particulier celle des TER, fait la sourde oreille, le personnel mobilisé avance les revendications suivantes : respect du Cadre d’Organisation, couverture des postes, création d’un poste ASTER 4, majoration de la prime de travail de 20%, embauche des intérimaires et augmentation des salaires.

La journée de grève nationale à la SNCF du 6 juillet aura pour objectif d’imposer des mesures de rattrapage salariales de l’inflation et un report systématique de la hausse du SMIC sur l’ensemble de la grille de salaire, via des augmentations des salaires, primes et gratifications.

Ce nouveau mouvement social s’inscrit dans un contexte de forte montée des luttes dans les entreprises. Le personnel hospitalier multiplie les grèves dans les établissements de tout le pays pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et d’acceuil, et un manque de moyen qui en vient à gravement menacer certains services. Un mouvement de grève illimité commencera d’ailleurs au CHU de Montpellier ce lundi 4 juillet, à l’appel de la CGT et de FO, avec un rassemblement à 12h devant le centre André Benech.

Le niveau de conflictualité sur les salaires est porté à un niveau inédit, comme en témoigne Boris Plazzi, secrétaire confédéral CGT en charge de la question des salaires depuis une dizaine d’années, dans un article du média Rapports de Force : « On a un niveau de conflictualité sur les salaires jamais atteint auparavant […] je n’ai jamais vu ça, sur une période aussi longue ». Alors que d’après l’INSEE l’inflation devrait s’accélérer encore pour atteindre un taux de 6,8% en septembre, les grèves pour des augmentations de salaires dépassent parfois le cadre de l’entreprise, et de nombreuses journées d’action nationale de secteur ont eu lieu tout récemment ou sont programmées : chez les routiers le 27 juin, dans les compagnies low cost du transport aérien, dans les Chronodrive le 9 juillet…

Notons aussi que les rues de Montpellier acceuileront une tentative de manifestation nationale qui mobilise certains réseaux gilets jaunes, ce samedi 9 juillet, 14h place de la Comédie, en opposition à la vie chère.

Si cette multiplication importante des conflits sociaux ne se traduit pas forcément par une forte participation aux journées de mobilisation interprofessionnelles, on sent bien que tous les ingrédients sont réunis pour un mouvement social de grande ampleur. Surtout quand on sait que d’après un sondage Ipsos pour le journal l’Humanité publié mardi 14 juin, une grande majorité des français sont favorables à des mesures comme le maintien de la retraite à 60 ans, le SMIC à 1500 euros, ou encore le blocage des prix.

Reste à en trouver les voies.

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