Montpellier : 300 personnes en assemblée générale à Paul Valéry

Le Poing Publié le 4 février 2020 à 19:31 (mis à jour le 4 février 2020 à 23:08)

Ce mardi 4 février à midi, environ 300 personnes se sont réunies en assemblée générale dans l’amphi 1 de l’université Paul Valéry à l’initiative du syndicat Solidaires étudiant.e.s. Retraites, précarité étudiante, 13ème semaine de cours, projet Nexus, folklore militant estudiantin… Le Poing vous fait un bilan de l’état de la lutte étudiante sur Montpellier.

Étudiants et professeurs précarisés, postiers en colères

Plusieurs prises de paroles se sont succédé ; réforme des retraites, précarité étudiante – avec une allusion non sans pincement au cœur au jeune militant de Solidaires qui s’est immolé devant un CROUS à Lyon en novembre dernier. Des témoignages sur la précarité du logement, notamment les 9m² du CROUS, ont été rapportés au public de l’assemblée générale.

Plusieurs professeurs ont également décrié le projet de loi LPPR Celui-ci vise à réformer le statut des enseignants sous contrat et à instaurer de la concurrence entre les laboratoires de recherche par des appels à projet du gouvernement en matière de recherche, venant fortement questionner l’indépendance de celle-ci. Une motion votée par les facs parisiennes en lutte a été évoquée et adoptée au vote. Celle ci appelle à une grève de la recherche à partir du 5 mars, mais de nombreuses interventions ont appelé à se mobiliser avant.

Et bien entendu, comme chaque AG étudiante, celle ci a connu son lot de folklore et de propositions lunaires : au beau milieu d’une intervention, une étudiante surgit dans l’amphithéâtre et coupe la parole à la personne en train de parler pour appeler à bloquer immédiatement un bâtiment où était rassemblée la direction de l’université pour s’opposer à la suppression de la 13ème de cours.

Entre références et citations obscures tirées de La dialectique peut elle casser des briques ? (détournement situationniste post-mai 68) ou une intervention un peu perchée qui compare les étudiants aux koalas en Australie qui doivent se battre pour les dernières feuilles d’eucalyptus, on retiendra la belle prise de parole d’un postier en grève depuis 7 semaines : « Aujourd’hui on est fatigué, le mouvement a besoin d’un second souffle, et le second souffle, c’est vous les étudiants, vous pouvez vous mobiliser par le blocage ! Nous avons besoin de votre aide pour gagner !». Une intervention bienvenue et vivement applaudie par l’auditoire.

Blocage les jours de mobilisation

Le blocage, justement, question clivante a chaque AG, a été voté pour les jours de mobilisation. Parmi les revendications figurent : la banalisation des cours les jours de mobilisation, la non-retenue sur salaire des professeurs et personnels en grève, le retrait de la loi LPPR, le retrait de Parcoursup et de la loi ORE, l’accès à l’université pour toutes et tous, la demande de financement public de la recherche…

Un comité de mobilisation s’est d’ores et déjà monté sur la faculté, et les assemblées générales devraient se multiplier. Des cours substitutifs ont également été proposés. La mobilisation semble donc se construire sur Paul Valéry, le Poing la suivra de près pour vous raconter ses suites qui s’annoncent prometteuses, puisque les étudiants en lutte formeront un cortège dès jeudi dans la prochaine manifestation intersyndicale contre la réforme des retraites.

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