Montpellier : la mobilisation dans le travail social sous pression

Elian Barascud Publié le 10 octobre 2025 à 17:51 (mis à jour le 10 octobre 2025 à 17:56)
e jeudi 9 octobre, les salariés de l'Association de prévention spécialisée étaient de nouveau devant le Conseil Départemental pour dénoncer un "flou" entretenu par leur direction et le Conseil Départemental au sujet de suppressions de postes. ("Le Poing")

Ce jeudi 9 octobre, les salariés de l’Association de prévention spécialisée étaient de nouveau devant le Conseil Départemental pour dénoncer un “flou” entretenu par leur direction et le Conseil Départemental au sujet de suppressions de postes. De leur côté, les salariés de l’Avitarelle étaient en grève pour soutenir une de leur collègue, convoquée pour un entretien préalable à sanction qu’ils jugent “injustifié”

Énième rassemblement, ce jeudi 9 octobre, devant le Conseil Départemental, pour les salariés de l’Association de prévention spécialisée, en lutte depuis le printemps dernier contre les coupes budgétaires visant leur structure. Leur lutte leur a permis de conserver la majorité des postes menacés pour 2025, mais l’inquiétude et le besoin de réponses quant à l’avenir subsistent : “Une quinzaine de postes risquent d’être supprimés en 2026 à cause de coupes budgétaires”, explique Max Muller, syndiqué CGT au sein de l’association.

“En attendant, la direction mène une campagne de mobilité interne pour recaser les gens sur des postes non pourvus, et contrairement à ce qui se faisait avant, on nous propose des ruptures conventionnelles.” Non sans une certaine “pression sur les collègues” selon lui. “On ne sait pas ce qu’il va se passer si on refuse les changements de services proposés… Depuis le mois de février, les annonces du Conseil Départemental nous maintiennent dans le flou total, ça fait craquer des collègues, qui n’en peuvent plus…”

De son côté, la direction D’APS 34 estime que les réductions budgétaires pour 2026 entraineront la suppression de onze équivalents temps plein, et assure “faire le maximum pour éviter les licenciements”. Concernant l’éventuel refus de changement de service de la part des salariés, Claudine Gaillard, directrice de la structure, rétorque laconiquement que “le process formel n’est pas finalisé ce qui veut dire que les notifications écrites ne sont pas encore faites”. Voilà qui ne va pas rassurer les salariés…

L’Avitarelle : quatre jours de grève en soutien à une infirmière sanctionnée

Quelques heures plus tard, une quarantaine de personnes se retrouve devant les locaux de l’association l’Avitarelle, rue Boyer pour soutenir une infirmière du Samu social, convoquée en vue d’une mise à pied conservatoire. “On ne connait pas les motifs”, détaille une travailleuse sociale. L’e rendez-vous ‘entretien préalable à sanction a été décalé, mais les membre du Samu social ont annoncé se mettre en grève quatre jours en soutien à leur collègue, actuellement privée de salaire.

Plusieurs salariés de la structure — qui gère deux centres d’hébergement d’urgence et assure des maraudes dans la rue — ont profité du rassemblement pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail, comme ce fut déjà le cas lors d’une grève le 16 septembre dernier.
“Il y a beaucoup de souffrance dans les services. Le turn-over est énorme, y compris à la direction. On en est à notre huitième directeur depuis 2019”, témoigne une travailleuse sociale, qui ajoute que “même la directrice a présenté sa démission”.

Contactée, la direction de l’Avitarelle n’a pas donné suite à nos sollicitations.

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