Montpellier : le Coteau de Malbosc sauvé d’un projet de construction de logements ?

Elian Barascud Publié le 26 août 2024 à 16:23 (mis à jour le 26 août 2024 à 16:29)
Le Coteau de Malbosc est une zone d'une trentaine d'hectares de nature à Montpellier, depuis laquelle on peut voir le clocher de l'église Saint-Anne. (Photo : page Facebook du collectif du Coteau de Malbosc)

Par la voie d’un communiqué du 25 août, le collectif du Coteau de Malbosc, en lutte depuis plus d’un an contre un projet de constructions de 1 000 logements dans une zone naturelle, crie victoire. Dans le projet du Plan Local d’Urbanisme Intercommunal de la Métropole de Montpellier figure la mention de la construction d’un parc de 19,8 hectares dans ce secteur. Les habitants y voient l’abandon du projet de ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) qui courrait depuis la précédente mandature

“C’est une première victoire !”, souffle Pierre, membre du collectif du Coteau de Malbosc” qui se mobilise depuis plus d’un an pour préserver 30 hectares de zone naturelle située entre les quartiers d’Alco, la Mosson et Hôpitaux facultés. Cet écrin de verdure, “dernier poumon vert de la ville” selon le collectif, était menacé par un projet de construction de 1 000 logements dans le cadre d’une Zone d’Aménagement Concerté. Un projet qui date de la mandature de Philippe Saurel (2014-2020).

Un grand parc de 19,8 hectares

Pour les opposants au projet, “la mise en ligne ces derniers jours, dans le dossier du projet de Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) de la Métropole, d’un document d’Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) du Parc Henri Lagattu nous confirme et officialise discrètement l’abandon du projet de construction d’un millier de logements dans le cadre de la ZAC du Coteau. Cette dernière est principalement remplacée par un projet d’aménagement, dénommé « Parc Henri-Lagattu », sur le versant est du Coteau, autour de la rue Henri-Lagatu, sur une surface de 19,8 hectares”, avec une volonté de préserver et de mettre en valeur un paysage de campagne et sa biodiversité.

Une première victoire donc, due, selon Pierre, à la forte mobilisation du collectif, qui a lancé deux pétitions (respectivement 2 000 et 5 340 signataires) et interpellé les élus sur la question.

Incertitudes


Néanmoins, le collectif souligne dans un communiqué du 25 août des “insatisfactions”. La principale concerne “une zone de 6,2 hectares, actuellement de pleine terre, sur le versant sud-ouest du Coteau (au-dessus et à côté du lycée Jean-Monnet). Deux des parcelles concernées étaient précédemment incluses dans la ZAC du Coteau et sont maintenant comprises dans une OAP Quartier Jean-Monnet prévoyant la réalisation de 150 à 250 logements. Le document indique que 30 % de la surface devra rester perméable, ce qui autorise par conséquent 4,3 ha d’artificialisation.”

Les riverains s’inquiètent également du classement du projet de parc dans le futur PLUi en zone “à urbaniser”. “Cela ne garantit pas une sanctuarisation du site”, déplore Pierre, qui ajoute : “Nous allons travailler avec des juristes dans les prochaines semaines pour trouver une bonne dénomination qui empêchera l’urbanisation, comme “zone naturelle”.

Cette option de la réduction du projet immobilier total plutôt qu’une sanctuarisation se justifie, du côté de la Métropole, par le besoin de construire de nouveaux logements lors que la pression démographique est forte, avec en moyenne 5 200 nouveaux habitants par an. “Dans ce dossier, il faut donc réduire le projet initial et conserver les 33 hectares du parc Malbosc, la canopée, créer un corridor en faveur de la biodiversité pour tenir l’équilibre entre la demande sociale légitime de logements et la nécessité de nous protéger face aux risques inondations et de pouvoir respirer à Montpellier”, expliquait le maire de Montpellier et président de la Métropole Michaël Delafosse en octobre dernier chez France Bleu.

A noter que le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal sera débattu en Conseil de Métropole dans les semaines à venir.

Pour un Coteau “nature”

Alors que le document d’Orientation d’aménagement et de programmation du parc Henri-Lagattu prévoit “de nouveaux équipements pour tous les habitants du nord-ouest de Montpellier”, et notamment des infrastructures sportives, le collectif “Coteau de Malbosc” reste vigilent, et affirme être contre la création potentielle de “terrasses sur le Coteau, des bâtiments, des voiries, des réseaux d’adduction, des parkings, des pelouses synthétiques, des éclairages nocturnes…”

Les riverains militent plutôt pour “des équipements légers”, qui pourraient “être envisagés dans le cadre d’une concertation associant notre collectif, les comités de quartiers, les enseignants, les parents d’élèves, les éducateurs sportifs, les associations impliquées, etc.”

Parmi les propositions émises par le collectif pour préserver et développer la biodiversité de ce site, on retrouve la création de haies fruitières et de jardins partagés avec des secteurs en libre revégétalisation ou le fait de privilégier des activités ne nécessitant pas l’artificialisation des sols (comme l’actuelle pratique du cerf-volant sur le Coteau par exemple). “Il y a un projet à réfléchir, nous participerons au concertations”, conclut Pierre.

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