Montpellier : les familles qui dormaient devant la mairie seront relogées à l’hôtel
Après une semaine de mobilisation citoyenne pour soutenir une trentaine de personnes, dont quinze enfants, expulsées de leur lieu de vie le 27 octobre dernier, la mairie de Montpellier a annoncé qu’elles seraient relogées dans des hôtels jusqu’au 13 novembre. Pour le collectif “Un toit un avenir”, il s’agit d’une “solution provisoire qui ne saurait masquer les carences de l’État”
L’information est tombée ce lundi 3 novembre au soir : les huit familles qui dormaient devant la mairie depuis une semaine après l’expulsion du lieu qu’elles occupaient seront mises à l’abri à compter de ce mardi 4 novembre. “Elles seront logées dans des hôtels proches de l’école du dernier enfant de la famille”, a annoncé Samuel Forest, président de l’association Solidarité Partagée, qui accompagne cette trentaine de personnes, après avoir été reçu par la mairie de Montpellier. Reste la question de la temporalité : “Elles sont logées jusqu’au 13 novembre, en attente d’une meilleure solution. Cela veut dire que ce n’est pas forcément terminé”, explique Samuel Forest.
“Solution provisoire”
“Nous saluons la proposition de la Mairie de Montpellier, qui a finalement pris ses responsabilités et assuré la mise à l’abri — suppléant ainsi la carence de la Préfecture”, se réjouit le collectif Un toit un Avenir, qui a organisé la solidarité avec les familles et des rassemblements quotidiens devant la mairie pendant une semaine. Néanmoins, les militants y voient une “une solution provisoire qui ne saurait masquer les carences de l’État” et rappellent que  “l’hébergement provisoire ne saurait remplacer un véritable relogement pérenne et digne.”
Dans un communiqué, le collectif qualifie “‘d’inacceptable” le fait “qu’en 2025, des familles soient jetées à la rue sans concertation avec la mairie ni les associations locales.” Il dénonce une “gestion brutale et inhumaine [qui] révèle un grave blocage institutionnel. Conformément à la loi, la Préfecture — représentant de l’État — a l’obligation d’assurer un hébergement d’urgence à toute personne sans abri. Pourtant, le 115 ne répond plus à ses missions, et aucune solution n’a été proposée par les services de l’État.“
Répression de la solidarité
De son côté, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch, a réagi dans les colonnes de Midi Libre, en évoquant une hausse du budget alloué à l’hébergement d’urgence. Il “défie quiconque de donner les leçons à l’État en la matière” et dénonce une “instrumentalisation politique de cette affaire”. Il a également annoncé saisir le procureur contre l’organisateur “qui n’est pas à son coup d’essai à Montpellier”. Une attaque à peine masquée contre Samuel Forest, président de l’association Solidarité Partagée, qui œuvre depuis huit ans pour trouver des lieux d’hébergement à des familles. Le préfet de l’Hérault tenterait-il de criminaliser la solidarité ?
Un nouveau rassemblement – festif cette fois-ci – aura leu ce mardi 4 novembre à 18 heures devant l’hôtel de Ville.
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