En Corse, des avocats dénoncent l’utilisation de produits de marquage par la police sur des lycéens
Selon le collectif d’avocats corses « Sustenu Ghjuventu », des Produits de Marquage Codés (PMC), auraient été utilisés à Ajaccio sur des lycéens après l’agression d’Yvan Colonna.
Dans une lettre adressée le 15 mars au procureur, le collectif d’avocats, formé pour la défense juridique des jeunes blessés et interpellés pendant les blocages et manifestations qui ont suivis l’agression d’Yvan Colonna, avance que des lycéens se rendant à l’établissement Laetizia Bonaparte en dehors de toute manifestation ont été fouillés, puis marqués par un spray PMC, qui laisse des traces indélébiles sur des individus pour pouvoir les repérer plus tard aux rayons ultraviolet.
Le collectif d’avocats s’intérroge sur le cadre légal qui permet un tel marquage, censé n’être « utilisé que sur des manifestants commettant des délits », selon un rapport déposé à l’assemblée nationale en janvier 2021 par une commission d’enquête sur le maintien de l’ordre.
Cette technique répressive supplémentaire est souvent brandie par le ministère de l’Intérieur comme menace contre les manifestants après certaines manifs agitées. Fin mars 2019 la police nationale assurait n’avoir encore eu recours aux PMC en manifestation. Les PMC peuvent être utilisés soit dans des canons à eau, soit dans des sprays, et il en existe deux types. Le premier marque pendant plusieurs heures, le second peut rester sur la peau pour plusieurs semaines, sur les cheveux pour six mois, et les habits sont quant à eux marqués à vie.
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