Montpellier : après les gilets jaunes, les lycéens et les étudiants rentrent dans la danse

Le Poing Publié le 5 décembre 2018 à 19:32 (mis à jour le 25 février 2019 à 18:31)
Rassemblement des lycéens devant l'établissement Jean Mermoz, le 5 décembre 2018 à Montpellier.

Macron ne doit pas dormir très bien. Les gilets jaunes s’apprêtent à déferler une nouvelle fois sur Paris ce week-end, et voilà que les étudiants et les lycéens commencent eux aussi à se mobiliser. Deux-cents lycées étaient bloqués hier en France(1) et les campus des universités parisiennes de Tolbiac et de la Sorbonne sont bloqués aujourd’hui suite à des assemblées générales qui se sont tenues hier(2). La jeunesse réclame notamment la démission de Macron et l’annulation de Parcoursup, de la réforme du baccalauréat et de l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers. À Saint-Jean-de-Braye (Loiret), Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise)(3) et Grenoble(4), des lycéens ont été grièvement blessés par des tirs de LBD40 (version moderne du flashball).

Mobilisation des lycéens à Montpellier et Sète

Dans l’académie de Montpellier, les lycéens se sont mobilisés à Agde, Carcassonne, Sète et Montpellier. Le lycée Jolio-Curie de Sète est mobilisé depuis vendredi dernier. Son proviseur a déploré la situation hier dans un communiqué : « Projections de pétards, incendie de plusieurs containers d’ordures avec jets de bombes aérosol, intrusion violente dans l’établissement après arrachage de grille de clôture, caillassage de personnels, tirs de fusées de détresse, détérioration de véhicules et de locaux en rez-de-chaussée, j’ai pris la décision d’évacuer l’établissement cet après-midi. »(5)

À Montpellier, environ 200 lycéens se sont rassemblés ce matin devant le lycée Jean Mermoz et ont légèrement perturbé la circulation des tramways en brûlant des petits matériaux trouvés sur place. Le Poing a pu constater l’interpellation de trois personnes devant Jean Mermoz, et d’autres médias parlent de six interpellations(6). Le Poing n’a pourtant vu aucun lycéen faire preuve de violence à l’encontre de quiconque ce matin. Par ailleurs, les policiers se sont montrés particulièrement exécrables avec un journaliste du Poing présent sur place. Des lycéens d’autres établissements étaient également présents ce matin à Montpellier, et certains ont promis de se remobiliser dès demain matin.

Assemblée générale à Paul-Valéry et à la faculté d’économie

Les étudiants de Paul-Valéry (Montpellier-III) commencent eux aussi à descendre dans la rue. Une centaine d’étudiants ont manifesté samedi dernier à Montpellier pour dénoncer l’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers : l’inscription en licence coûtera 2770€ à la rentrée 2019 au lieu de 170€, et le master 3770€ au lieu de 243€. Deux assemblées se tiendront demain pour organiser la lutte contre cette hausse subite des prix : la première, annoncée par la page facebook Paul-Va Lève Toi, commencera à midi sur le parvis des amphithéâtres de la faculté Paul-Valéry et la seconde, organisée par SOS Racisme et le syndicat étudiant SCUM, se tiendra à partir de 17h30 dans l’amphithéâtre C003 de l’UFR d’économie sur le site universitaire Richter.

Sources :

(1) « Manifestations des lycéens : 200 établissements bloqués et de nombreux incidents dans plusieurs villes de France », France Bleu, 4 décembre 2018.
(2) « Paris : les universités de la Sorbonne et de Tolbiac bloquées par des étudiants », France Bleu, 5 décembre 2018.
(3) « Deux lycéens gravement blessés par des tirs de flashball, des dizaines de lycées toujours perturbés », LCI, 5 décembre 2018.
(4) « Affrontements à Grenoble : une lycéenne gravement blessée », Le Dauphiné Libéré, 4 décembre 2018.
(5) « Académie de Montpellier : 4 lycées perturbés ou bloqués par de jeunes manifestants », France 3 Occitanie, 4 décembre 2018.
(6) « Montpellier : blocage au lycée Mermoz, six interpellations », E-metropolitain, 6 décembre 2018.

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