Montpellier : nouvelle matinée de blocage contre le maintien des épreuves du bac au lycée Jules Guesde

Le Poing Publié le 6 mai 2021 à 13:09 (mis à jour le 8 mai 2021 à 13:03)

Au lendemain d’une journée d’action nationale des lycéens, les élèves de Jules Guesde à Montpellier ont à nouveau bloqué leur établissement ce matin du 6 mai. Principalement pour protester contre le maintien des épreuves du bac et des différents BTS malgré une année fortement perturbée par le coronavirus.

Musiques et éclats de rire : l’ambiance est à la fête ce matin devant le lycée Jules Guesde de Montpellier, malgré l’inquiétude qui motive la mobilisation. Au lendemain d’une journée nationale d’action lycéenne qui aura connu un certain succès, avec des lycées bloqués à Béziers, Nîmes, Pézenas, et Montpellier, les lycéens n’en démordent pas. Si le lycée montpelliérain Jean Monnet, bloqué hier, n’a pas reconduit pour le moment, c’est au tour des élèves de Jules Guesde de rentrer dans la danse. Ils étaient environ 200 ce matin pour bloquer les accès à leur établissement.

Principal point de crispation : le maintien des épreuves du bac malgré cette année scolaire fortement perturbée par le coronavirus. Si la toute nouvelle réforme du bac, appliquée pour la première année, prévoit environ 80% de contrôle continu dans les notations finales, les épreuves de philo, de français et du grand oral sont maintenues. Ce qui provoque l’ire des bacheliers ces derniers jours. Après la journée de mobilisation du lundi 3 mai, le ministre de l’éducation Jean Michel Blanquer a fait quelques concessions : garder la meilleure des notes entre contrôle continu et examen final pour l’épreuve de philo, plus de vagues recommandations envers les examinateurs du Grand Oral pour éviter de pénaliser les élèves sur les portions non-abordées de leur programme scolaire.

Insuffisant, voire cynique, pour ce lycéen mobilisé devant Guesde, par ailleurs syndiqué au Mouvement National Lycéen : « Blanquer cherche à diviser la mobilisation, ces annonces ne concernent que les élèves de terminale, et pas ceux de première qui passent les épreuves de français. »

Entre cours à distance, absences de professeurs et stress lié à la situation d’épidémie, les lycéens ont cette année encore connu une année des plus déroutantes.

Un sondage du magasine l’Etudiant montre un soutien massif des lycéens à ces revendications, puisque 76% d’entre eux seraient favorables à l’annulation des épreuves de français, et respectivement 79% et 61% pour la philo et le Grand Oral.

La mobilisation vise donc à obtenir l’annulation totale de toutes les épreuves, au profit du seul contrôle continu. Cette solution avait été retenue pour la cession 2020.  Le syndicat Sud Lycéen 34 revendique en plus une notation à minima à 10, améliorable.

Mais à la discussion d’autres points de mécontentement émergent. « Si on avait plus de moyens dans l’éducation, on aurait certainement pu traverser cette crise du coronavirus avec beaucoup moins de casse pour les élèves », s’agace un bloqueur rencontré devant Jules Guesde.

A côté de cette revendication phare concernant les épreuves du bac, les organisations syndicales lycéennes exigent en conséquence des créations de poste, une refondation du CNED pour plus d’efficacité, et un investissement à la hauteur des besoins de tous dans l’éducation publique.

Le mouvement connaît un certain succès, puisque l’Union Nationale Lycéenne comptabilisait mercredi au soir plus de 300 établissements perturbés depuis le début de la semaine. Des appels à poursuivre le blocage des lycées montpelliérains ce vendredi 7 mai circulent déjà. Et une grande journée d’action est à nouveau à l’ordre du jour pour le lundi 10 mai.

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