“Je vais te faire dormir” : trois policiers biterrois en garde à vue suite à la mort de Mohamed Gabsi embarrassés par un témoignage

Le Poing Publié le 18 décembre 2020 à 04:07 (mis à jour le 18 décembre 2020 à 04:09)
Le collectif "Justice pour Mohamed" de Béziers lors d'une manifestation début juillet

Trois policiers municipaux de la ville de Béziers ont été placés en garde à vue ce jeudi 17 décembre au matin, à la SRPJ de Montpellier. Un témoignage embarrassant vient contredire leur version des faits.

Le 8 avril, en plein confinement, Mohamed Gabsi est arrêté par la municipale pour non-respect du couvre-feu mis en place par le maire d’extrême droite Robert Ménard. Il meurt quelques instants plus tard dans les locaux de la police. Dans un premier temps, des médias, en particulier Midi Libre et le Métropolitain, relaient les propos injurieux des autorités selon lesquelles Mohamed Gabsi ne serait qu’un toxicomane violent qui, au fond, l’aurait bien cherché. Le parquet ouvre une enquête pour homicide involontaire et non-assistance à personne en danger.

Le 4 juin, le journal d’investigation montpelliérain Le d’Oc dévoile les conclusions d’un premier rapport d’autopsie, confirmant une mort liée à une pression trop importante au niveau des cervicales, causant de nombreux dégâts ainsi qu’un syndrome asphyxique. Une technique policière connue pour ses risques mortels.
Le soir de la mort de Mohamed, deux frères, alertés par des cris, vont à leur fenêtre. Selon eux, ils aperçoivent un des policiers, le genoux sur la tête de la victime, lancer un “Je vais te faire dormir”. Puis, vers les collègues : “Laissez-le moi !”

Les trois policiers, après leur garde à vue, seront présentés devant un juge à Béziers ce vendredi 18. 

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