Extrême-droite : le porte-parole de la Ligue du Midi, Olivier Roudier, continue d’agresser en toute impunité
Le Poing
Publié le 27 juillet 2019 à 19:48
Olivier Roudier, porte-parole de la Ligue du Midi, groupuscule d’extrême-droite, sème la zizanie dans le village cévenol de Sumène. Un habitant s’est de nouveau fait violenter.
Agressions racistes et homophobes
En février 2018, le Poing avait publié une enquête pour dénoncer les méfaits de ce groupe ouvertement raciste et homophobe, en pointant particulièrement du doigt les méfaits de son porte-parole Olivier Roudier : saluts nazis lors d’une fête publique à Saint-Nazaire-de-Pézan, agression de militants LGBT à coup de chaines de fer à Montpellier, déambulation dans les rues de Sumène avec un pistolet, saccage d’une association en lien avec des migrants à Montpellier ou bien encore tabassage d’une habitante de Sumène.
« Tout était prétexte à un coup de poing »
Il a récidivé le 14 juillet dernier en agressant de nouveau un habitant de Sumène. La victime a décidé de porter plainte le lendemain à la gendarmerie du Vigan : « [Olivier] Roudier voulait que je déplace mon véhicule, [qui] ne gênait nullement la circulation. […] Il a vu mon t-shirt et [ça] ne lui a pas plu. Il s’agissait d’un t-shirt rouge d’un groupe de musique nommé ‘‘RAF’’ [Rock Against Fascism]. […] [Olivier] Roudier m’a dit que j’étais communiste et russe. Je n’ai rien compris, il s’est énervé tout seul sans raison. […] D’un coup, il m’a attrapé par le t-shirt, tiré de mon camion et il m’a mis une série de 5-6 coups de poing au visage. […] J’ai enlevé mon t-shirt et je suis rentré chez moi. Avec ma compagne, nous sommes ressortis de la maison pour nous rendre à la gendarmerie, mais [Olivier] Roudier était revenu. Il gueulait que je devais enlever ‘‘ma merde’’ en parlant du camion. Je me suis donc redirigé vers mon véhicule, et [il] est revenu sans raison encore me mettre des coups de poing au visage. […] Après, il m’a pris dans ses bras en disant que nous étions bons voisins, pour ensuite me remettre des coups de poing. […] Il s’est mis à parler de tout et de rien, et tout était prétexte à un coup de poing. […] Je suis allé dans mon camion pour le bouger, [Olivier] Roudier m’a même aidé à me diriger ». Suite à un examen médical, un médecin a fixé 5 jours d’interruption totale de travail à la victime.
Impunité
En 2017, Geneviève Blanc, conseillère départementale d’Alès, a alerté les autorités à plusieurs reprises, mais « ces avertissements, comme les plaintes des personnes agressées n’aboutissent pas » notait-elle, avant de s’interroger : « Est-ce que les Roudier bénéficient d’une inertie bienveillante de la part d’une certaine base de la gendarmerie ? » Dans le village de Sumène, de nombreux habitants ne voient pas d’un bon œil la présence de ce groupuscule fasciste, mais les résistances restent pour le moment éparses et confidentielles. En septembre 2012, plus de deux cent personnes s’étaient réunies sur la place du Pan pour « refuser de laisser s’instaurer la haine et la violence dans le village ». La peur doit changer de camp. Les Suménois ne sont pas seuls.
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