Montpellier : Annie, 78 ans, bientôt à la rue, alerte le préfet sur le manque de logements sociaux

Elian Barascud Publié le 31 mai 2024 à 19:07 (mis à jour le 31 mai 2024 à 19:20)
Annie, 78 ans, a adressé une lettre au préfet de l'Hérault pour dénoncer le manque de logements sociaux. ("Le Poing")

A la suite de la mort de son propriétaire et de la mise en vente prochaine de son logement, Annie, une Montpelliéraine de 78 ans, risque de se retrouver à la rue fin août malgré ses demandes répétées de logement social. Aidée par son organisation politique, le Parti des Travailleurs, elle a écrit au préfet et à Michaël Delafosse, maire de Montpellier, pour dénoncer le manque de logements sociaux dans la Métropole

“Je ne suis pas un cas isolé, donc si je peux aider à éclaircir cet état de fait par une prise de position publique, je le fais”, explique Annie, au milieu des cartons de son T2, situé dans le quartier du Plan des quatre Seigneurs, à Montpellier. Prête à déménager, mais pour aller où ? Cette ancienne assistante sociale de 78 ans, avec une “petite retraite” voit son bail arriver à terme fin août à la suite de la mort de son propriétaire et la volonté de ses héritiers de vendre, sans solution de relogement.

Entre 2007 et 2015, alors qu’elle travaille encore comme auxiliaire de vie en vivant chez la personne qu’elle aide, elle multiplie les demandes de logements sociaux auprès de la Métropole de Montpellier. “On me répondait qu’en tant que femme seule je ne trouverai pas.” En 2015, elle s’installe dans le T2 qu’elle occupe actuellement, grâce à l’intermédiaire d’un proche. L’an dernier, elle refait une demande de logement social. “On m’a proposé le quartier du Petit-Bar, mais je devais donner une réponse dans un délai très court sans possibilité pour moi de visiter le logement, j’ai refusé.”

Elle réitère sa demande pour demander un logement social d’urgence le 24 avril dernier. Réponse de la Métropole, datée du 15 mai : “Votre demande a bien été reçue dans nos services. c’est avec la plus grande attention que nous avons pris connaissance de votre correspondance par laquelle vous nous faites part de vos difficultés pour l’accès à un logement social. En 2023, il a été enregistré plus de 33 500 demandes sur la Métropole dont seulement 10% ont été satisfaites.”

“Moi, je n’ai pas les moyens de me loger dans le privé”, explique Annie, qui vit avec autour de 1200 euros par mois. “J’ai travaillé de mes 40 à 72 ans, ça ne fait pas une retraite complète”

Face à cette situation, elle a décidé, aidée par son organisation politique, le Parti des Travailleurs, d’écrire une lettre ouverte au préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, et à Michaël Delafosse. Cette missive a été envoyé le mercredi 29 mai. On peut y lire :

“Monsieur le Préfet, dans un article de presse de publié par le Métropolitain le 23 janvier de cette année, vous avez fait le constat que « 1 000 à 1 500 personnes dormaient à la rue à Montpellier » et déclaré que ce « n’était pas acceptable. » Vous avez ajouté : « C’est avec le trait de côte, l’un des enjeux les plus compliqués à traiter sur le département.» Ou encore, « il n’y a pas d’argent magique ! »
Si le problème du logement social est aussi inéluctable que la montée du niveau de la mer sous l’effet du réchauffement climatique, les travailleurs ont du souci à se faire ! Quant à l’argent magique, tout le monde a pu constater que votre gouvernement ne lésine pas sur les crédits de guerre qui connaissent une hausse vertigineuse. Il y a des milliards pour fabriquer toujours plus d’obus et de canons, mais rien pour loger décemment les vieux travailleurs. C’est donc bien la guerre tous azimuts, contre la population ici et à l’extérieur !
Monsieur le Préfet, je décide de rendre publique ma lettre, car il ne s’agit pas d’un problème isolé mais d’une affaire qui regarde tout le corps social […].Je demande également par cette lettre à être reçue en Préfecture par Monsieur le Préfet et Monsieur le Maire à la mairie pour présenter ma revendication : avoir un logement social.”

Une pétition appuyant sa lettre est actuellement en ligne, accessible en cliquant ici.

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