Montpellier. Acte X : les gilets jaunes restent déterminés malgré une forte répression

Le Poing Publié le 20 janvier 2019 à 17:09 (mis à jour le 26 février 2019 à 17:26)
À Montpellier, plus de 2500 personnes ont battu le pavé aujourd’hui pour l’acte X des gilets jaunes.

En début d’après-midi, une centaine de manifestants ont déambulé dans le quartier populaire de la Paillade, conformément à ce qui a été décidé lors de la précédente assemblée générale. Ils ont été chaleureusement reçus par les habitants : certains ont même brandi des gilets jaunes à leurs fenêtres en guise de soutien ! Ces gilets jaunes ont ensuite rejoint leurs nombreux camarades présents sur la place de la Comédie. Pour une fois, le cortège ne s’est pas immédiatement arrêté au niveau de la préfecture : il est parti en direction du Peyrou, pour finalement bifurquer avant la cour d’appel, direction la Canourgue. Les gilets jaunes sont ensuite retournés sur la place de la Comédie pour aller devant le centre commercial du Polygone, fermé pour l’occasion, puis à la gare, protégée par des policiers casqués, armés et munis de boucliers. De retour à la préfecture, les manifestants se sont massés devant une ligne de CRS. L’ambiance est restée relativement calme pendant un bon moment, malgré la présence de plus en plus menaçante de la brigade anti-criminalité (BAC), et quelques projectiles envoyés sur les policiers. Les CRS ont finalement balancé des grenades lacrymogènes, forçant les manifestants à se rabattre sur la place Jean Jaurès et la rue de la Loge.

Surprise : les policiers ont cette fois-ci décidé de venir au plus près des gilets jaunes. Une ligne de CRS était présente sur la place Jean Jaurès, et une autre est sortie de nulle part depuis la rue de la Croix d’Or, perpendiculaire à la rue de la Loge. Le piège s’est refermé sur plusieurs dizaines de gilets jaunes, coincés entre la BAC et les CRS. La présence d’un drone pendant toute la manifestation a probablement aidé cette manœuvre policière.

Les gilets jaunes qui ont réussi à échapper à la nasse se sont réfugiés sur la Comédie. Après un moment de flottement, les tirs policiers ont fusé : le Poing a vu trois personnes blessées à la tête par des tirs de LBD40, et a entendu plusieurs grenades de désencerclement. Les street-médics, très nombreux pendant la manifestation, ont prodigué les premiers soins au quart de tour. Énervés par cette répression gratuite, des manifestants ont commencé à dépaver les alentours. Pour faire fuir tout le monde, la police a gazé à l’aveugle toute la place de la Comédie, comme la semaine dernière. Certains gilets jaunes sont partis en direction de la gare, en prenant le soin d’éclater une banque et de poser des obstacles enflammés sur le chemin.

Résultat des courses : plusieurs personnes blessées au visage et sept interpellations selon France 3. Le décalage entre les propos du ministre de l’intérieur selon lequel la police n’attaque personne et la vision du sang pendant les manifestations entraîne un profond sentiment de dégoût et de colère, rendant impossible un quelconque débat avec Macron.

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