La préfecture de l’Hérault s’engage auprès du collectif « Bienvenue migrant·e·s 34 » à « dédubliner » dix personnes migrantes
Le Poing
Publié le 12 février 2019 à 20:31 (mis à jour le 26 février 2019 à 12:39)
À l’initiative du collectif « Bienvenue migrant·e·s 34 », une quarantaine de personnes se sont rassemblées ce mardi en fin d’après-midi devant la préfecture de l’Hérault, à Montpellier, pour demander au préfet Pierre Pouëssel de faire sortir de la procédure Dublin des personnes migrantes.
Le règlement européen Dublin III, appliqué depuis le 1er janvier 2014, oblige le premier pays où la demande d’asile est formulée à instruire le dossier et à rendre la décision finale sur la régularisation ou non de la personne migrante. Cette législation pose de nombreux problèmes car les pays aux portes de l’Europe, comme l’Italie ou la Grèce, sont saturés de dossiers et font souvent signer aux personnes migrantes des demandes d’asiles dans une langue qu’ils ne comprennent pas. Dans la plupart des cas, les personnes migrantes continuent leur route vers les pays du Nord, dans l’espoir de meilleures perspectives économiques et sociales, et lorsqu’elles se font arrêter par la police, elles se font expulser dans le pays où elles ont formulé la demande d’asile.
Depuis plus de deux ans, le collectif « Migrant·e·s Bienvenue 34 » se bat notamment pour obtenir du préfet de l’Hérault qu’il « dédubline » les personnes migrantes, c’est-à-dire qu’il les fasse sortir de la procédure Dublin. « Même si nous n’avons malheureusement pas pu empêcher l’expulsion de personnes vers le premier pays d’Europe dans lequel elles avaient laissé leurs empreintes, notre mobilisation a permis la requalification en procédure normale de beaucoup d’autres » revendique le collectif.
Depuis le 15 décembre 2018, les procédures Dublin sont régionalisées : elles ne sont plus traitées par la préfecture de Montpellier, mais par celle de Toulouse, amenuisant un peu plus les chances du collectif d’obtenir la « dédublination » de personnes migrantes. « Pour autant [le préfet] reste décisionnaire pour toutes celles et ceux passés au GUDA [guichet unique des demandeurs d’asile] avant le 15 décembre. De plus, [il] reste responsable des expulsions de toutes les personnes dublinées (donc considérées par l’État en situation ‘‘irrégulière’’), interpellées dans l’Hérault » rappelle le collectif.
Plusieurs membres du collectif ont été reçus ce mardi soir par un représentant du préfet. À l’issue de cette audience, la préfecture s’est engagée à « dédubliner » dix personnes migrantes et à lancer un appel à projet pour la création de nouvelles places d’hébergement.
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