Montpellier : des agents de la CPAM en grève contre la “disparition” du service de contrôle médical

Elian Barascud Publié le 3 octobre 2024 à 15:22 (mis à jour le 4 octobre 2024 à 12:49)
Ce jeudi 3 octobre, des agents de la Caisse primaire d'assurance maladie étaient en grève pour s'opposer au projet du transformation du service de contrôle médical, dévoilé le 19 septembre dernier.("Le Poing")

Ce jeudi 3 octobre, des agents de la Caisse primaire d’assurance maladie étaient en grève pour s’opposer au projet du transformation du service de contrôle médical, dévoilé le 19 septembre dernier. Ils dénoncent une “suppression” de leur service, qui entrainerait des “économies comptables” sur les arrêts maladies ou les affections longues durées, ainsi que la fin du secret médical

Ils sont agents du service medical. Depuis 1968, ils forment la deuxième branche de l’assurance maladie aux côtés de l’administration, sans être employés par la CPAM : le service du contrôle médical. Aujourd’hui, 7 200 salariés, dont 800 en Occitanie, sont menacés par un projet du gouvernement à l’horizon du printemps 2025, qui consisterait à supprimer ce service pour le fondre dans les caisses primaires. Les syndicats ont donc appelé à la mobilisation le 3 octobre pour demander le retrait du projet, jour où il est présenté en CSE central.

Sur le piquet de grève montpelliérain tenu par une intersyndicale (CGT, Force Ouvrière, la CFE-CGC et Sud), devant le siège de l’assurance maladie, cours Gambetta, Renée-Paule Tison, déléguée Force Ouvrière, explique : “Le travail de ces agents de donner les avis médicaux concernant les arrêts maladie, les maladies professionnelles, les accidents de travail, les affections longue durée, les invalidités, les retraites pour inaptitude, de manière indépendante des caisses, qui versent juste les prestations. Si le projet de loi passe, ces agents seraient intégrés dans les caisses primaires. Outre une déqualification, de part leurs compétences spécifiques, on craint des mesures comptables d’économies via des quotas ou des pressions exercées par l’administration, notamment sur les affections longues durée, déjà dans le viseur du gouvernement, ou la reconnaissance des maladies professionnelles, alors que c’est la santé des gens qui est en jeu.”

Un projet qui s’inscrit dans un contexte d’austérité budgétaire, qui suscite des craintes de fin du secret médical, de part la perte d’indépendance de ces agents : “Les administrateurs locaux des caisses pourront avoir accès aux dossiers médicaux, ce sont 60 millions d’assurés qui sont potentiellement concernés”, précise la syndicaliste.

Lors des prises de parole successives, Alain, médecin-conseil à l’assurance maladie, déplore “une brutalisation, une déshumanisation de l’assurance maladie. En tant qu’agent, on a l’impression d’avoir été grugés, alors qu’on s’adresse à des gens malades, blessés.” Pour lui, “la prochaine étape pour faire des économies, c’est l’usage de l’intelligence artificielle” Sandrine, une salariée du service, la voix nouée par l’émotion, souffle : “On ne veut pas que des gens souffrent à cause de conneries administratives.”

Le projet doit être soumis au vote le 7 novembre. “Il y aura d’autres mobilisations d’ici là”, lâche une syndicaliste. “Peut-être même une manifestation ce jour-là devant le siège de l’assurance-maladie à Paris.”

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