Flashball/LBD : le procureur réclame de nouveau un non-lieu pour le policier qui a éborgné Casti

Le Poing Publié le 27 octobre 2017 à 12:08 (mis à jour le 10 mars 2019 à 22:14)

Il y a plus de 5 ans, Casti, supporteur de la Butte Paillade, perdait son œil suite à un tir de LBD (lanceur de balle, arme qui a pris le relais du flashball). La raison de ce tir ? « Un mec au loin avec un fumigène éteint dans la main se fait embrouiller par la BAC, il flippe et se réfugie dans la masse, les flics le poursuivent et matraquent tout le monde au passage. Les gens s’indignent et demandent à la police d’arrêter leur délire. Les flics reculent et y’en a un qui choisit de tirer au flashball. Moi j’étais assis en train de boire un verre et bim, j’me prends le tir de flashball sur mon œil qui explose sur le coup » se souvient Casti. Evidemment, des échauffourées s’ensuivent. Casti est amené à l’hôpital et après une petite visite de policiers, son dossier médical disparait mystérieusement…

casti

4 ans après, les caméras parlent

Le 13 octobre 2012, un millier de supporteurs venus de toute la France défilent à Montpellier pour soutenir Casti. La mobilisation est impressionnante mais ne parvient pas à faire stopper les mensonges des institutions. L’IGPN, la police des polices, inverse la chronologie en prétendant que c’est parce qu’il y avait déjà des échauffourées qu’un policier a été obligé de tirer dans la foule. Pour le procureur, c’est un cas de légitime défense, il demande alors un non-lieu en mai 2014. Casti et son avocat n’abandonnent pas le combat pour autant et réclament une enquête sur la disparition du dossier médical, l’audition du tireur et le visionnage des caméras. La cour d’appel autorise l’audition du policier et le visionnage des caméras, mais pas l’enquête sur le dossier médical. Lors de l’audition, le policier affirme avoir tiré par légitime défense et comme les vidéos des caméras sont finalement jugées inexploitables, l’affaire se tasse.

Mais en août 2016, cette fameuse vidéo est finalement accessible. Le policier et Casti sont convoqués ensemble pour la visionner. Le supporteur se rappelle de la scène : « On regarde la vidéo en présence du tireur et on voit bien que je suis blessé, que y’avait pas de problème avant, et que les échauffourées partent après. Du coup le flic dit “et bah non en fait c’est pas moi qui suis responsable des blessures de M. Castineira, je veux en finir avec cette histoire, c’est pas moi le responsable”, alors que le rapport du légiste dit que c’est un tir de flashball et que l’expertise dit que c’est le seul a avoir tiré. Je dis tout ça au juge, je lui dit que le flic ment, et tout est écrit dans le procès-verbal. » Malgré cette vérité qui éclate au grand jour – le policier n’a pas tiré en légitime défense car il n’y avait pas d’échauffourées – le procureur maintient sa position et réclame de nouveau un non-lieu (l’information est sortie il y a quelques jours). Comme si ça n’avait jamais eu lieu. Comme si les victimes du LBD n’existaient pas. Gare à la revanche, les animaux blessés sont dangereux, les humains aussi !

« La justice n’est pas faite pour autre chose que pour enregistrer au niveau officiel, légal, rituel l’activité de contrôle, de normalisation souveraine effectuée par la police. Les juges permettent à la police de fonctionner. La justice est au service de la police, et non l’inverse. » (Michel Foucault, 1977)

Pour en savoir plus sur le combat mené par Casti au sein de l’assemblée des blessés et l’acharnement judiciaire qu’il continue de subir (il a été condamné à 2 mois ferme pour outrage) et sur l’intensité de la répression subie par les ultras, lisez cet article.

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Rassemblement #balancetonporc devant la cour d'appel de Montpellier