Droit à l’IVG : des féministes de Montpellier font annuler une réunion d’un syndicat controversé de gynécologues

Le Poing Publié le 28 septembre 2018 à 11:47 (mis à jour le 26 février 2019 à 23:42)

À l’appel de plusieurs organisations, dont « La Collective » et le nouveau parti anticapitaliste, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées hier soir à Montpellier sur la place de la Comédie pour « défendre le droit à l’avortement »(1). Elles ont déployé des banderoles « mon corps, mes choix, IVG libre et gratuit » devant le grand hôtel du midi dans lequel devait se tenir une réunion du syndicat des gynécologues obstétriciens, dont le président Bertrand de Rochambeau a récemment qualifié l’IVG d’« homicide ».(2) Face à la mobilisation, le syndicat a finalement décidé d’annuler la réunion.

Abus de conscience

C’est au nom de la clause de conscience, reconnu par l’article 47 du code de déontologie médicale, que des médecins dédaignent pratiquer l’avortement. Cette loi autorise un médecin à refuser la réalisation d’un acte médical « pour des raisons personnelles », sauf en cas d’urgence vitale. L’article L2212-8 du code de la santé publique est plus explicite : « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse » et « un établissement de santé privé peut refuser que des interruptions volontaires de grossesse soient pratiquées dans ses locaux. » Pour la présidente du planning familial, Séhier Véronique, « la clause de conscience […] est une entrave aux droits des femmes et à leur santé, et un vrai danger à terme pour ce droit fondamental. En Italie, plus de 70 % des médecins le refusent. »(3) Une situation qui vient nous rappeler que l’IVG, malgré sa légalisation en 1975, n’est pas un droit acquis pour l’éternité, mais une conquête sociale à défendre ici et maintenant.

Sources :

(1) Retrouvez le texte complet d’appel au rassemblement sur le site de la CGA.
(2) « Le président du syndicat des gynécologues, Bertrand De Rochambeau, sur l’IVG: “Nous ne sommes pas là pour retirer des vies” », Huffington Post, 12 septembre 2018.
(3) Idem. « En Italie, 70 % des médecins refusent de pratiquer des IVG », Le Monde, 23 mai 2018.

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