Grève du 2 octobre à Montpellier : 7000 manifestants, 8 arrestations et des grenades lacrymogènes

Plus de 7 000 personnes ont défilé dans le calme à Montpellier ce 2 octobre à l’appel de l’intersyndicale, avant une manifestation sauvage réprimée par la police. On comptait 10 000 manifestant·es le 10 septembre et 15 000 le 18 septembre. De quoi remettre en cause la stratégie des syndicats, ralliés sur le tard au mouvement “On bloque tout”, d’appeler à des journées de mobilisation éparpillées, plutôt que de taper vite et fort. Et ce d’autant plus que les blocages sont timides.
Ce sont une nouvelle fois les étudiants qui ont ouvert le bal de cette journée de mobilisation montpelliéraine, à l’aube, pour bloquer l’université Paul-Valéry. La police est rapidement intervenue en menaçant des jeunes avec un lanceur de balles de défense. Les lycées Jean Monnet, Frédéric Bazille, Joffre, Georges Clémenceau et Jules Guesde ont également été bloqués dans la matinée.
Toujours du côté de l’enseignement, les AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) du collège des Escholiers de la Mosson ont tenu un piquet de grève devant l’établissement pour dénoncer l’abandon des enfants en situation de handicap, conséquence directe des politiques d’austérité.
La place de la Comédie occupée malgré le parcours imposé
Quelques minutes avant le départ de la manifestation, place Albert 1er, on apprend que le tribunal administratif vient de casser l’arrêté du préfet de l’Hérault voulant discriminer les manifestants en interdisant « toute personne extérieure à la manifestation déclarée par l’intersyndicale, composée de ses adhérents, militants et sympathisants ». « Un de ses arguments était de dire que c’était pour lutter contre l’extrême droite, mais un groupuscule a pu commettre des violences sous les yeux de la police le 18 septembre dernier », commente un syndicaliste, rassuré par la décision du tribunal. Ce sont 7 000 personnes qui se mettent alors en branle autour du centre-ville, interdit d’accès par la police. Le 18 septembre, ce sont 15 000 personnes qui avaient battu le pavé dans les rues montpelliéraines.

La manifestation, censée se terminer dans le quartier Antigone, s’arrête finalement sur la place de la Comédie, qui n’était pas prévu dans le parcours officiel. Plusieurs prises de paroles se succèdent. Françoise Saint-Joannis, représentante de la FSU, plaide pour un « tout autre budget », à quelques semaines des discussions sur le financement de l’État et de la sécurité sociale. « Pour l’instant, Lecornu n’a apporté ni engagements ni rupture par rapport à la copie présentée en juillet », commente-t-elle. L’intersyndicale demande une revalorisation des salaires dans la fonction publique, une taxation des plus hauts patrimoines, l’abandon de la prochaine réforme de l’assurance chômage et du doublement des franchises médicales, et le conditionnement des aides versées aux entreprises à des engagements en matière d’écologie.

Après la dispersion de la manifestation déclarée, quelques centaines de personnes, très jeunes pour la plupart, décident de partir en manifestation sauvage. Laquelle ira jusqu’à Port-Marianne avant de revenir à Antigone après une longue marche, où elle se fera dissoudre dans les gaz lacrymogènes. La police a procédé à huit interpellations dans la journée.

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