Montpellier : 500 personnes dans la rue contre la réforme des retraites en plein vote à l’Assemblée

Ce jeudi 5 juin, alors que l’Assemblée nationale votait une résolution symbolique demandant l’abrogation de la réforme des retraites, 500 personnes ont manifesté dans les rues de Montpellier à l’appel de la CGT, qui salue “une première victoire du monde du travail”
Une clameur résonne dans le cortège au moment du départ de la manifestation contre la réforme des retraites, ce jeudi 5 juin dans les rues de Montpellier : l’Assemblée Nationale, en plein jour de niche parlementaire du groupe communiste, vient de voter une résolution symbolique demandant l’abrogation de la réforme des retraites, à 198 voix pour, 35 contre. Un texte non contraignant, mais qui réjouit Serge Ragazzacci, secrétaire départemental CGT 34 : “C’est une première victoire pour le monde du travail et pour la mobilisation. Alors certes, le texte n’est pas contraignant, mais déjà, il y a eu un vote, ce qui n’était pas le cas au moment de l’adoption de cette réforme, qui s’est faite par 49.3. C’est une défaite politique pour le gouvernement, il doit en tirer les conséquences. Leur Conclave et ses négociations, c’était justement pour éviter ce vote. C’est raté. Quant à François Bayrou, qui a prévu de venir à Montpellier demain, il doit soit démissionner, soit abroger cette réforme.”
Nathalie Oziol, députée France Insoumise de l’Hérault, est du même avis : “J’ai été invitée à voir le premier ministre demain à la Mosson, mais hier, je votais sa censure, évidemment, je ne vais pas y aller, et il doit démissionner. Quant à ce vote, c’est une énième démonstration que les français ne veulent pas de cette réforme. Il faut maintenant se saisir de toutes les opportunités comme celle-ci pour ne pas laisser l’occasion au gouvernement d’enterrer le sujet, en réitérant ce genre de résolution.”
Une mobilisation faible
Comparé aux précédentes manifestations de cette année contre la réforme des retraites, le nombre d’organisations syndicales appelant à la mobilisation s’est réduit : seules la CGT et la FSU étaient présentes dans la rue ce 5 juin, ni FO ni Solidaires ayant appelé à battre le pavé. “Il y a un manque d’unité syndicale”, déplore Serge Ragazzacci, “mais cela ne doit pas nous empêcher d’agir. L’opinion publique rejette cette réforme, on ne peut pas rester sans rien faire.”
Notons néanmoins dans le cortège montpelliérain la présence des ouvriers de SMN NIccolin, en charge de la gestion des déchets à Montpellier : “Il y a eu une centaine de débrayages chez nous ce matin”, explique Sebastien Valéro, délégué central CGT de la structure. “Nous, on est là pour insister sur la question de la pénibilité de nos métiers, peu reconnus. Il ne faut pas d’études pour les faire, on y rentre à 18 ans, donc ce n’est même pas dit qu’on arrive à 62 ans, et si c’est le cas, c’est en invalidité, alors 64 ans, c’est impossible, nous on veut la retraite à 60 ans.”

“Menaces sur l’emploi”
Malgré la “bonne nouvelle” du jour, le patron de la CGT dans l’Hérault dresse le tableau d’une situation alarmante pour le territoire : “Il y a des menaces sur l’emploi dans l’Hérault : l’annonce de la liquidation de la cure gourmande touche 100 salariés qui ne savent pas ce qu’ils vont devenir, et les annonces de licenciements chez Airbus à Toulouse vont entrainer une baisse d’activité de tout le secteur de la métallurgie.”
Autre dossier chaud, la fermeture de la Verrerie du Languedoc, en raison des problèmes sanitaires des captages de l’eau de Perrier à Vergèze. “La CGT va y organiser une grande manifestation régionale en présence de Sophie Binet le 3 juillet”, indique Serge Ragazzacci. Une manifestation gardoise qui sera aussi pour la CGT l’occasion de réagir à l’attaque du Prolé, bar communiste alésien, par des militants d’extrême droite le 30 mai dernier. “Face à cette montée de l’extrême droite, soutenue par la grande bourgeoisie, nous devons prendre ce problème social à bras-le-corps”, affirme le secrétaire départemental de la CGT.
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