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Justice pour Mohamed
10 avril 2021 à 14h00
“Je m’appelais Mohamed Helmi Gabsi.
J’avais 34 ans à peine, j’étais père de trois enfants.
Le 08 avril 2020, j’ai rencontré la police municipale de Béziers… Le couvre-feu avait déjà
sonné…
J’en suis mort.
J’ai été violenté par plusieurs hommes puis porté comme un objet dans la voiture… Des
vidéos insoutenables montrent mes derniers instants…
Une violence inouïe, j’appelais au secours, mais… J’étais seul.
Le policier municipal l’avouera plus tard : on m’a mis sur le ventre dans la voiture, et il s’est
assis sur moi tout le long du trajet… Il dira tout simplement qu’il croyait “que je dormais”.
Arrivé au commissariat, la police nationale m’a récupéré inconscient, les pompiers ont
essayé de me prodiguer les premiers soins pour sauver ce qu’il restait de ma vie…
J’ai fait des erreurs dans ma vie car elle n’était pas aussi simple que la vôtre… J’ai vécu des
choses difficile, mais les médias ne vous le diront pas.
Pour justifier l’injustifiable, pour minimiser l’horreur, ils feront tout pour me salir… Comme
d’habitude : vous les croirez… Mais aucun de vous n’a porté mes chaussures, aucun de vous
n’a vécu ce que j’ai vécu et ça… Ils ne vous le diront pas.
Mes enfants seront sans père… Car le 08 avril 2020… J’ai rencontré la police municipale.”
***
Mohamed Gabsi est décédé à Béziers le 08 avril 2020 suite à un contrôle de la
police municipale. Il était sorti après l’heure du couvre-feu pour acheter des
cigarettes. Le rapport d’autopsie indique que la mort est due à l’intervention de la
police, notamment à cause de la pression cervicale à l’origine de la fracture de la
corne thyroïdienne. Les vidéos prises ce soir-là démontrent de manière manifeste
la violence de la police municipale. Mohamed Gabsi était une personne vulnérable :
il souffrait de schizophrénie.
Depuis décembre 2020, les trois policiers responsables de l‘arrestation sont mis en
examen.
Un comité a été constitué pour venir en soutien.à la famille de Mohamed. Notre
objectif est de faire connaître cet événement, de s’assurer que la justice soit
correctement rendue et que des faits similaires ne se reproduisent plus jamais à
Béziers ou ailleurs.