« Lâcher l’agriculture, pour rien au monde » | Témoignage d’un ouvrier agricole 2/2

Le Poing Publié le 27 décembre 2024 à 22:34
Selon un rapport publié par la MSA en 2022, les actifs.ves agricoles de 15 à 64 ans (exploitant.es et salarié.es) ont un risque de suicide accru de 43% par rapport à l'ensemble des assuré.es des régimes de sécurité sociale. Photo de l'Union Départementale CGT de la Marne

L’agriculture en France, c’est selon le recensement agricole de 2020 à peu près 500 000 exploitant.es. Mais aussi 260 000 salarié.es permanents, dont 90 000 issu.es des familles d’exploitant.es. Et environ un million de travailleurs.euses saisonniers employé.es chaque année, réalisant une part importante des travaux dans les secteurs les plus demandeurs (28% du travail déclaré en viticulture est réalisé par des saisonniers, pour 22% en maraichage, avec de fortes disparités selon la taille des exploitations). Après plusieurs années de saisons agricoles, un rédacteur du Poing vous propose une plongée dans le salariat agricole.

Seconde partie de la version longue d’un article initialement paru dans le journal papier numéro 42 du Poing, sur le thème “LGBT, services publics, vote RN : les campagnes montent au front”, publié en septembre 2024 et toujours disponible sur notre boutique en ligne.

L’écologie, question clé pour les travailleuses et travailleurs de la terre

2016, en pleine canicule, la saison bât son plein dans l’entreprise landaise où je bosse avec Adrien. Des étés comme celui-ci, il y en aura de plus en plus, c’est admis. Et dans les champs, on en sent la morsure, d’autant plus qu’on tire sur le maximum horaire autorisé par les contrats saisonniers, 48h. Même les nombreux.ses andalous présent.es ont du mal à s’adapter.

Certains soirs, avant de rejoindre un camp improvisé avec les espagnols dans cette fameuse forêt de pins géante, depuis partiellement réduite en cendres, on tire d’un coup de stop jusqu’à l’océan si frais. C’est toujours les même personnes qui nous prennent, des travailleuses portugaises, qui ont l’âge de mères. Elles bossent dans des serres de tomates à proximité. Entre saisonniers.ères tout juste sorti.es des champs, on se reconnaît, on a pas vraiment la même dégaine que les touristes venu.es profiter de l’océan.

De trajets en trajets, on en apprend plus sur le boulot des portugaises, en grande majorité des femmes, sous les serres. La canicule n’a en rien freiné la saison chez elles, les tomates n’attendent pas.

Quelle température peut-il faire au zénith sous une serre, quand le thermomètre flirte déjà régulièrement avec les 40 degrés à l’ombre ? Assez pour que les malaises soient monnaie courante. Quand l’une d’elle s’évanouit, d’après notre interlocutrice, on l’amène sur le côté de la serre, on tente de la rafraîchir et de l’hydrater. Aussitôt remises, toutes insistent d’elles-même pour revenir au turbin le plus rapidement possible. Perdre un job en France n’est pas envisageable, on est là pour ramener des espèces sonnantes et trébuchantes à la maison.

Sept ans plus tard, en 2023, au moins six ouvriers.ères perdront la vie pendant la saison de vendanges. Depuis la Corse, elle n’est pas si terrible cette saison là. L’île de Beauté est restée relativement épargnée par la nouvelle vague de chaleur, et l’air marin rafraîchit efficacement. Entre saisonniers.ères, on suit à la radio les débats sur cette vague de morts dans les vignes du continent. Pendant deux ou trois jours, experts et journalistes déblatèrent sur la nécessité ou non d’adapter le Code du Travail à ces nouveaux excès climatiques de plus en plus fréquents. Puis… rien, absolument rien. Parmi les collègues de cette année 2023, Maurizio, un ouvrier viticole sarde, venu travailler pour un meilleur salaire en Corse avec sa compagne, Sicilia. À lui on a proposé d’épandre les pesticides sur la vigne. Avec tous les équipements réglementaires, et pour un salaire de 3000 euros par mois. Un salaire rare en agriculture, et un véritable pactole pour un sarde. En Italie, le salaire minimum n’existe pas. De toute manière personne ne déclare personne en agriculture là bas. Dans les faits, le salaire y tourne, en dehors des nombreuses exploitations contrôlées par la mafia, autour de cinq ou six euros de l’heure, sans aucun droit derrière. Alors 3000 euros mensuels, imaginez un peu l’aubaine ! Pourtant Maurizio ne tiendra pas plus de quelques jours, sentant bien à son état de plus en plus étrange qu’un empoisonnement aux pesticides arrive bien vite.

Un rapport de l’Inserm publié en 2021 met en valeur une présomption forte de liens entre l’exposition régulière aux pesticides et six pathologies : lymphome non hodgkiniens, myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique.

« Les petits chefs, quand tu les as au cul, ça sent la merde » : discipline et anarchie capitaliste

Il y a aussi les petits chefs et les managers. Eux sont là dans les grosses boîtes uniquement. En Vendée, on est toute une équipe à être embauché.es pour deux mois de récoltes, en appoint à une équipe d’une petite dizaine de travailleuses et de travailleurs en CDI. On est là dans une entreprise possédée par des anglais, avec plusieurs fermes de part et d’autre de la Manche. Grande entreprise oblige, ici tout est réglé comme sur du papier à musique, formalisé au possible.

L’avantage ici c’est qu’il y a une rotation des tâches, on se retrouve rarement sur le même boulot d’une demi-journée à l’autre. Le travail est réparti entre plusieurs équipes. Tous les matins un manager sorti d’une école d’agronomie nous briffe sur nos tâches de la journée.

C’est la fin du printemps, en bord d’océan, l’humidité est encore bien présente en matinée, la température se fait estivale en journée. Le manager explique à notre équipe qu’il va nous falloir enlever et enrouler pendant la première partie de mâtinée les longs films de P17 qui servaient jusqu’ici à forcer l’émergence des semis, en agissant plus ou moins comme une serre. Seconde partie du programme : aller bêcher la terre aux pieds des plants de poivrons, sous serre.

Aberration criante à tout point de vue, tant en termes d’efforts fournis que de productivité. Imbibés de la rosée du matin, les rouleaux de P17 finissent par peser un âne mort, là où bien secs ils sont légers comme une plume. À l’inverse, il paraît évident qu’un même résultat peut être atteint plus rapidement et avec un moindre effort pour ce qui est de bêcher la terre, aux heures fraîches plutôt qu’en plein cagnard.

Mais notre diplômé en agronomie, pourtant loin d’être incompétent, ne semble pas être embauché pour assurer une quelconque efficacité. La voix de la logique la plus pratique, exprimée avec vigueur par les employé.es, est totalement ignorée, non sans crispations. Personne n’insiste trop, de peur de s’attirer des ennuis. « Les chefs quand on les a au cul, ça sent la merde. », résume à sa sauce Violette, une des ouvrières en CDI qui nous accompagne ce jour-là.

À force d’expériences du même acabit, on finit par comprendre que managers et contremaîtres des grandes entreprises ne sont qu’en partie là pour ordonner le travail. Ce qu’ils ordonnent, c’est la discipline, dans ce qu’elle peut avoir de plus aveugle et obscurantiste. Histoire de rappeler quelle est la place de chacun.e : les exécutant.es exécutent, les managers disciplinent, les investisseurs comptent les billets. Que se passerait-il si les exécutant.es, soit la majorité du personnel dans ce type de boites, et partant le gros du morceau en terme de travail fourni nécessaire au « business as usual », commençaient à s’occuper de ce qui ne les regarde pas, soit disant ?

« Faut pas se poser des questions comme ça, on en finit malheureux. », assènent en substance la majorité des collègues. Et pourtant, des jours comme celui-ci, on aurais bien le temps de s’empoigner deux bonnes heures, dans le foutoir d’une décision collective, sans perte d’efficacité, si on se décidait à passer par-dessus leur hiérarchie, dans ses boîtes où les patrons sont réfugiés on ne sait pas trop où, une calculette à la main.

Le tout pour un modèle de production, vanté comme efficace et compétitif, qui laisse pourtant souvent perplexe. Il faut imaginer la quantité effarante de nourriture qui défile sur les tapis de tri de cette usine de tri landaise plantée au milieu des champs que j’évoquais plus haut. Des centaines de légumes à la minute, 24 heures sur 24, 7 jours sur sept, en toute saison. Près de la moitié finit évacué, pour des histoires de calibres. En extérieur, un premier tri à la coupe a déjà éliminé une bonne moitié de la récolte, pour les même raisons. Nous voilà donc avec la vertigineuse impression, pour peu que l’on raisonne en terme d’utilité sociale, que les trois quarts de la journée de travail, soit un pan conséquent de nos vies, peuvent être englouties comme ça, sans plus de discussions, parce que le marché l’exige, et que certains s’en mettent plein les poches au passage.

Le manager, avec sa culture de « l’efficacité », est là pour entretenir l’illusion en laquelle plus personne ne croit vraiment, avec laquelle tout le monde compose, faute d’autre chose.

Ne pas perdre sa vie (ni sa santé) à la gagner

Autre époque, autres rencontres. Une année de vendanges comme une autre, près de Frontignan, terre des muscats. Il y a Jean-Élie, habitant de Saint-Affrique, qui gagne le gros de sa croûte avec la tonte des brebis, sur le Larzac. Un boulot difficile, payé à la bête, mais qui rapporte gros à Jean-Élie. Ça je veux bien le croire : Jean-Élie, sous ses allures de grande perche ascétique, c’est un bourreau de travail. À la vigne, malgré sa cinquantaine avancée, il avance comme deux personnes.

La vigne c’est son à côté. Une de ces dernières années, alors qu’il était en poste dans une cave de la région, on le fait descendre au fond d’une des cuves. Sans protection, sans qu’il n’y ait non plus de détecteur de CO2 installé. Le dioxyde de carbone est un gaz inodore et incolore, toxique et asphyxiant, qui se dégage dans les cuves pendant les différentes étapes de la vinification. Dans la cuve, Jean-Elie s’évanouit. Personne en haut, là où la prudence impose un binôme pour un nettoyage de cuve. Sans l’intervention d’un autre travailleur présent sur place, Jean-Élie serait mort asphyxié au fond de la cuve. Par chance il s’en sortira sans séquelles, de même que son sauveur improvisé.

Jean-Élie a failli rejoindre les 242 ouvriers.ères agricoles morts au travail ou des suites directes d’une maladie professionnelle entre 2014 et 2016, selon une étude publiée par la MSA en 2018.

Les ouvriers de l’agriculture présentent des taux d’accidents, de lésions mortelles et bien sûr d’intoxications par les produits phytosanitaires nettement supérieurs aux autres catégories socioprofessionnelles et ouvrières.

Les dernières données sur le nombre annuel moyen de décès par accident du travail par activité publiées en 2011, donnent un résultat de 28,2 morts par an pour 100 000 salarié.es dans le secteur « agriculture, pêche, sylviculture », loin devant les transports ou le bâtiment (respectivement 14,3 et 12,8 décès par accident du travail pour 100 000 salarié.es ; en valeur absolue, le bâtiment reste champion, puisque le secteur emploi nettement plus que l’agriculture).

Contraintes physiques intenses, exposition à divers risques physiques, importantes contraintes de rythme de travail : l’accumulation de facteurs de pénibilité, de risques et de maladies professionnelles touche pêle-mêle ouvriers.ères agricoles et paysan.nes travailleurs.euses.

Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) ou les lésions articulaires touchent à tout âge, sans forcément attendre les vieux jours des travailleuses et travailleurs de la terre. Se retrouver à 25 ans avec une main quasiment bloquée pendant plusieurs jours suite à une saison de maraîchage trop intense fait réfléchir sur l’état physique dans lequel on peut finir une carrière en agriculture.

En échange de quoi, les revenus ne suivent pas, et les retraites agricoles sont à un niveau indécent, en particulier pour les actifs.ves non-salarié.es.

Et puis il y a les à côtés. Dans le vignoble corse, Maurizio et Sicilia évoquent une de leurs collègues, retrouvée un matin morte asphyxiée dans sa voiture en essayant de s’y réchauffer pendant une saison hivernale sans proposition de logement. L’événement a suffisamment choqué pour provoquer tours dans les exploitations environnantes, contacts avec des syndicats et manifestations de saisonnier.ères, soit quelque chose de plutôt rare.

Non-comptabilisés dans les morts liées au travail, à juste titre puisque souvent multi-factoriels : les suicides. Selon un rapport publié par la MSA en 2022, les actifs.ves agricoles de 15 à 64 ans (exploitant.es et salarié.es) ont un risque de suicide accru de 43 % relativement à l’ensemble des assuré.es des régimes de sécurité sociale. Ce surrisque est de 36,3 % pour les non-salariés contre 47,8 % pour les salariés du secteur.

Des syndicats quasi-absents et une colère étouffée

Les syndicats de salarié.es sont quasiment absents dans le monde agricole français.Le seul « syndicaliste » revendiqué que j’ai pu croisé durant ces périodes de travaux saisonniers, c’est Jackie, dans le Beaujolais. Jackie, c’est l’ancien délégué CGT du personnel, et qui s’en vante. Jackie, c’est aussi celui qui mange dans une autre pièce du réfectoire collectif que nous cette année-là, avec le patron et sa femme. Jackie, c’est aussi celui qui traite de feignant trois fois par jour un petit vieux venu compléter sa retraite, qui ne tient pas le rythme, ou encore celui qui menace d’exercer ses anciens talents de boxeur sur le premier prêt à relever l’incohérence de parcours. Bref, Jackie, c’est tout un concept, mais qui ne fait pas forcément très envie.

La dispersion géographique importante des travailleurs.euses, la faiblesse des appareils syndicaux, l’importante précarité qui met à la merci de la répression patronale, rendent la syndicalisation compliquée. La réduction du droit du travail à une quasi abstraction, dans les périodes les moins favorables, rend caduque l’aspect « service » du syndicalisme.

Sans parler des petites exploitations, où le « patron » peut facilement se retrouver dans une position moins confortable encore que les salarié.es.

La résignation sociale devient un mode de vie qui passe pour raisonnable, on préfère investir son énergie ailleurs, dans la vie simple.

C’est pendant les travaux en vert, quelque part dans le vignoble bourguignon, qu’éclate en 2016 le mouvement contre la loi travail. À la vigne, c’est à peine si on en parle. La seule manif que je ferais pendant ce printemps, ce sera après la saison, accompagné de Jérôme, un étonnant peintre recalé de la discipline salariale après deux jours seulement, dans l’héroïne jusqu’au cou mais réglo, au fond du trou mais animé, avec la Rote Armee Fraction (RAF) à la bouche à longueur de journée. [NDLR : mouvement de lutte armée classé à l’extrême-gauche, actif de la fin des années 60 à la fin des années 90 en Allemagne de l’Ouest].

À Morlaix, chez Louise, rencontrée dans les champs d’échalotes, il y a dans le salon un immense portrait de César Chavez, un syndicaliste symbole des luttes des ouvriers.ères agricoles des années 60 et 70 en Californie, qui débouchent en 1975 sur la reconnaissance par le Parlement californien de la légalité des syndicats dans les entreprises agricoles, à peu près un siècle après les autres secteurs.

Toujours dans les campagnes bretonnes, il y a ce collègue qui un matin s’emporte, avec ses mots à lui : « Un verre de whisky, un paquet de clopes, l’essence, et ta journée de travail a quasiment disparue. Ça va finir en révolution tout ça ! » Hochements de tête approbateurs dans l’audience.

Cinq ans plus tard se déclenche le mouvement des gilets jaunes. Avec le recul, on peut mesurer le raz de marée qu’a été ce mouvement dans une fraction au final assez précise de la population, en bonne partie les smicard.es, sous smicard.es et quasi smicard.es des petites villes et zones rurales. Ce qui n’est pas sans questionner. Où étaient les anciens collègues, pendant ces mois chauds ? Ou encore : l’un d’entre eux a-t-il fini avec un éclat de boîte crânienne fiché dans la cervelle, comme Axel, ici à Montpellier ?

Une autre lutte des classes

Ce qui met beaucoup le doute quand tu es peu satisfait de tes conditions de travail en agriculture, c’est la perspective que ton employeur puisse ne pas être beaucoup mieux servi que toi.

Il y a bien sûr les cas les plus évidents, où l’inégalité s’affiche sans complexe. Dans certains vignobles, avec leurs villages aux rues remplies de limousines, leurs bouteilles de vin à 600 euros, le salaire d’un.e ouvrier.ères pour deux semaines, lequel ne pourra pas même pas tremper ses lèvres dans le luxueux nectar.

Il y a aussi ces petit.es exploitant.es, ostensiblement pris à la gorge, face auxquels tu peux facilement te sentir tout à fait privilégié, avec ton salaire minimum.

Et puis tous ces exploitant.es qui sont entre deux, si bien qu’il devient impossible de distinguer la frugalité affichée comme style de vie d’un revenu réellement modeste, signe d’une trésorerie d’entreprise inapte à financer de meilleures conditions de travail.

On en retient en tout cas que l’exploitation économique ne se loge pas toujours entre l’employeur et le salarié.

Le patron, un ouvrier comme un autre ?

Dans d’assez nombreuses exploitations agricoles, la différence entre l’agriculteur et ses salarié.es n’est pas si évidente. L’agriculteur.trice est évidemment sur le coup toute l’année, sait mieux quoi et comment faire. Pour le reste…

Certains recrutent une poignée de saisonniers.ères pour un ou deux pics d’activité dans l’année seulement, parfois impossibles à affronter seul. D’autres se laissent convaincre par l’idée d’embaucher une ou deux personnes sans que ce soit le cas tous les ans, au gré d’une candidature spontanée, histoire de se décharger un peu.

Dans ces cas là, le paysan travaille la plupart du temps avec les salarié.es. Sa journée commence souvent quelques heures avant, fini quelques heures après.

Le taux moyen de mortalité au travail est à peu près le même que chez les ouvriers.ères agricoles (à titre de comparaison, 308 décès d’exploitant.es entre 2014 et 2016 en lien avec un accident du travail ou une maladie professionnelle, pour une population totale légèrement supérieure à celle des salarié.es agricoles.) En 2021 le revenu mensuel moyen d’un.e exploitant.e était de 1620 euros, pour une moyenne de 53,6 heures travaillées par semaine. Moins que le SMIC horaire.

Lâcher l’agriculture ? Pour rien au monde

Malgré la pénibilité, les mauvais revenus, le manque de reconnaissance, un nombre conséquent de personnes rencontrées pendant ces expériences de salariat agricole s’épanouit dans le métier. « Lâcher l’agriculture ? Pour rien au monde », avancent même certains.

Pendant l’hiver, c’est la période de la taille dans les vignes. Le plus souvent la rémunération est au ceps, mais avec de bonnes possibilités de faire son billet dans des espaces correctement entretenus.

De toutes les saisons auxquelles j’ai pu m’essayer, c’est peut-être celle qui réunit le plus de passionné.es. Le travail à la tâche permet d’organiser soit même sa journée, et il y a une vraie satisfaction à orienter la qualité de la prochaine récolte.

Parmi les autres raisons évoquées par les collègues les plus attaché.es aux métiers agricoles, la proximité avec la nature, le plein air, l’effort partagé ou encore la sensation de contribuer aux nécessaires mutations d’une activité à l’utilité sociale difficilement contestable.

Bien loin de détourner d’un sentiment de révolte, aimer son activité peut rendre une personne d’autant plus sensible à ce qui la dégrade.

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