Grève du 2 octobre à Montpellier : des organisations dénoncent les propos “diffamatoires” de Force Ouvrière

Elian Barascud Publié le 6 octobre 2025 à 10:46 (mis à jour le 6 octobre 2025 à 10:50)
Journée de mobilisation intersyndicale à Montpellier, le 2 octobre 2025, dans le cadre de la troisième mobilisation du mouvement "On bloque tout" (Photo de Mathieu Le Coz / Hans Lucas)

L’Union départementale du syndicat Force ouvrière a annoncé s’être retiré de la manifestation du 2 octobre à Montpellier après avoir entendu des slogans “antijuifs”. Plusieurs organisations ont rétorqué dans un communiqué que FO 34 reprenait “l’argumentaire du gouvernement pour réprimer le mouvement de solidarité avec la Palestine”

C’est dans les colonnes de Midi Libre que l’on a découvert les accusations portées par l’union départementale Force Ouvrière envers une partie des manifestants du 2 octobre à Montpellier.
Aujourd’hui, au nom de l’Union Départementale FO34, nous avons pris la décision de sortir du cortège des manifestants, le 2 octobre 2025, sur Montpellier. En effet, la manifestation allait commencer dans des conditions normales jusqu’au moment où un groupe est rentré de force dans le cortège”, peut-on lire dans leur communiqué. L’Union départementale dénonce notamment des slogans “anti-juifs”.

Dans une vidéo publiée par le média InfOccitanie datée du début de la manifestation au niveau d’Albert Premier, on voit un cortège de jeunes essayant d’avancer pour rejoindre la CGT et des syndicalistes de Force Ouvrière tenter de les en empêcher. Le seul slogan entendu sur la vidéo est “on est jeunes, déter, et révolutionnaires”.

“Criminaliser la mobilisation”

En réponse à ces accusations, un communiqué signé par plusieurs organisations, (le syndicat étudiant Le Poing Levé, Révolution Permanente, BDS-Urgence Palestine, Solidaires Etudiant-e-s…) indique qu’“aucun slogan antisémite n’a été chanté dans le cortège interprofessionnel qui a regroupé de nombreux étudiants et travailleurs”. Les signataires “démentent ces propos diffamatoires qui ne font que criminaliser la mobilisation” et dénoncent “le fait que FO 34 reprenne l’argumentaire du gouvernement qui assimile systématiquement le soutien au peuple palestinien à de l’antisémitisme”.

Ils précisent : “Les slogans portés lors de la manifestation appelaient à élargir la grève contre les politiques antisociales du gouvernement, dénonçaient la répression policière et exprimaient la solidarité avec le peuple palestinien face au génocide en cours, alors que la flottille internationale de solidarité bien d’être violemment interceptée.”

Dissensus chez Force Ouvrière

Parmi les adhérents de l’union Force Ouvrière, le communiqué de l’union départementale ne fait pas consensus. Sabine Raynaud, membre du Syndicat National Unifié des Directeurs, Instituteurs-Force Ouvrière (Snudi-FO) affirme “ne pas comprendre” ce qui a pu pousser sa centrale à rédiger cette missive publique. “Plusieurs syndicats de Force Ouvrière, dont le mien et celui de l’enseignement supérieur et de la recherche ne sont pas partis et ont fait toute la manifestation. Ce communiqué de l’Union Départementale présente des accusations grave, j’espère que ceux qui l’ont écrit ont des preuves solides…”

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